Test de Whispers of a Machine sur PC : l’enquête du futur
- Editeur:Raw Fury
- Developpeur:Clifftop Games
- Supports:Android, iOS, PC
- Genres:point'n'click
- Nombre de joueurs:1
- Date de sortie:17 avril 2019
Raw Fury est le sympathique studio indé qui nous a offert l’excellent Kathy Rain, point’n’click rétro dans la veine de laquelle s’inscrit le titre d’aujourd’hui : Whispers of a Machine. Situé dans un futur dystopique, ce jeu renoue avec les graphismes d’autrefois tout en injectant des mécaniques innovantes, le tout sur fond de crimes et de secte fanatique. Notre verdict en quelques lignes.
Polar noir
Notre histoire prend place dans un futur plus ou moins lointain dans la ville de Nordsund. Le jeu s’ouvre sur Vera, l’héroïne, assise dans le train en direction de cette petite bourgade afin de mener l’enquête sur un double homicide. Vera pourrait être une enquêtrice ordinaire mais elle a été augmentée par l’Azur, un liquide injecté dans le corps qui permet d’augmenter son porteur.
Elle dispose donc de capacités supplémentaires comparé au péquin moyen qui lui permettent de voir l’invisible. Elle peut notamment déclencher temporairement une super force afin de déplacer des objets lourds. Elle a un scanner qui permet de surveiller le pouls de ses interlocuteurs afin de détecter quand ils mentent et enfin elle dispose d’un autre scanner qui permet d’analyser les blessures, les tâches, les traces et de les comparer à sa base de données personnelle.
En menant son enquête dans cette petite ville, Vera va vite se rendre compte qu’un lourd secret se cache derrière ces meurtres. Un secret qui implique une secte tentant de créer une forme de vie ultime mêlant humain et IA surdéveloppée. Il va donc falloir lever le mystère sur tout ça et découvrir qui tire les ficelles afin d’y mettre fin avant que les conséquences ne soient catastrophiques.
Un peu de modernité
Comme mentionné en intro, le jeu embarque des éléments de gameplay originaux qui nous sortent un peu de la routine “pointer et cliquer”. Déjà les trois améliorations (plus trois autres à débloquer au fil du jeu) permettent une variation sympathique lors de l’enquête. Et en plus de ça, Vera dispose d’un champ de caractère qui évoluera en fonction de votre façon de parler et d’agir.
En effet, vous pouvez être empathique, analytique ou autoritaire avec les PNJ et les énigmes qui vous font face. Si fondamentalement ça ne change pas le cours de l’histoire, c’est sympa de voir que différents chemins sont envisageables. Vous voulez entrer dans l’appartement d’une des victimes mais la serrure est à empreinte digitale ? Vous pouvez aller à la morgue couper le doigt du mort ou en faire un moule sur de l’argile. A vous de voir ce qui va avec votre psychologie et celle que vous bâtissez pour Vera.
Mis à part ça le jeu tape dans le classique avec une chasse aux objets (en restant appuyé sur le bouton espace toutes les zones interactives apparaissent), des combinaisons heureusement logiques et des aller/retour pour aller parler aux PNJ ou enquêter à divers endroits. Ce mélange des mécanismes est plaisant même si pas assez utilisé à mon goût. Le titre manque d’ailleurs d’énigmes/puzzle, je n’en ai eu qu’une dans tout le jeu.
Quelques défauts malgré tout
On a vu le scénario et honnêtement il fait le taf même s’il ne casse pas trois pattes à un robot. On se doute du dénouement très rapidement mais on y va parce que notre personnage est sympathique et qu’on a envie de voir la fin de l’histoire se dérouler sous nos yeux. D’ailleurs celle-ci arrive assez vite, comptez entre 3 et 5h pour en voir le bout. Cela peut paraître court mais pour un jeu indé de ce style on est dans les clous, reste à connaître le prix du titre, inconnu à l’heure où j’écris ces lignes. S’il dépasse les 10€, il faudrait vraiment être un fan du genre et/ou du studio et ne rien avoir à se mettre sous le clic pour passer à la caisse.
Autre petit point à soulever : Vera ne court pas. Alors certes vous pouvez double-cliquer pour sortir directement d’un écran, mais pour vous déplacer dans l’écran il va falloir attendre que la demoiselle fasse tout le trajet. Un poil énervant à la longue, mais rien de méchant. Et, comme je l’ai dit, je regrette l’absence de plus de puzzles ou d’énigmes, certes classiques, mais qui permettent de varier un peu le gameplay.
Cependant, point positif qu’on peut évoquer : les dialogues du jeu sont sous-titrés en français et chaque ligne est doublée en anglais. Le doublage se veut honnête, les acteurs sont dans leur personnage et chacun est attachant à sa manière. Quand on nous demande d’aller voir un tel ou un autre on voit tout de suite de qui on parle. De toute façon la totalité de l’action se déroule à Nordsund donc on a vite fait de connaître la ville comme sa poche.
Pour conclure, Whispers of a Machine est un titre plein de bonnes idées, à la DA propre (si on aime les pixels à l’ancienne) et au scénario sympathique. Il rafraichit par l’ajout des augmentations sur Vera mais n’a pas le cran de pousser leur utilisation plus que ce qu’il ne fait déjà, et c’est dommage car ça lui aurait permis de sortir du lot. Enfin sa durée de vie un peu faiblarde et le peu de rejouabilité inhérent à ce type de jeu (il y a un choix final et en fonction de votre orientation les énigmes se résolvent différemment) font qu’une fois terminé, il y a peu de chance qu’on le relance. On passe néanmoins un bon moment avec lui le temps d’une après-midi ou d’une soirée car cela reste au final un bon polar interactif.
- Les augmentations de l'héroïne
- Les sous-titres français
- L'ambiance de polar futuriste
- Trop court
- Pas assez d'énigmes
Whispers of a Machine a de bonnes bases, un scénario intéressant (même si prévisible) et des mécaniques de gameplay originales. On y passe un bon moment, aussi court soit-il, et la ville de Nordsund ainsi que ses habitants nous deviennent familiers l’espace de quelques heures. Malheureusement l’aventure s’achève trop vite, l’enquête durant 4 jours in-game, chaque jour permettant de débloquer une nouvelle augmentation pour Vera. On saluera la DA dans la droite lignée de Kathy Rain, son illustre aînée, qui ravira les amateurs d’enquête à l’ancienne quand la chasse au pixel était reine. Une bonne expérience donc, en français qui plus est, malheureusement trop courte.