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Test de Ace Attorney Investigations Collection sur Xbox Series : la séance est levée


Fiche jeu

Ace Attorney Investigations Collection est une compilation de deux jeux, à l’image de The Great Ace Attorney Chronicles, comprenant Miles Edgeworth et Prosecutor’s Gambit (Benjamin Hunter et Le Pari du procureur en VF). Deux jeux qui n’ont pas connu le succès lors de leur sortie, mais Capcom se rattrape d’une bien belle manière.

Un peu d’Histoire avant de parler d’Ace Attorney Investigations Collection

Alors, il est temps de faire craquer ses doigts, de se poser tranquillement et de récapituler la situation. La série des Ace Attorney est une saga de visual novel mettant en scène Phoenix Wright, un jeune avocat de la défense un peu maladroit et peu sûr de lui, qui va affronter les meilleurs procureurs qui soient. Lors de ces affaires, il va défendre des cas désespérés au tribunal et s’en sortir vainqueur à chaque fois à grands coups d’objection et de retournements de situation.

Benjamin Hunter enquête dans Ace Attorney Investigations Collection

Parmi ces adversaires, il y a Benjamin Hunter (ou Miles Edgeworth en VO), un procureur arrogant et intimidant, mais avec un bon fond. Bref : il y a eu trois jeux avec Phoenix Wright, puis trois jeux avec Apollo Justice. Les 5 premiers jeux ont eu droit à une VF, sauf les deux derniers qui n’ont eu ni ça, ni une sortie physique. Erreur rattrapée avec la sortie de la compilation Apollo Justice : Ace Attorney Trilogy sortie en janvier 2024.

Viennent ensuite les jeux Ace Attorney Investigations, qui nous concernent aujourd’hui. Le premier est sorti en boîte en France, mais en VO uniquement. Et le second n’a pas eu droit à une sortie européenne, traduit ou non. Sauf depuis le 6 septembre sur toutes les consoles, avec Ace Attorney Investigations Collection, disponible sur toutes les plateformes : Xbox Series, PlayStation 4, Nintendo Switch et PC.

Benjamin Hunter, la coqueluche des procureurs

Dans ces jeux, nous incarnons donc le légendaire Benjamin Hunter, féroce procureur redouté de ses pairs. Réputé pour son caractère froid et ses raisonnements d’une logique implacable, le pari de nous faire apprécier le personnage était loin d’être réussi. Mais c’était sans compter la galerie de personnages loufoques qui vont venir se greffer à notre héros, et insuffler une dose de folie qui va venir contraster avec le sérieux du héros, provoquant nombre de situations comiques.

Cléa Faradet et Benjamin Hunter dans Ace Attorney Investigations

Hunter est au cœur de deux jeux, chacun découpés en cinq épisodes de plus en plus longs. On retrouve la structure des jeux Ace Attorney, à savoir une intrigue pour chaque épisode avec un fil rouge qui trouve son dénouement dans l’acte final. Généralement d’anciens personnages refont surface, les révélations s’enchainent et la lumière est faite sur de nombreuses questions qu’on s’est posé tout au long de l’aventure.

Pour ça, vous allez devoir mener l’enquête et alterner entre investigations, interrogatoires, contre-interrogatoires et logique pure pour essayer de démêler la vérité. Tout va se jouer sur les détails, il faut être attentif aux preuves qu’on a entre les mains et aux témoignages des différents personnages. Pour, une fois la contradiction trouvée, pouvoir tendre l’index vers son interlocuteur et hurler “OBJECTION” avant de dérouler tout votre argumentaire. Et c’est sacrément satisfaisant.

Un gameplay légèrement modifié

Dans les Ace Attorney classique, le gameplay restait le même : on enchaîne les écrans fixes où on lit des textes, on examine des lieux en bougeant un pointeur et on parle aux témoins de la même façon. Les phases d’enquête alternent avec celles de procès où vous allez recouper tout ce que vous avez réuni précédemment pour faire la lumière sur toute l’affaire, acquitter votre client et passer à la suite.

La mécanique de déduction dans Ace Attorney Investigations

Dans les Ace Attorney Investigations, Capcom a décidé de faire varier la formule un peu. Ici, vous dirigez directement Benjamin Hunter : vous le déplacez sur l’écran et l’amenez devant les objets ou les personnages avec qui interagir. Ce n’est pas grand-chose, mais mine de rien, ça change pas mal et c’est beaucoup plus immersif que de simplement dérouler du texte.

Aussi, vous ne passerez plus de temps dans les tribunaux. Les affaires qui vous tombent dessus se règlent en dehors de la cour, dans la plupart des cas. Il va donc falloir faire appliquer votre logique implacable dans des circonstances moins conventionnelles, mais les mécaniques restent les mêmes : trouver la faille dans le témoignage adverse et présenter la preuve qui appuie vos dires.

Faites preuve de logique dans Ace Attorney Investigations

Chaque jeu Ace Attorney tente d’intégrer une petite mécanique de gameplay unique et sympathique pour varier les plaisirs. Il y a Maya qui peut invoquer les défunts pour les amener à témoigner, les verrous psychiques à faire sauter, le bracelet d’Apollo Justice qui détecte les mensonges, les témoins qui ont une attitude suspecte quand ils mentent… Dans Ace Attorney Investigations, il y a les déductions de Benjamin Hunter.

Benjamin Hunter et Manfred von Karma dans Ace Attorney Investigations

En inspectant une scène de crime, vous allez relever différents indices qui vont s’engranger dans votre palais mental. Quand l’intrigue n’avance plus, il suffit d’ouvrir ce fameux palais et essayer de relier deux indices pour faire une déduction pour vous débloquer. Attention toutefois, Ace Attorney Investigations conserve l’espèce de jauge de crédibilité, dirons-nous, qui diminue dès que vous faites une déduction erronée. Et si elle arrive à zéro, c’est le Game Over. En revanche, elle remonte à la fin de chaque investigation, et au pire vous pouvez charger votre partie.

Entre les déductions, l’étude des preuves, les interrogatoires et les recherches, le jeu demande de suivre un minimum si vous voulez progresser. Surtout que parfois, il attend de vous que vous fassiez des déductions bien spécifiques qui peuvent ne pas vous sauter aux yeux tout de suite, là où d’autres sont beaucoup plus évidentes. Et occasionnellement, les réflexions sont bien alambiquées.

Un plaisir de jeu intact malgré les années

Qu’est-ce qu’on s’amuse à mener nos enquêtes dans les chaussures vernies de Benjamin Hunter ! Jouer un personnage aussi charismatique, avec plus de caractère que Phoenix Wright qui, aussi sympathique soit-il, était de temps en temps agaçant de bêtise, ça fait du bien. Du coup, les personnages en face de nous ont beaucoup plus de répondant et on fait face à des situations ubuesques qu’on ne verrait jamais dans la vraie vie. Comme cet homme qui rachète à la volée un manoir hanté pour éviter qu’on y mette les pieds et qu’on y enquête !

Une hôtesse de l'air dans Ace Attorney Investigations

Les histoires sont aussi abracadabrantesques que passionnantes et on se prend rapidement au jeu pour découvrir la vérité. Quand on pense avoir tout compris et plié, il s’avère qu’en fait tout était faux, les alibis ne vont pas, les preuves montrent le contraire et le jeu retourne la situation comme une crêpe sous nos yeux ébaubis par autant d’invraisemblance. Mais c’est ce qui fait la beauté et le charme des Ace Attorney depuis le début, ces scènes ubuesques où on se fait fouette, cravacher, taper dessus par la partie adverse et que tout le monde trouve ça absolument normal.

Bien sûr, le jeu va surtout parler aux amateurs de jeux d’enquête, de visual novel et de l’univers de Phoenix Wright. Il est d’ailleurs recommandé d’avoir fait les autres jeux avant car de nombreux personnages font une apparition dans cette série dérivée. Bien qu’il soit possible de tout à fait comprendre les deux jeux sans ça, voir surgir Flavie Eïchouette sous un costume de lutin rose provoquera un rictus chez les fans de la première heure.

Les apports de la compilation

Pourquoi acheter Ace Attorney Investigations Collection alors ? Déjà, parce que vous pourrez, pour la première fois, jouer au deuxième volet. Ensuite, parce que les deux jeux sont intégralement en français : aussi bien les textes que les quelques mots prononcés : objection, un instant, pas si vite, etc. Un vrai régal. Les textures ont aussi eu droit à une refonte, avec des modèles 3D lisses et beaucoup plus détaillés. Il est d’ailleurs possible, avant de lancer une partie, d’opter pour les anciens sprites. C’est assez marrant de les voir évoluer dans des décors modernes, d’ailleurs.

Le personnage de Benjamin Hunter en version moderne et rétro dans les options de Ace Attorney Investigations

Les musiques ont aussi eu droit à un petit coup de jeune, et là aussi vous pouvez choisir de mettre l’OST originale dans les options. Bien sûr, quelques bonus viennent agrémenter le tout, sous forme de musée avec des croquis à débloquer, ainsi que les personnages en 3D sous toutes les coutures et avec leurs animations. Tout ça se récupère en jouant, tout simplement. Notez aussi l’apparition de succès/trophées pour celles et ceux que ça intéresse.

Bref, une compilation complète qui va régaler les fans de la série, que vous l’ayez connue récemment ou que vous soyez fan de la première heure. Capcom nous régale depuis quelques années avec la ressortie de tous les jeux, souvent en VF. Ne reste qu’une ombre au tableau : la duologie The Great Ace Attorney Chronicles, encore inédite en VF (vous pouvez la faire en VO). Et, pour faire la fine bouche, le cross-over avec Professeur Layton, sorti sur 3DS en 2014 chez nous, qui reste une petite pépite.

Article publié le 13/09/2024 à 5h52

Points positifs

  • Le personnage de Benjamin Hunter est super charismatique
  • Le fait de pouvoir déplacer directement le perso
  • Les enquêtes, toujours aussi rocambolesques
  • La galerie de personnages haut en couleurs

Points négatifs

  • Le gameplay manque de variété
  • Certaines déductions sont un peu alambiquées

Note

Graphismes 78%
Bande-son 82%
Prise en main 90%
Plaisir de jeu 88%
Durée de vie 77%
Conclusion

Ace Attorney Investigations Collection est, pour tout fan de la saga, incontournable. On retrouve tout ce qui a fait le sel des jeux originaux avec un personnage qu’on a adoré détester qui devient le héros de ces dix épisodes. Des enquêtes on ne peut plus sérieuses sur des meurtres sordides où les suspects sont des lutins de parc d’attraction, une hôtesse de l’air qui design des valises ignobles qu’elle vend à des prix faramineux dans ses avions… Le jeu ose tout et ne se prend sérieusement pas au sérieux. Le plaisir de mener les enquêtes est là, les retournements de situations sont tellement loufoques qu’ils sont quasiment imprévisibles, même si au bout d’un moment on comprend les mécanismes du jeu… Bref, on ne s’ennuie jamais vraiment, en tout cas scénaristiquement. Parce qu’il faut avouer quand même que manette en main, on traverse parfois de longs tunnels de dialogues et si vous avez un coup de barre à ce moment-là, il se peut que vous fermiez les yeux quelques instants. Mais sinon, le jeu est un visual novel avec quelques passages de point’n’click passionnant de bout en bout, et surtout une occasion unique de découvrir deux jeux inédits en français.

Note finale 83% Excellent

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