Top des pires rivalités de l’histoire du cinéma entre acteurs et studios
Quels sont les plus grands conflits ou rivalités entre acteurs et studios, au cinéma ? En 2023, la grève historique de la SAG-AFTRA a paralysé Hollywood, illustrant le pouvoir croissant des acteurs face aux studios. Pourtant, autrefois, ces derniers régnaient en maîtres, imposant des contrats abusifs. Certains acteurs ont osé les défier, marquant l’histoire du cinéma. Retour sur les plus grandes rivalités entre acteurs et studios qui ont bouleversé l’industrie.
10. Edward Norton, New Line Cinema
En 1998, Edward Norton entre en conflit avec New Line Cinema lors de la production d’American History X. Initialement dirigé par Tony Kaye, le film devait être une réflexion brutale sur le néonazisme et la rédemption. Mais une fois le premier montage livré, le studio et Norton jugent le film insatisfaisant.
Convaincu que son personnage nécessitait plus de profondeur, Norton réalise un remontage personnel, ajoutant 40 minutes au film, notamment en développant des scènes clés. Furieux, Tony Kaye tente de retirer son nom du projet et demande à être crédité sous un pseudonyme, ce que la Directors Guild of America refuse.
Malgré ces tensions, le film sort avec la version remaniée par Norton, acclamée par la critique. Cependant, ce conflit ternit ses relations avec les studios, le poussant à privilégier les films indépendants et à devenir plus sélectif dans ses projets à Hollywood. Vous l’avez sans doute remarqué, mais après The Incredible Hulk en 2008, Norton est devenu plus discret.
9. Sylvester Stallone et Warner Bros.
Qui ne connait pas Sylvester Stallone avec des sagas comme Rocky, Judge Dredd, mais aussi Demolition Man ? En 1997, Sly attaque Warner Bros. en justice à cause de ce dernier. L’acteur affirme que le studio lui devait une part des bénéfices de Demolition Man (1993). Selon Stallone, son contrat prévoyait un pourcentage sur les recettes nettes du film. Pourtant, Warner Bros. prétendait que le film n’avait pas généré de profits, une pratique courante à Hollywood appelée « Hollywood Accounting ».
Stallone accuse alors le studio d’avoir manipulé les chiffres pour minimiser ses revenus. Il révèle que des productions comme Tango & Cash et Cobra auraient également été concernés. Warner riposte en niant toute malversation, mais l’affaire est réglée à l’amiable en 2017, soit 10 ans après.
Ce conflit met en lumière le manque de transparence des studios sur les revenus des films. Depuis, de nombreux acteurs négocient des contrats plus précis pour éviter ce type de litige. Stallone, lui, reste un fervent défenseur des droits des artistes.
8. Gerard Butler, Nu Image, Millenium Media et Nuestro Productions
Il s’agit d’un cas récent avec Gerard Butler sur un film de la série « La Chute de… ». En 2021, l’acteur porte plainte contre Nu Image, Millennium Media et Nuestro Productions. Il affirme que les studios lui ont caché au moins 10 millions de dollars issus des bénéfices de Olympus Has Fallen (2013). L’acteur soutient que le film a rapporté plus de 170 millions de dollars au box-office, mais que les producteurs ont manipulé les comptes pour réduire sa part des revenus.
Butler accuse les studios d’avoir falsifié les bilans financiers et d’avoir dissimulé des millions dans des transactions secrètes. Il affirme que 8 millions de dollars non déclarés ont été versés à des cadres au lieu d’être partagés équitablement. Ce conflit rappelle d’ailleurs le cas de Stallone.
L’affaire est encore en cours, et si Butler obtient gain de cause, cela pourrait établir un précédent juridique contre la fraude financière à Hollywood. Ce cas reflète une lutte plus large des acteurs pour plus de transparence dans la répartition des profits.
7. Sharon Stone, MGM
Devenue iconique avec Basic Instinct, Sharon Stone poursuivra son studio à cause de la suite de ce film. En 2006, l’actrice attaque en effet MGM en justice pour rupture de contrat concernant Basic Instinct 2. Après le succès du premier volet en 1992, une suite est alors envisagée. Stone signe un contrat en 2000, mais le studio tarde à produire le film, repoussant le tournage à plusieurs reprises.
L’actrice accuse MGM d’avoir saboté le projet pour éviter de lui verser son cachet de 14 millions de dollars. Elle poursuit ensuite le studio pour 100 millions de dollars, affirmant que ces retards ont nui à sa carrière. MGM réplique en affirmant que Stone avait des exigences excessives et que le projet peinait à trouver des financements. Finalement, Basic Instinct 2 sort en 2006, mais le film est un échec critique et commercial. L’affaire se règle à l’amiable, et Stone ne retravaille plus avec MGM.
6. Terrence Howard, 20th Century Fox
Terrence Howard n’est pas vraiment étranger sur les conflits à Hollywood. En 2019, l’acteur entre en conflit avec 20 th Century Fox au sujet de la série Empire. Il accuse le studio d’avoir utilisé son image sans son autorisation pour promouvoir la série et vendre des produits dérivés. Le conflit nait à cause d’une image précise, une affiche où son visage était superposé à celui du personnage de Hustle & Flow (film pour lequel il avait été nommé aux Oscars).
Howard affirme alors qu’il n’a jamais donné son accord pour l’exploitation de cette image et accuse Fox de violation des droits d’auteur et d’escroquerie. Il pointe également du doigt un manque de transparence financière dans les revenus générés par la série.
Le studio nie ces accusations, mais l’acteur refuse de tourner la dernière saison et coupe les ponts avec la production. Il s’agit d’un des cas où les conflits entre un studio et un acteur ne se sont pas réglés à l’amiable.
5. Faizon Love, Universal Pictures
Un autre conflit récent entre un acteur et un studio : en 2020, Faizon Love poursuit Universal Pictures pour discrimination raciale et whitewashing. Cela se produit après la sortie du film Couples Retreat (2009). Dans la version américaine de l’affiche promotionnelle, Love et son actrice partenaire Kali Hawk, les seuls acteurs noirs du casting principal, y figurent aux côtés des autres couples. Pourtant, leur image est supprimée sur les affiches internationales, ne laissant apparaître que les couples blancs.
Love accuse Universal de pratiques racistes, déclarant : « Ils ont essayé de nous effacer pour plaire à un public étranger ». Il demande des dommages-intérêts pour discrimination et exige des excuses publiques. Universal admet une erreur et remplace l’affiche aux États-Unis, mais refuse d’assumer une faute intentionnelle.
En 2021, un règlement à l’amiable est trouvé, mais Love reste critique envers Hollywood, dénonçant une industrie où les minorités sont encore marginalisées dans le marketing international.
4. Crispin Glover, Universal Pictures
Cette fois, on repart sur un conflit studio vs acteur avec une des franchises les plus populaires des années 1980 : Back to the Future. En 1989, Crispin Glover refuse de reprendre son rôle de George McFly dans Back to the Future Part II, en raison de désaccords financiers avec Universal Pictures. Le studio décide alors d’embaucher un autre acteur, Jeffrey Weissman, en lui appliquant des prothèses faciales et des angles de caméra trompeurs pour faire croire qu’il s’agit toujours de Glover.
Furieux, Glover engage une poursuite judiciaire contre Universal, arguant que son image a été utilisée sans son consentement. Il déclare : « Ils ont littéralement volé mon apparence sans me payer ». L’affaire se règle en 1992 par un accord financier confidentiel, mais ce cas crée un précédent juridique.
Depuis, les studios ne peuvent plus utiliser l’apparence d’un acteur sans autorisation, et la Screen Actors Guild a renforcé les règles protégeant les droits d’image. Glover reste un défenseur actif du droit à l’intégrité artistique à Hollywood.
3. Scarlett Johansson, Disney Studios
Vous l’avez sûrement entendu quand l’actrice Scarlette Johansson est entrée en conflit avec Disney Studios. En 2021, l’actrice attaque Disney en justice pour rupture de contrat concernant Black Widow. Selon son accord avec Marvel Studios, le film devait sortir exclusivement en salles, lui garantissant des revenus liés au box-office. Or, Disney décide de le diffuser simultanément sur Disney+, réduisant considérablement ses gains.
L’actrice accuse Disney d’avoir sacrifié les recettes en salles pour booster sa plateforme de streaming. En réponse, le studio tente de discréditer Johansson en publiant un communiqué affirmant qu’elle a déjà touché 20 millions de dollars et que sa plainte est insensible en pleine pandémie.
Face au tollé médiatique, Disney et Johansson trouvent un accord à l’amiable en septembre 2021. Bien que les termes restent confidentiels, elle obtient une compensation financière et reconstruit ses relations avec Disney, rejoignant des projets futurs du studio, dont la production d’un film sur La Tour de la Terreur.
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2. Kirk Douglas face à Hollywood et le blacklisting
Kirk Douglas est une icône à Hollywood, mais pas seulement pour ses films. Dans les années 1950, Hollywood pratique le blacklisting, interdisant aux artistes soupçonnés de sympathies communistes de travailler dans l’industrie. Douglas décide alors de briser ce système en engageant Dalton Trumbo, scénariste blacklisté, pour écrire Spartacus (1960).
Au départ, Trumbo devait utiliser un pseudonyme comme il l’avait fait pour d’autres films, mais Douglas insiste pour que son vrai nom apparaisse au générique. Ce geste audacieux met fin à la mascarade du blacklisting. Douglas déclarera plus tard : « C’était un énorme risque, on me disait que je détruisais ma carrière, mais je ne pouvais pas laisser cette injustice perdurer. »
Grâce à son influence et au succès de Spartacus, Douglas ouvre la voie à la réhabilitation des artistes blacklistés. Aujourd’hui encore, son combat est considéré comme un moment clé de l’histoire d’Hollywood et du combat pour la liberté artistique.
1. Olivia De Havilland, Warner Bros. et le Studio System
Une véritable icône, Olivia de Havilland est celle qui coule un système entier. L’actrice se dresse contre Warner Bros. et le Studio System, un modèle où les acteurs étaient liés par des contrats abusifs. Son contrat de sept ans devait expirer en 1943, mais le studio tente de l’étendre indéfiniment sous prétexte qu’elle a refusé certains rôles.
Plutôt que de céder, De Havilland attaque Warner Bros. en justice. Après une longue bataille judiciaire, la Cour suprême de Californie lui donne raison en 1944, établissant la « loi de Havilland » : aucun studio ne peut prolonger un contrat au-delà de sept ans civils. Cette décision met fin à l’esclavagisme contractuel imposé aux acteurs.
Grâce à son courage, De Havilland ouvre la voie à plus de liberté pour les artistes. Son procès reste un tournant historique dans la lutte des acteurs contre l’emprise des studios, et son impact se fait encore sentir aujourd’hui dans l’industrie cinématographique.
Article publié le 15/03/2025 à 6h50