Test de Tombi! Special Edition sur Switch : portage paresseux ?

Pour moi, Tombi! est longtemps resté une démo sur un disque PS1 à l’époque, refait en boucle des dizaines de fois. Le jeu étant devenu une rareté en physique, l’annonce d’une version Spécial Edition sur Switch était l’opportunité de découvrir la version intégrale du jeu. Et quel régal !

Tombi! Special Edition : sus aux cochons !

Si vous ne connaissez pas Tombi!, voici un petit rappel des faits. Tombi est un jeune garçon aux cheveux roses (tout le monde lui fait la réflexion), torse nu et en short. Son look rappelle un peu celui de Goku petit, les abdos en plus. Il est équipé, au début, d’une masse d’arme pour assommer les ennemis du coin, notamment les cochons.

Car sept cochons maléfiques ont pris possession de son île perdue et ont perverti les créatures et les paysages, menés par un Grand Méchant Cochon qui a piqué le bracelet du grand-père de Tombi. Notre héros va donc se mettre en quête de son bracelet et aider les habitants à se débarrasser des sept cochons maléfiques et de leur chef pour restaurer la paix dans son monde.

Vous voilà ainsi parti dans ce plateformer en 2.5D où vous allez arpenter différents biomes, découvrir différents ennemis et remplir de nombreuses missions pour remporter des PA. Ça permet aussi de débloquer de nouveaux objets, de nouvelles armes et nouveaux pantalons pour améliorer vos habilités naturelles. Le jeu de base était développé par Whoopee Camp, disponible en 1998. C’est donc une plongée de 26 ans en arrière que propose Limited Run Games avec cette Special Edition.

Un jeu de quêtes FedEx plutôt malin

Dans Tombi! Special Edition, l’aventure mélange plusieurs genres. Vous vous déplacez de gauche à droite sur l’écran et, occasionnellement, vous pouvez passer en arrière-plan ou à l’avant pour explorer de nouvelles zones. Il est aussi possible, plus loin dans le jeu, de nager et plonger pour découvrir encore plus de secrets, coffres et objets. Sur le chemin, vous aurez des créatures sur lesquelles vous pouvez sauter pour ensuite les projeter pour taper d’autres ennemis. Vous avez aussi votre masse d’arme, pour les assommer, que vous pouvez modifier avec des boomerangs plus puissants.

Vous avancez de zone en zone en rencontrant des habitants et autres créatures qui vont vous demander des services. Chacun d’entre eux vous rapporte des PA, qui permet de faire monter votre expérience et de pouvoir ramasser de puissants objets. Seulement voilà : les quêtes débloquées ne sont pas forcément réalisables immédiatement. Une quête lancée en début de jeu sera résolue 4 ou 5h plus tard, par exemple. Un journal des quêtes permet de suivre tout ça, même si c’est un peu le bazar. Il y a aussi une carte qui permet de se donner un aperçu de la topographie des lieux, même si ça ne vous sera pas très utile non plus.

Vous allez donc faire pas mal d’aller/retour dans Tombi! Special Edition, pour essayer de contenter tout le monde. C’est un peu obligatoire, car certaines récompenses de mission seront indispensables pour progresser, d’autres non. Comme vous ne savez pas ce que vous allez avoir lorsque vous commencez une mission, il vaut mieux donc toutes les faire pour être sûr de ne rien rater. Sachez qu’il y a en tout 70 missions dans le jeu, certaines étant facultatives. Heureusement qu’on débloque assez rapidement des moyens de voyage rapide pour aller un peu plus vite, même si les temps de chargement viennent ternir un peu la fête.

Limited Run Games fait le minimum sur Tombi! Special Edition

En lançant Tombi! Special Edition (ou Tomba! en VO), ne vous attendez pas à un remake ou un remaster. Il s’agit purement et simplement du jeu original, avec les graphismes de 1998, agrémenté de quelques ajouts. Les musiques sont remasterisées, vous avez le choix entre l’OST de base ou la version moderne. Vous pouvez afficher le jeu en 4:3, en 16:9 ou en plein écran. Si vous optez pour l’un des deux premiers, vous pouvez choisir un cadre aux couleurs du jeu ou juste un écran noir.

Le plus gros ajout de cette Special Edition de Tombi!, c’est l’apparition d’un menu à tout moment permettant de sauvegarder, charger, changer les options, la langue (le jeu est intégralement traduit en français, comme à l’époque). Et surtout un bouton Rewind qui permet, à l’instar de Forza Horizon, de rembobiner pour vous éviter une mauvaise chute ou une mort certaine, simplifiant grandement l’expérience. Et ce bouton s’est avéré très vite comme étant notre meilleur ami.

À tel point qu’en jouant à un autre jeu, j’ai essayé d’appuyer sur la touche Rewind alors qu’elle n’existait pas dans celui-ci. Elle évite toute source de frustration et permet de progresser à son rythme, même si le jeu reste un peu nébuleux dans son système de progression. Les personnages rencontrés vont vous donner des indications plus ou moins vagues pour trouver votre prochaine destination. Mais à un moment, vous aurez tellement de quêtes simultanées que vous ne saurez plus par où commencer. C’est une sorte de proto open-world bien sympathique, chatoyant et assez rigolo à parcourir.

Tombi! Special Edition reste un excellent jeu

Déjà à l’époque de sa sortie, Tombi! effectuait sur moi une sorte de fascination. Le jeu était fluide (il l’est toujours) et offrait une liberté inédite en 1998, même dans sa démo qui offrait une vaste zone à parcourir (jusqu’au village des nains). Donc quel plaisir de retrouver ce titre qui aujourd’hui explose toutes les cotes sur le marché de l’occasion, dans une version qui mélange rétrogaming et modernité.

Le titre coûte 19,99 € sur Switch, ce qui est plutôt raisonnable pour une aventure qui dure entre 8 et 10h environ, en fonction de votre habileté à progresser et à vous repérer dans les îles du jeu. Grâce à la fonction de retour en arrière, les plus jeunes pourront tenter l’aventure qui leur est toute destinée, avec les personnages colorés, les répliques rigolotes et le héros aux cheveux roses.

Tombi! était un grand jeu qui n’a pas eu le succès mérité, Tombi! Special Edition mérite donc toute votre attention. Le titre a certes vieilli un peu, mais avec toute la vague de jeux au style rétro qui sortent, il se fond totalement dans le décor. Vous pouvez vous jeter dessus les yeux fermés, ce que soit par nostalgie ou curiosité. En espérant qu’on puisse voir la suite un jour aussi, ce serait dommage de s’arrêter en si bon chemin.

Article publié le 16/08/2024 à 05h39