TEST. Need for Speed Unbound : la patience, le prix de l’opulence ? (PS5)

Need for Speed Unbound était très attendu par la communauté de fans de la licence en question. Pour autant, le jeu de course de Criterion et Electronic Arts va-t-il réconcilier les joueurs de la première heure, après plusieurs épisodes en deçà des espérances ? Réponse dans ce test de NFS Unbound, réalisé sur la version Playstation 5.

Need for Speed Unbound : le choix courageux d’EA

Avant toute chose, commençons par un détail qui a son importance, Need for Speed Unbound est exclusif aux consoles de nouvelle génération. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, dans l’absolu, les PS5 et Xbox Series ayant grand besoin de se démarquer de leur devancières, en proposant des titres introuvables sur PS4 et Xbox One. Oui mais voilà, avec les ruptures de stock, qui durent depuis deux ans, l’éditeur va forcément se priver d’un certain nombre de joueurs et joueuses, toujours en quête d’une machine de nouvelle génération. Plutôt courageux, donc, de la part d’EA.

Visuellement très réussi

C’est donc un jeu de course entièrement pensé et conçu pour les consoles les plus puissantes du marché que nous propose le studio en charge du développement. Plutôt une bonne chose, à en juger par le rendu visuel et technique de ce NFS Unbound. Car, en dépit des inévitables bugs visuels et de collisions observés au cours de notre test, ce Need for Speed est de très bonne facture, graphiquement parlant. Les véhicules sont terriblement bien modélisés et les décors en mettent plein les mirettes, de même concernant les divers effets (météo, reflets divers, effets de “tags” suivant la voiture comme une traînée).

Attention, on ne parlera pas non plus de claque visuelle. Néanmoins, les PS5 et Xbox Series ont été plutôt bien exploitées. Cela est vrai, également, côté framerate, avec des vitesses vraiment folles, un défilement des décors à donner le tournis et des sauts assez hallucinants, source d’adrénaline.

Côté son, il faut aimer le genre mais clairement, EA a mis le paquet pour s’offrir de belles références musicales. Il en résulte une atmosphère sonore collant merveilleusement bien au style rap/hip-hop. Sachant que les bruitages, particulièrement ceux des moteurs, offrent un rendu immersif et qui fera rugir de plaisir celles et ceux affectionnant les mélodies et V6 et autres V8.

Gameplay : une (quasi) révolution dans la série NFS ?

Côté gameplay, on retrouve l’essence des NFS, avec une prise en main rapide, intuitive, même lors de grosses pointes de vitesse. Petite nouveauté et cela change tout en matière de challenge, les adversaires -lors des courses- ne sont plus artificiellement ralentis, afin de vous permettre de recoller. En clair, le temps perdu sera compliqué à rattraper, surtout si vous disposez d’un véhicule moins efficace, chose qui arrivera régulièrement. Car dans Need for Speed Unbound, tout est plus compliqué. Et en particulier, le fait de trouver de l’argent.

Ainsi, il faudra souvent établir un compromis entre le fait de faire évoluer sa voiture et de garder du budget pour participer aux plus grosses courses. Avec, toujours, cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, constituée par le risque d’investir une somme sans gagner une prime suffisamment importante pour rentrer dans ses frais. Cela incite d’ailleurs à s’attaquer aux quêtes annexes (collectionner des ours en peluche, détruire des panneaux, détruire des véhicules de police, etc.) pour gagner un peu d’argent et mettre au bout de votre budget.

Bien sûr, cela pourrait en rebuter plus d’un. Car les nombreuses voitures disponibles dans le soft mettront du temps avant de s’offrir à vous. D’ailleurs, lors des dix premières heures de jeu, vous ne piloterez pas plus de 4 ou 5 caisses. Et encore, en comptant les missions de “livraison” de véhicules. Tout en sachant qu’au lancement du mode histoire, seules trois voitures vous seront proposées, avec la nécessité de n’en choisir qu’une.

Aussi, la trame de départ vous fera vivre des péripéties qui vous feront repartir de zéro, après plusieurs heures de jeu. C’est à dire -dans notre cas- en passant d’une Lamborghini Countach à un véhicule au moteur asthmatique ! Oui, cela donne l’impression de régresser mais ce tour de passe-passe permet aussi de faire durer le plaisir en repoussant le moment où vous aurez accès à ces véhicules d’exception, peu à peu.

Bel effort sur la partie tuning

Heureusement, après une première (longue) partie jouée en mode campagne, l’argent coulera de manière plus fluide, vous permettant de conduire plus régulièrement de nouveaux bolides. Mais aussi, de booster votre garage. En la matière, d’ailleurs, le tuning, qu’ils soit visuel ou mécanique est assez complet, pour un “simple” jeu d’arcade. De nombreuses marques réelles, stickers et pièces mécaniques permettent de créer des bagnoles vraiment personnalisées. Mais aussi, de faire évoluer votre engin d’une catégorie vers une autre. Car pour accéder à certaines épreuves, il faudra jouir d’une voiture adaptée. Ainsi, ce système incite plutôt à faire progresser sa machine, au lieu de cumuler les acquisitions (véhicules). Bien vu même si, une fois encore, les collectionneurs compulsifs seront frustrés.

Autre aspect customisation plutôt sympa, celui de votre avatar. Coupe de cheveux, sexe (on peut même mixer, par exemple en appliquant une barbe à une femme ou en féminisant un homme), tenues, il y a matière à faire, avec une grosse partie à débloquer.

Need for Speed™ Unbound customisation

Need for Speed Unbound : un beau challenge et du fun à gogo !

En clair, le contenu à débloquer est tel que ce Need for Speed Unbound est probablement l’un des plus attractifs de ces dernières années, en matière de challenge. Surtout que le simple fait de se balader -de jour ou de nuit- dans la ville en réalisant toutes sortes d’incivilités, en affrontant les forces de l’ordre (vraiment très faibles en première partie de campagne, nous vous conseillons de choisir un niveau de difficulté élevé, au lancement du jeu) et surtout, en réalisant des cascades sans cesse plus folles !

Effectivement, il ne faut pas négliger cette facette-là. Car la variété des décors offre pas mal d’opportunités. Comme le fait de sauter au-dessus du canal, de dégotter des tunnels et rampes cachés ou encore, de s’éclater en empruntant un véritable tremplin de saut à ski ! Oui, l’adrénaline est bel et bien au rendez-vous.

Aussi, les développeurs ont conçu les environnements de manière à offrir un monde ouvert très libre. C’est à dire que peu de barrières vous résisteront. Du coup, on peut parfois tracer à toute berzingue, sans changer forcément de direction, juste en attendant de tomber sur une bosse ou une rampe qui nous enverra au septième ciel ! Concrètement, oui, de très nombreux éléments de décors sont destructibles, y compris certaines glissières de sécurité. Ce sentiment de liberté est assez génial et offre un vrai défouloir. Parfait, après une dure journée de travail…

Pour ce qui concerne le scénario, ne nous le cachons pas, il est assez prévisible. On est dans un style clairement emprunté à Fast and Furious, avec des personnalités un peu “cliché” et quelques dialogues trop naïfs, de temps à autre. Mais rien de véritablement choquant pour qui adhère à ce genre. Sachant qu’on ne se fait pas non plus un Need for Speed pour goûter à une trame digne d’un film d’auteur !

Et puis, certaines fois, on se prend même à sourire, en écoutant certains échanges, entre les différents protagonistes. Reste tout de même ce rendu visuel “cartoon” des personnages, histoire de coller aux traînées de tags derrière les voitures mais pas forcément bienvenus. On aurait préféré des représentations plus réalistes, pour le coup. Mais au moins, nous ne taxerons pas les développeurs de ne pas tenter des choses, pour sortir des standards…

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Article publié le 05/12/2022 à 10h41