Test

Test de This is the Police sur Switch : bon flic ou mauvais flic ?


Fiche jeu

La Switch a eu une première année de vie riche en sorties. Que ce soit des triples A ou des jeux indé, son catalogue se remplit à grande vitesse, permettant de séduire de plus en plus de joueurs. Parmi les titres de la fin d’année se cache « This is the Police », déjà sorti sur les autres consoles et sur PC. Et il mérite qu’on s’y attarde quelques instants.

Police Academy

Faisons tout d’abord un petit tour du propriétaire : This is the Police est un jeu indé sorti en août 2016. Développé par Weappy Studio et édité par THQ Nordic, il vous place dans les bottes usées de Jack Boyd. Chef de la police de Freeburg, la soixantaine, on vous apprend que votre carrière prendra fin dans 180 jours. Soit, mais vous comptez partir avec un petit pactole histoire de ne pas vous retrouver sans rien.

Votre but est donc de réunir $500,000 avant l’échéance et c’est là que le jeu commence. Vous êtes donc à la tête de votre commissariat et il va falloir gérer vos équipes efficacement afin d’être le plus rentable possible. Oui, rentable car ne perdez pas de vue que ce vous essayez de faire, c’est de vous enrichir.

Le jeu se divise en deux phases de gameplay distincte. Il y a tout d’abord la narration où vous suivez la vie de Jack Boyd en dehors du commissariat. Nous n’en parlerons pas ici car il y a des éléments qui peuvent spoiler mais sachez que durant ces phases, il y aura des choix cruciaux à faire qui auront une influence sur l’autre partie du jeu, la gestion.

En effet, si la narration offre au titre un fil rouge suffisamment bien travaillé pour qu’on s’y accroche, le cœur du jeu revient à la gestion de ses effectifs, des affaires en cours et de toute l’administration qui s’y affaire. Et croyez-moi, il y a pas mal de boulot et vous aurez besoin de plusieurs tentatives avant de comprendre comment ça fonctionne.

Vis ma vie de commissaire véreux

Vous êtes donc à la tête de deux équipes de policiers et détectives, chacun ayant ses caractéristiques, ses forces, ses faiblesses à prendre en compte. Lorsque vous entrez en phase de gestion, vous vous retrouvez face à une carte succincte de la ville où apparaîtront aléatoirement des délits. En cliquant dessus, vous aurez un bref résumé de la situation et vous devrez décider du nombre d’hommes à envoyer sur place en fonction de ça. Selon les situations il sera même possible d’envoyer le SWAT en renfort, ainsi qu’un panier à salade pour coffrer les criminels !

Alors que vous commencez à prendre le coup en dispatchant vos officiers selon les affaires, d’autres personnes viendront vous demander de l’aide. La mairie par exemple, qui organise un événement et qui a besoin de renforts pour assurer la sécurité. Ou un commerce local qui a besoin d’aide. Alors là il va falloir commencer à gérer ses troupes : sont-elles revenues d’intervention ? Quel est leur niveau d’efficacité ? Attention à ne pas décevoir la mairie car c’est elle qui vous paye et qui peut vous augmenter ou augmenter vos effectifs en cas de besoin !

Puis, au bout d’un moment, la mafia va s’y coller. Oui, car au début du jeu votre adjoint quitte le navire et vous laisse avec le parrain local qui vous menace de mort si vous ne l’aidez pas dans ces petites affaires. Apparaîtront alors sur la carte de la ville des missions pour la mafia. A vous de voir si vous les faites au risque d’être accuser de corruption ou de les refuser et de risquer votre vie en jouant les flics droits.

Comme si ce n’était pas suffisant, votre administration lancera fréquemment des inspections dans votre service, temps durant lequel il faudra vous tenir à carreau pour ne pas être suspecté. Ajoutez à ça que le maire vous donnera parfois des ordres à suivre afin d’être bien vu (ayez tant d’agents asiatiques en service tel jour afin de plaire à l’ambassadeur japonais en visite chez nous, ayez autant de femmes que d’hommes en service pour ne pas provoquer d’émeute féministe) et vous commencerez à comprendre que l’équilibre est fragile.

Ripoux contre ripoux

Comme nous l’avons évoqué plus haut, en plus de vos agents vous avez des détectives. Ils seront assignés à des enquêtes sur le long terme qu’il faudra résoudre en plusieurs jours. Pour cela, vous disposez de plusieurs témoignages et de photos qui reconstituent la chronologie des événements. Pour trouver ces photos il faudra assigner les détectives à l’enquête et attendre qu’ils trouvent de nouveaux indices pour les débloquer. Quand vous penser avoir les bonnes, vous pouvez réorganiser les photos dans l’ordre pour clore l’enquête et ensuite envoyer le détective en charge accompagné de policiers procéder à l’arrestation.

Vos policiers, petites choses fragiles, ont leurs états d’âmes et leurs fragilités. Ainsi parfois, le matin, certains vous demanderont de rester chez eux pour X raison. A vous de voir si celle-ci justifie une absence ou s’ils doivent ramener leurs fesses au poste. D’autre ne viendront carrément pas et vous aurez alors la possibilité de les licencier légalement. Oui, car il est aussi possible de virer du personnel sans raison aucune, mais en faisant de la sorte vous vous exposez à des répercussions sous forme de plainte de groupe pour licenciement abusif.

Autre exemple, un de vos policiers vous dit qu’il est trop ivre pour prendre son service. Que faire ? Vous pouvez le renvoyer chez lui pour cuver et lui dire de venir demain. Vous pouvez le renvoyez tout court. Ou encore vous pouvez lui dire de venir travailler au risque que son alcoolisme ne le tue au volant lors d’une intervention ! Oui, car vos agents peuvent mourir en service et il faudra alors les remplacer par d’autres afin de pouvoir continuer à faire régner l’ordre (ou le désordre) dans Freeburg.

Si vous penchez du côté obscur, des options s’offrent à vous comme par exemple la possibilité de créer un faux délit afin d’y envoyer un policier ou détective sur place pour qu’il se fasse tuer par la mafia. Ou encore, il est possible de ne pas déclarer la mort d’un policier pour continuer à empocher son salaire, mais du coup vous ne pouvez pas le remplacer et son poste reste vide la journée. Tout est affaire de choix et de décisions, et il y en a des dizaines d’autres à découvrir !

Il est beau mon indé, il est beau !

Parlons pour finir des caractéristiques techniques du jeu. Graphiquement tout d’abord, nous avons droit à du dessin minimaliste limite flat design qui colle vraiment très bien à l’ambiance. Durant les passages narratifs, l’animation est réduite à son minimum et se résume parfois à des zooms sur un dessin. Toutefois cela colle parfaitement avec l’ambiance du titre et même si le tout aurait pu être un peu plus beau et animé, on s’en contente très bien. Le jeu n’est pas là pour briller pour son action mais pour son scénario, donc pas de soucis.

Sonorement, le fait que notre commissaire bedonnant ait la voix de Duke Nukem en jette pas mal. Cela va très bien avec son côté d’homme blasé au bout du rouleau qui espère faire les bons choix et arriver à la retraite en un seul morceau. Pour ce qui est de la musique, il est possible de jouer dans le silence complet mais sinon à chaque début de journée vous pourrez piocher dans la musicothèque personnelle du commissaire Boyd pour passer un vinyle jazzy pendant votre boulot. Il est même possible d’acheter de nouveaux disques via un catalogue en dépensant des dollars (mais attention à votre fond de retraite !)

Pour ce qui est de la durée de vie, elle est potentiellement très importante car vous allez vivre les 180 jours du premier au dernier. Sauf si vous mourrez ou vous faites virer avant. Les journées durent plus ou moins 5 minutes en fonction de votre temps à prendre des décisions. Mais comme chaque choix a un réel impact sur le jeu et vous donnera des avantages ou des handicaps sur le plus ou moins long terme, la replay value du titre est énorme. Certes, au bout d’un moment on tourne un peu en rond et les journées se suivent sans pour autant se ressembler. Alors on s’accroche pour tenter d’aller au bout des 180 jours et voir la fin de l’histoire. Mais des fois ça ne suffit pas et on décroche pour passer à autre chose.

Heureusement avec la Switch et son format nomade, le jeu se prête très bien à l’exercice. En effet il est possible de le lancer, de jouer 5/10 minutes et de s’arrêter pour y revenir plus tard. Par contre, à partir du moment où vous faites une erreur et que votre personnage est hors-jeu, il faut tout recommencer au premier jour. Et ça c’est un peu frustrant même s’il est possible de zapper les cinématiques pour ne garder que les choix. Pareil pour les enquêtes, leur résolution reste la même et il suffit de s’en souvenir ou d’avoir tout noté pour savoir combien d’agents envoyer sur un délit et comment désamorcer la situation pour s’en sortir avec les honneurs.

Au final, This is the Police est un très bon jeu qui demande de se triturer les méninges afin de trouver l’équilibre entre le flic pourri et le bon flic. Prenez le temps de mesurer les conséquences de vos actions sur le long terme et n’essayez pas de répondre aux exigences de tout le monde sous peine de vous retrouver noyé. Visuellement joli et parfaitement adapté au gameplay nomade de la Switch, nul doute qu’il mérite une place de choix dans votre ludothèque.

Points positifs

  • Une intrigue prenante
  • Des choix réellement importants
  • Une vraie rejouabilité
  • Un univers visuel et sonore au poil

Points négatifs

  • Des redondances dans les journées
  • Une erreur et on recommence tout
  • Manque parfois un peu de clarté

Note

Graphismes 66%
Bande-son 76%
Prise en main 69%
Plaisir de jeu 78%
Durée de vie 79%
Conclusion

This is the Police est un bon petit jeu qui vous tiendra en haleine pendant un bon moment. Certes les journées peuvent paraître redondantes mais des événements aléatoires peuvent venir tout chambouler d’une minute à l’autre, dans le bon comme dans le mauvais sens. Les choix ont vraiment des conséquences et il faut bien réfléchir à toutes ses actions si on ne veut pas mettre fin à l’aventure prématurément.

Note finale 74% Pas mal

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