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Test d’ Okami HD sur PS4 : new déesse XL


Fiche jeu

  • Editeur:Capcom
  • Developpeur:HexaDrive
  • Supports:PC, PS4, Xbox One
  • Genres:action/aventure
  • Nombre de joueurs:1
  • Date de sortie:12 décembre 2017

Il est des œuvres intemporelles qui supportent mieux le poids des années que d’autres. Prenez un Ico ou un Shadow of the Colossus, par exemple. L’annonce de leurs versions HD fait vibrer le cœur des fans nostalgiques. Pourtant ces jeux n’ont pas connu de succès commercial à leur sortie. Acclamés par la critique, ils se sont fait un nom par le bouche à oreille mais très peu d’exemplaires se sont vendus en magasin à l’époque de leur première sortie. Okami est de ceux-là.

Cel-shading, louve et peinture

Originellement sorti en 2006 sur PS2, Okami est un Zelda-like où le joueur incarne la déesse de la nature Amaterasu. Réveillée après 100 ans de sommeil, celle-ci s’incarne en la personne de Shiranui, un légendaire loup blanc. Ce réveil n’est pas anodin car le démon Orochi est de retour et il a privé le monde de ses couleurs. A vous d’en arpenter les décors afin de donner un bon coup de pinceau sur tout ça.

Le jeu ressemble à un Zelda car vous allez évoluer dans un open-world relatif à 2006 (donc pas énorme non plus) où vous arpentez une nature sauvage et quelques villages qui la composent. Dans ces lieux, les ténèbres ont pris place et il vous faut les chasser à coup de peinture. En effet, Shiranui est accompagnée par Issun l’artiste errant, une sorte de Jiminy Cricket local qui vous conseille et vous apprend à vous servir de votre pinceau céleste. Grâce à lui, vous allez pouvoir dessiner des formes sur l’écran afin de redonner vie aux natures mortes.

Bien sûr de temps à autres vous allez combattre des boss gigantesques, souvent à l’issu de donjons que vous arpenterez à la recherche de nouveaux pouvoirs pour votre pinceau céleste. Il est également possible de débloquer/acheter de nouvelles armes, d’améliorer sa barre de vie, de peinture, sa bourse de pièces et « l’estomac divin » qui, une fois remplit de nourriture ramassée ça et là, permet de ressusciter en cas de mort accidentelle.

Là où le jeu a su conquérir le cœur des joueurs c’est par sa patte artistique incroyable et son ambiance japonaise folklorique. En utilisant la technique du cel-shading pour le jeu, les développeurs ont réussi le pari de rapprocher visuellement le titre des estampes japonaises, qui étaient la source d’inspiration du titre. Et plus que ça, même si je doute que cela ait été pensé à l’époque du développement, grâce au cel-shading le titre s’assure une pérennité certaine avec des graphismes qui vieillissent mieux que la 3D classique.

C’est doux, c’est neuf ?

Ce qu’il faut savoir sur Okami c’est qu’il est déjà passé par la case portage en 2012 pour sortir sur PS3 en dématérialisé. Le jeu avait connu une seconde jeunesse à l’époque et ne s’en sortait pas trop mal. Le voici donc de retour sur PS4 et Xbox One dans une version… et bien similaire dirons-nous. En effet, même si le jeu propose une version 4K pour les consoles et les télés qui le supporte, il reste le même et aucun ajout n’a été fait.

Par exemple, pour peindre sur PS4 il est possible d’utiliser le pavé tactile afin de reproduire les mouvements du pinceau. Sur le papier c’est sympa, mais dans la pratique c’est tellement imprécis qu’on préfèrera vite revenir sur un bon vieux combo gâchettes/joysticks. L’intention était sympa mais le résultat n’est pas à la hauteur. Notez d’ailleurs que la possibilité de dessiner « à la main » avait été implémentée sur la version Wii, grâce à la Wiimote. Rien de bien nouveau donc, si ce n’est une résolution qui s’adapte à la technologie actuelle et un mini-jeu pendant les temps de chargement afin de récupérer quelques objets bonus.

Pour le reste, Okami HD souffre des défauts d’un jeu PS2. Certes, si le plaisir de jeu reste intact, on sent que le jeu sort d’une autre époque et la maniabilité peut s’avérer parfois un poil rigide et approximative (notamment lors des phases de plateforme) avec une caméra qui est parfois aux fraises. Les dialogues aussi souffrent de défauts de jeunesse : ils ne sont pas doublés et ressemblent à du simlish (la langue inventée dans Les Sims). Du coup, même si ça colle avec l’ambiance manga/estampe, ça peut devenir un peu lassant surtout lorsque la cinématique s’étire et qu’il n’est pas possible d’accélérer les dialogues sans la zapper.

Mis à part tout ça il faut retenir qu’Okami, HD ou pas, est un très grand jeu d’aventure qui saura vous tenir en haleine des heures durant. Tout est fait pour que vous ayez envie d’y revenir et combien de fois je me suis dit « aller, je fais çi, ou je vais là, et après j’arrête » pour me retrouver encore devant ma console 1h après ? Les quêtes annexes, les collectibles, les zones à raviver, les temples à finir pour débloquer de nouveaux pouvoirs… Il y a beaucoup de choses à faire et c’est un vrai plaisir.

Et comme nous l’avons dit plus haut, le cel-shading vieillit plutôt bien et si le titre souffle ses onzes bougies, il ne démérite pas sur PS4 et flatte la rétine. Ce serait un jeu indé qui sortirait aujourd’hui, on lui déroulerait le tapis rouge immédiatement. Il n’en reste pas moins qu’en l’état, c’est un véritable bonheur de (re)plonger dans ce titre culte et il ne faut surtout pas passer à côté de lui en cette fin d’année.

Points positifs

  • Un univers enchanteur
  • Le jeu a bien vieilli
  • Une excellente durée de vie
  • Le cel-shading et les estampes de toute beauté

Points négatifs

  • Peu de nouveautés ou de contenu bonus
  • La langue simlish

Note

Graphismes 78%
Bande-son 76%
Prise en main 79%
Plaisir de jeu 91%
Durée de vie 90%
Conclusion

Okami HD est un excellent jeu et un portage un poil fainéant. La preuve, si vous avez déjà fait le jeu sur PS3, vous aurez la même liste de trophées ! Alors à moins d’être un collectionneur acharné et de vouloir le jeu sur tous les supports, vous n’aurez pas trop d’intérêt à investir dedans. Pour les autres, laissez-vous tenter par cette aventure atypique, empreinte de nostalgie et de folklore japonais avec les kamis, les estampes… Un très grand jeu qui accuse très bien son grand âge (11 ans tout de même !) et qui se laisse parcourir avec un plaisir non dissimulé. Une excellente pioche pour finir cette année en beauté.

Note finale 83% Wouaf

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