Test de Trek to Yomi sur PS5 : l’enfer en est pavé
Trek to Yomi est le nouveau jeu de Flying Wild Hog et scénarisé notamment par Leonard Menchiari. Le studio est notamment connu pour la trilogie déjantée Samurai Warrior. Mais il prend un virage plus sérieux et surtout très cinématographique avec son nouveau titre. Nous avons pu le parcourir de bout en bout afin de vous proposer notre ressenti sur ce titre plus classique qu’il n’y paraît.
Trek to Yomi : la voie du samurai
Le jeu raconte l’histoire d’Hiroki. Au tout début, dans ce qui fait office de prologue et d’entraînement, Hiroki est un jeune garçon s’entraînant au sabre avec son maître, Sanjuro. Ce dernier a une fille, Aiko, dont on devine qu’elle a un faible pour le jeune Hiroki. Après avoir appris les rudiments du jeu, Sanjuro est appelé à la rescousse car une menace plane sur le village.
N’écoutant que votre courage, vous partez à la poursuite de votre maître, accompagné d’Aiko. Vous découvrez vite que votre village et ceux des alentours sont les cibles de pillards qui mettent tout à feu à sang. En faisant vos armes sur quelques bandits, vous allez vite rejoindre votre maître qui se fait tuer sous vos yeux par le chef ennemi. Vous jurez alors de venger sa mort, protéger votre village et rester auprès de sa fille.
Quelques années passent, Hiroki est devenu un samurai à part entière et protège le village dont Aiko est la cheffe. Mais les attaques reprennent de plus belle et il est temps pour vous d’aller honorer le serment fait à votre maître. Commence alors votre périple qui va vous faire comprendre ce qu’est Yomi.
Entre classicisme et modernité
Trek to Yomi est un side-scroller en 2.5D qui a la particularité non seulement d’être en noir et blanc, mais aussi recouvert d’un grain (qu’il est possible d’enlever dans les options) lui donnant des airs de films des années 50. C’est d’ailleurs l’ambiance qui se dégage du jeu et de chaque plan : on a l’impression d’évoluer dans un film de Kurosawa. La référence a été citée partout et pour cause : elle est flagrante. D’ailleurs le jeu affiche en permanence deux barres noires horizontales pour renforcer cette impression.
On sent également l’amour des développeurs pour le cinéma. Dans chaque scène la caméra est placée de manière à avoir un plan ultra stylé avec la silhouette d’Hiroki se découpant dans les flammes ou devant la ligne d’horizon. Pour ça le jeu est très joli et agréable à parcourir, même si le côté noir et blanc devient vite lassant surtout si vous faites de grosses sessions de jeu. Trek to Yomi ne durant que 4/5 en tout, c’est tout de même un peu dommage.
Un gameplay aux petits oignons
Vous vous en doutez, dans un jeu tel que celui-ci, le gameplay a une place toute particulière. En effet il va falloir jouer du sabre et pas qu’un peu, car Trek to Yomi ne fait qu’alterner entre phases d’exploration et de combat. Durant les premières vous devrez évoluer dans le décor pour progresser et ramasser/chercher au passage les objets à collectionner, les munitions pour vos armes de jets et les améliorations pour votre barre de santé et celle d’endurance.
Pendant les phases de combat, les ennemis viendront de la gauche et la droite. Pour s’en débarrasser il faut les frapper, soit avec plusieurs coups faibles ou forts. Pour les premiers, vous pouvez les placer devant vous, venant d’en haut ou d’en bas. Vous devez ainsi adapter votre technique aux attaques de vos adversaires. En appuyant sur L1 vous pouvez également contrer/parer. Un appui bref permet de contrer et vous pouvez contre-attaquer immédiatement. Un appui long permet de parer mais grignote votre jauge d’endurance.
Vous trouverez lors de votre périple des parchemins pour débloquer de nouvelles attaques via des combinaisons coup faible/fort. Ainsi que des armes de jet, trois au total, que vous allez pouvoir utiliser en combat pour prendre du recul. Si un ennemi est étourdi, vous pouvez l’achever par un coup fatal et regagner quelques points de vie.
Que retenir de Trek to Yomi sur PS5
Avec les récents Ghost of Tsushima et Sifu, les jeux japonais demandant un peu de technique ont vraiment le vent en poupe. Et si Trek to Yomi n’a pas l’ambition d’un GoT ou l’exigence de Sifu, il trouve la balance entre les deux univers. Vous pouvez choisir un niveau de difficulté en début de jeu afin de jouer une expérience cinématographique ou vraiment hardcore (un coup = un mort). Ainsi, tout le monde pourra y trouver son compte et profiter du titre.
Il y a trois épilogues possibles, en fonction des choix que vous allez faire dans le jeu. Rien de bien fou mais qui peut offrir une rejouabilité pour quiconque veut tout voir. Ou débloquer tous les trophées. D’ailleurs si vous êtes dans ce dernier cas vous allez devoir vous accrocher car il y a un trophée pour chaque niveau et boss terminé sans prendre un seul coup. Bonne chance !
Finalement Trek to Yomi nous a séduit dans ses premiers pas avant de nous laisser un peu sur notre faim par la suite. Entre ce noir et blanc, certes approprié pour l’époque à laquelle se situe le jeu, mais qui rend l’image fade à longue. Et l’ambiance sonore constituée aux ¾ de cris d’agonie, de lamentations et de bois brûlant… Il est préférable de diviser l’aventure en petite session pour en profiter.
Reste que le titre n’en demeure pas moins sympathique, avec une expérience qui rappel parfois le tout premier Prince of Persia dans les combats. Donc si vous souhaitez vivre une aventure pleine d’action dans un univers sorti tout droit du cinéma nippon des années 50, c’est indéniablement une bonne pioche. Pour les autres : à vous de voir si l’aventure vaut le cou(t)p.
- Une réalisation léchée
- Des sensations de combat jouissive
- Une immersion cinématographique totale
- Le noir et blanc pas toujours lisible
- Court mais répétitif
- Quelques bugs techniques
Trek to Yomi a le jutsu entre deux chaises. D’un côté il propose une véritable expérience cinématographique rendant honneur à Kurosawa et consorts. De l’autre côté il y a une aventure un brin répétitive alors qu’elle se veut courte. C’est dommage car l’histoire contée est classique mais efficace, les combats demandent un minimum de doigté et de maîtrise. Le doublage japonais est excellent, le grain type vieux film et les bandes noires nous immergent dans l’ambiance. Mais quelque chose manque à Trek to Yomi qui semble se chercher tout au long de l’aventure, entre cinéma interactif et jeu enfermé dans un carcan qu’il s’est lui même construit. À vous de voir si vous souhaitez tenter l’expérience !