TEST : Sine Mora EX (Nintendo Switch)
- Editeur:THQ Nordic
- Developpeur:Digital Reality / Grasshopper Manufacture
- Supports:Nintendo Switch, PC, PS4, Xbox One
- Genres:Shoot'em up
- Nombre de joueurs:2 en local
- Date de sortie:8 août 2017 (PS PS4 One) 10 octobre 2017 (Switch)
Sine Mora EX : bang bang he shot me down
On peut dire que la semaine a été pour le moins chargé en terme de sorties de jeux indés sur la Switch. Ce ne sont pas moins de 18 titres qui sont parus sur l’eShop et dans le lot il y a du bon, du moins bon. Parmi eux se cache la petite pépite du jour, Sine Mora Ex : TEST !
Porco Rosso
Sine Mora EX est une version remaniée et HD de Sine Mora originalement sorti en 2012. Il s’agit d’un shoot’em up où vous dirigez un avion assailli par de nombreux ennemis qui lancent des missiles par paquets de 20. Car c’est bien là le cœur du manic shooter : ces ennemis qui vous attaquent de toute part, chacun avec un pattern particulier. Comprenez là que même si c’est le bazar à l’écran, il s’agit d’un bazar organisé et que les tirs répondent à un schéma particulier qui se répète. Mais nous y reviendrons plus tard car Sine Mora ce n’est pas qu’un gameplay, c’est aussi un scénario.
Il faut bien avouer qu’il est rare de trouver dans ce type de jeu un scénario digne de ce nom, et, dans le cas présent, un scénario plutôt complexe. Et même s’il est possible de faire avance rapide lors des cutscenes et de passer les phases narratives, ce serait bête de s’en priver, les développeurs ne se sont pas casser la tête pour rien. Pour faire simple et résumer rapidement : l’action se situe sur la planète Seol, qui ressemble plus ou moins à notre bonne vieille Terre, sauf que la population est composée d’animaux anthropomorphes. Nous suivons deux histoires en parallèle : la première est celle d’un père qui cherche à venger la mort de son fils, exécuté par l’Empire pour avoir refusé de lâcher une bombe nucléaire sur les Enkies. La deuxième nous place du côté des Enkies où nous suivons un groupe de rebelles qui cherchent à détruire l’Empire suite à ladite attaque nucléaire. Ce n’est pas totalement dénué d’intérêt et on se prend à vouloir suivre le destin de nos héros à bord de leurs vaisseaux respectifs, et c’est là que le cœur du gameplay entre en jeu.
Do a barrel roll !
Lors de mes investigations avant la rédaction de ce test, j’ai fait des recherches sur les manic shooter pour découvrir une chose que j’ignorais : la hit box (là où vous vous prenez des dégâts sur votre avion) est bien plus petite que l’avion que vous pilotez. Et ça change toute l’appréhension du titre car au début, j’essayais de passer entre les petites boulettes de tirs ennemis de tout mon corps, avant de me rendre compte que seul le cœur de l’avion était important !
Alors, comment ça se passe concrètement ? Il s’agit d’un jeu de tir à défilement horizontal, vous avancez donc logiquement de gauche à droite. Les ennemis, eux, surgissent d’à peu près partout pour vous tirer dessus. Le but est donc de leur tirer dessus, d’éviter leurs tirs et de ramasser les différents bonus qui apparaissent à l’écran. Et c’est là que le jeu devient original à plus d’un titre car il fait intervenir des mécaniques originales pour ce type de gameplay. Tout d’abord, la chose qui marque, c’est l’absence de barre de vie. Votre avion peut virtuellement encaisser tous les dégâts, mais ne vous y trompez pas : à la place chaque niveau est chronométré et le moindre impact vous fait perdre de précieuses secondes. Vous pouvez en regagner en tuant des ennemis ou en ramassant les orbes bonus qui confèrent un surplus de temps pour espérer tenir jusqu’à la fin de la séquence, où le temps est réinitialisé. Egalement, lorsque vous êtes touché, les orbes de bonus d’attaque qui upgradent vos armes sont éjectés de votre avion : à vous de voir alors si vous avez le temps de sillonner l’écran pour les récupérer avant qu’elles ne disparaissent ou alors si vous préférez sacrifier quelques secondes au détriment de votre puissance de feu.
L’autre point innovant du titre est la manipulation du temps. Dans le mode scénario, vous n’aurez accès qu’au ralenti, qui permet comme son nom l’indique de ralentir le temps : très pratique lorsque l’action devient illisible (et c’est souvent le cas) sur l’écran afin de pouvoir slalomer pépère entre les tirs alliés. Les deux autres pouvoirs sont à découvrir dans les différents modes de jeu : il y a le bouclier qui permet de protéger votre vaisseau le temps que votre jauge se vide, et le flashback qui permet de revenir en arrière pour rattraper ses erreurs. Et bien sûr, en marge de tout ça vous pourrez aussi déclencher un super tir qui annihilera tout présence ennemie à l’écran, histoire de souffler un peu quand tout semble partir en cacahuète.
Techniquement superbe
Le mode Scénario est le premier à s’offrir à nous et se présente comme accessible, du moins au début, pour les nouveaux joueurs comme moi. Tout vous y est bien expliqué et la difficulté va crescendo, tout comme vos compétences. Du coup vous ne vous retrouverez jamais vraiment coincé. Pour les joueurs hardcore férus de scoring, il est bien entendu possible d’augmenter la difficulté pour corser le tout dès le début. A côté de ce mode Scénario, le jeu propose le mode de jeu Arcade : là vous pourrez refaire des arcs précis du jeu avec une difficulté accrue. La particularité c’est que vous pourrez choisir votre vaisseau ainsi que votre pilote : le premier est primordial pour la gestion de la hitbox, le second pour la nature de son coup spécial. A vous de trouver la combinaison qui vous met le plus à l’aise avant de vous lancer. Le mode Score Attack, lui, permet de refaire des niveaux entiers pour obtenir le score le plus élevé et là aussi vous pouvez choisir avion et pilote. Vient ensuite le mode Entraînement Boss où vous pouvez (ré)affronter chaque boss du jeu afin de bien capter ses pattern avant d’aller à la castagne dans le mode scénario : un mode idéal pour se faire la main. Avant-dernier mode de jeu : Défis, où comme son nom l’indique vous allez devoir finir des niveaux sous certaines contraintes plus ou moins compliquées. Enfin, le mode Affrontement vient clore ce bel éventail de modes de jeu, où deux joueurs vont s’affronter sur les maps du jeu.
Parlons maintenant de l’aspect visuel du jeu : loué à sa sortie par toute la presse spécialisée, il faut dire qu’il a de quoi flatter la rétine. Sur Switch, la version testée, que ce soit sur l’écran de télé ou en mode portatif, les environnements 3D sont de toute beauté. Vous allez naviguer dans des lieux variés en termes d’ambiance, les ennemis vont changer : tantôt organiques, tantôt mécaniques. Même le décor peut s’avérer être votre ennemi dans des phases particulièrement ardues où il va falloir slalomer entre des rochers, ou encore se dissimuler dans un tas d’ordures afin d’éviter les lasers destructeurs. Quand les ennemis vous prennent d’assaut, c’est un véritable feu d’artifice de couleurs qui apparaît à l’écran et il va vous falloir des réflexes de Jedi pour les éviter, ou alors entrer en état de flow où votre cerveau fait tout le travail pour vous pendant que votre vue se brouille (oui, ça m’est arrivé).
Côté son le jeu n’est pas en reste et propose une bande-son de qualité qui se marie bien avec l’ambiance, ainsi qu’un doublage vocal anglais convaincant qui vous aidera à plonger dans l’action. Au final Sine Mora EX est une bonne pioche sur Switch, que ce soit pour les débutants en schmup ou les pros en quête de sensations fortes.
- Des graphismes à couper le souffle
- Une grande variété de modes de jeu
- C'est fluide malgré les écrans chargés
- La possibilité de jouer à deux sur le même écran
- Action parfois illisible
- Mode Scénario un peu court
- Ça reste quand même bien hardcore
Tantôt frustrant tantôt satisfaisant, Sine Mora EX ne laisse pas indifférent. Avec son gameplay aux petits oignons et ses quelques innovations rafraîchissantes, il constitue une porte d’entrée très agréable dans l’univers des shoot’em up. Avec ses modes de jeu variés qui plairont aux puristes amateurs de sensations fortes et la possibilité de jouer à deux joueurs sur la même console, nul doute que le jeu tente de plaire au plus grand nombre. Dommage que, de par sa nature même, le jeu ne puisse pas plaire à tout le monde, notamment si on lui rajoute une difficulté parfois trop élevée mais inhérente à ce type de titre.
Un jeu qui m’intéresse au plus haut point ! En temps que shmuper vieux de la vieille amateur de ce genre depuis toujours, je me dois tout de même d’intervenir au niveau de la note ! Pour moi, ce genre de jeu ne doit pas avoir une notation impactée en fonction de sa durée de vie et de sa difficulté ! Pourquoi ?
Premièrement parce-que c’est un genre exigeant qui ne plaît pas à tout le monde. C’est dans la nature des Manics d’être hardcore et de proposer du challenge au joueur !
Deuxièmement, parce-que la durée de vie est également un élément qui dépend de ma première remarque. Un Shmup, pour un amoureux du style, c’est 30 à 45mn en rush 1CC généralement. Ca parait peu sauf que pour arriver à ce timing, on passe des heures sur chaque niveau à apprendre les patterns des boulettes, à savoir où positionner son vaisseau pour être optimal de manière continue afin de pouvoir produire le rush ultime ! C’est donc sur la ration temps-passé/prix-payé que l’on peut juger ce genre de jeux !
Donc, pour moi, quand on juge un shmup, soit on le fait sur un site spécialisée et à ce moment-là, une seule et unique notation se justifie en tenant compte de tous les éléments précédemment cités, soit on le fait sur un site généraliste et donc, une double notation s’impose : une pour les joueurs occasionnels et une pour les hardcore-gamers à qui ce soft s’adresse.
Je me dois donc de remonter ces remarques car autant la partie graphique et sonore reste un élément empirique dans une notation, autant la durée de vie, le plaisir de jeu et la prise en main sont des facteurs subjectifs liés avant tout aux attentes de celui qui fait le test. Un shmuper assidu adepte du 1CC n’aurait certainement pas donné la même note finale !