Test de Valkyria Chronicles Remastered : toujours au sommet ?
- Editeur:Sega
- Developpeur:Sega
- Supports:PS4
- Genres:action-rpg, Tactical RPG
- Nombre de joueurs:1
- Date de sortie:Disponible
Si vous avez raté la sortie de ce jeu en 2008 sur PS3 rien n’est perdu, Sega propose aujourd’hui sur PS4 son RPG tactique pour le plus grand bonheur des joueurs ! Cerise sur le gâteau, Valkyria Chronicles Remastered Europa Edition dispose de tous les DLC inclus, de quoi rajouter de nombreuses heures de jeu sans avoir à débourser un centime.
Petit cours d’histoire dans Valkyria Chronicles
Europa 1935, la guerre règne entre deux puissances combattant pour récupérer un précieux minerai. L’aventure se déroule à Gallia une nation neutre située en plein milieu des affrontements. Alors que l’armée de l’Alliance impériale prépare son invasion, vous rencontrez Welkins, le fils d’un héros de guerre le général Gunther rentrant au pays après des études en biologie. Mais très vite la situation déchante, quand son village se fait détruire par les armées Impériales. Welkins va alors s’enrôler et participer à la défense de son pays contre l’envahisseur cruel et impitoyable. Cette analogie à la seconde guerre mondiale qu’a connue notre monde est ici retranscrite de manière assez naïve par l’éditeur de jeu Nippon Sega, mais cela apporte une base assez réaliste à l’histoire du jeu tout en ajoutant une part d’imaginaire bien encadrée et originale.
Armée au rapport
Après un tutoriel mis en place par le prologue, vous voici propulsé commandant de l’escadron numéro 7 ! Il va falloir se mettre sérieusement au travail pour abattre les 40 heures de jeu et de missions de l’aventure principale. Commençons par recruter notre équipe. Si cette dernière est déjà composée de Welkins avec son char d’assaut Edelweiss et Alicia une éclaireuse courageuse et agile, il vous faut choisir parmi les unités disponibles un escadron de 20 soldats disposant de qualités et de défauts, permettant de mettre en place une série de bonus et malus durant les combats. Si certains combattants sont assez neutres, d’autres disposent d’atouts non négligeables pouvant fortement servir durant les missions mais, à l’inverse, peuvent souffrir d’allergies au pollen, à la poussière, de pessimisme ce qui vous handicapera assez fortement durant les combats. Il faut aussi composer suivant leurs affinités. Si certains n’ont pas de préférences, d’autres peuvent se montrer « racistes » envers la nationalité d’un autre, faisant baisser au passage le moral global de votre armée. En conséquence, la composition de votre équipe de base est d’importance capitale si vous souhaitez réussir vos missions. Fort heureusement, vous pouvez la changer à tout moment en dehors des missions, avec l’arrivée de nouvelles recrues toujours différentes. Un gros travail a été fait sur l’interaction dont disposent vos unités entre elles, un aspect fort appréciable pour la profondeur de l’aventure, rendant aussi vos unités plus attachantes mais aussi créant la peur de les perdre dans les combats.
Soldats, garde à vous!
Dans Valkyria Chronicles les unités sont distinguées en classes, nous y retrouvons les classes d’éclaireur pouvant se mouvoir aisément sur les champs de bataille équipé d’un fusil à cinq coups, de grenades et de kits de soin. Toujours dans l’infanterie légère, les mitrailleurs, avec leur fusil d’assaut, tirent des salves sur l’ennemi pour les détruire plus efficacement et rapidement. Ces dernières se déplacent moins mais son plus résistantes. L’artilleur quant à lui spécialisé en explosif, est capable de rapidement vous débarrasser des unités de type véhicule, comme les chars. Ils se déplacent peu mais son plus mobiles que votre Edelweiss, ils peuvent souvent protéger vos unités si votre char est hors de portée. Qui dit char dit ingénieur, ces unités ont la faculté de réparer votre véhicule durant les affrontements. Et enfin le Tireur d’élite, capable d’éliminer d’un coup les unités d’infanterie les plus coriaces si la balle est bien placée entre les deux yeux. Créer une équipe pluridisciplinaire sera une obligation pour pallier à toutes les éventualités de vos missions.
Des contrôles accessibles mais des menus à n’en plus finir…
Au niveau de l’ergonomie, les phases de combat son claires et aisées à réaliser mis à part quelques actions de déplacements un peu difficiles. Par contre les menus et contrôles de l’aventure sont quant à eux assez complexes et labyrinthiques. Par exemple pour sauvegarder la partie durant une mission il faudra ouvrir le menu, aller dans système, puis sauvegarder, sélectionner une sauvegarde l’écraser. Une option de sauvegarde automatique ou rapide aurait apporté un plus. Il en va de même pour le livre séquençant les chapitres de l’aventure. Si les pages peuvent être parcourues facilement avec L1 et R1, l’accès au quartier général se fait obligatoirement en passant par le menu et nécessite un chargement. L’utilisation d’un menu rapide aurai aussi été un petit plus dans ce cas. Un travail un peu plus approfondi sur cet aspect voire un remaniement global aurait été apprécié. En dernier la remasterisation de Valkyria Chronicles aurait certainement mérité une traduction des sous-titres en français, le jeu est accessible uniquement pour les personnes parlant et lisant l’anglais ce qui est dommage vu le nombre d’informations à emmagasiner pour la réalisation des combats. Pour ce qui est des voix, il est très appréciable de pouvoir choisir entre les vois anglaises et japonaises.
Une histoire linéaire et de l’action au coeur des affrontements
Si Valkyria Chronicles se trouve globalement très linéaire de par son histoire contée aux travers d’un livre enchaînant les scènes animées et dialogues (vous n’agissez pas entre les affrontements), les phases de combats sont bien pensées, dynamiques et très originales pour un RPG Tactique. On oublie les déplacements sur les grilles pour une gestion libre de vos positionnements. Vous disposez d’un nombre bien défini de points de commandement durant vos phases de jeu.
La plupart de vos unités utilisent un point de commandement, le déplacement et les actions de l’Edelweiss nécessitent deux actions pour agir. Chaque unité dispose ensuite d’une jauge de déplacement dépendante de sa classe mais aussi ses bonus et malus personnels. Il n’est pas rare qu’en entrant dans un type d’environnement un message apparaisse indiquant que votre personnage est à l’aise dans cette situation, lui donnant un bonus dans ses actions.
Pour continuer sur l’environnement, il vous faudra jouer avec ce dernier. Camoufler vos unités permettra de les garder en vie durant les phases d’action de l’ennemi, car il est important de noter une chose. Si nous sommes ici dans un jeu au tour par tour, le soft dispose d’un grand aspect temps réel dans les combats. Si une unité se trouve dans le champ de vision de l’ennemi, cette dernière pourra contre-attaquer même hors de son tour d’action. Il est donc très important de bien placer ses unités sous peine de les perdre rapidement.
Si par mégarde une de vos unités vient à tomber lors de l’affrontement vous disposez de trois tours pour la rejoindre et appeler l’unité médicale (PNJ) qui la ramènera en sécurité mais vous ne pourrez plus l’utiliser dans le combat en cours.
Un Shooter à la troisième personne !
Revenons-en aux actions. Sélectionnez une unité et déplacez-la sur le champ de bataille. La vue en mode carte se transforme en une vue 3D à la troisième personne dans laquelle vous contrôlez uniquement l’unité sélectionnée. L’immersion est vraiment parfaite de ce côté-là ! Nous sommes au cœur de l’affrontement avec l’adrénaline qu’il faut car il faudra prendre en compte votre rapidité d’action! Une fois en place sur l’ennemi, passez en mode visée et placez la cible sur l’ennemi, Valkyria Chronicles dispose de dégâts ciblés ce qui est un très bon point !
Un tir à la tête est certes plus dur à placer que dans le corps mais sera gratifié de plus de dommages sur l’unité visée. Il n’est pas toujours aisé de viser, du fait de la faible sensibilité de la visée. Ainsi, l’on se retrouve souvent à jouer du pouce et de l’index sur le stick pour arriver à placer le curseur là ou l’on désire en perdant par la même occasion un peu de temps faisant prendre des balles ennemies. Il en va de même pour le déplacement de l’Edelweiss qui va souvent se cogner dans les coins, vous faisant perdre de nombreux points de déplacement si précieux. Pendant que vous agissez l’ennemi ne reste donc pas les bras ballants et n’hésitera pas à vous tirer dessus, cela ajoutant au réalisme dans la stratégie que vous devrez entreprendre. Il faut donc toujours, ou le plus souvent, veiller à se mettre à couvert avant d’affronter l’ennemi pour éviter ses contre-attaques.
L’ordinateur est un tricheur…
Une fois vos phases de commandement terminée c’est au tour de l’ennemi d’agir en déplacement et actions. Vos unités deviennent à leurs tours autonomes pour contre-attaquer l’ennemi dans son champ de vision. Il est par contre impossible d’accélérer les déplacements de l’ennemi, qui font pourtant perdre un temps considérable pendant les affrontements. Mais c’est aussi durant cette phase que le bât blesse, il arrive souvent que l’ordinateur triche dans ses déplacements ou sa visée. Si pour vous, en tant que joueur, toucher un ennemi à bout portant peut se conclure par un échec, la console quant à elle utilisera toutes les ruses, allant jusqu’à déloger un obus entre deux murs dans un passage plus qu’étroit et décimer votre équipe, ou à réussir un tir de sniper parfait à très longue distance à travers la brume. Ces actions sont d’autant plus frustrantes que Valkyria Chronicles possède une difficulté assez exponentielle et les combats vont vite tirer en longueur même si vous êtes limité par le nombre de tours pour réussir votre mission. Il n’est pas rare que vous soyez au dernier tour de la partie à deux mètres de l’objectif mais que votre personnage ne dispose plus de points de déplacements, vous conduisant à l’échec global de la mission après plus d’une heure d’affrontement, dans lequel vous avez détruit toute l’armée ennemie.
Sauvegarder, Agir, Recharger…
Vous apprendrez donc rapidement à ruser également de votre côté en réalisant des sauvegardes assez intempestives et fastidieuses de chaque action avant de les réaliser. Certains déplacements sont aussi mis à rude épreuve, il est par exemple impossible de pousser une unité alliée pour passer si elle se trouve sur votre chemin. Il est d’autant plus impossible de sauter par-dessus une petite barrière alors qu’il est possible de passer outre une défense en sac de sable. L’Edelweiss est aussi pénalisé de ce côté-là, vous pourrez très facilement rester bloquer sur un millimètre de débris, c’est vraiment déroutant pour un chenillard prévu pour traverser un peu tout est n’importe quoi niveau obstacles. Mis cela de côté Valkyria Chronicles offre vraiment une nouvelle perspective au genre ce qui en fait sa grande force et lui permet de se distinguer positivement de ses concurrents.
Une panoplie d’améliorations
Les unités disposent aussi d’un système d’amélioration. Au fil de l’aventure l’expérience et l’argent gagner servira à débloquer de nombreux bonus tels que de meilleures défenses, une meilleure précision, plus de protection pour l’Edelweiss ou au contraire une meilleure attaque. Mais aussi la monté en niveau de vos classes de personnages. Ici le personnage en lui-même n’est pas à faire évoluer c’est toute sa faction qui monte de niveau une fois que l’expérience assignée et nécessaire est atteinte débloquant ainsi de nouvelles actions aux troupes comme des compétences d’esquives lors des contre-attaques ennemis. Un autre aspect du jeu à ne pas mettre de côté si vous espérez sortir victorieux de vos missions.
… et la HD la-dedans?
Graphiquement le passage à la HD est magnifique, si d’autres jeux ont souffert d’un manque d’améliorations dans leurs portages Haute définition, ce n’est pas le cas de Valkyria Chronicles. Le jeu est beau les textures ont été intégralement retravaillées. Il est lui aussi plus fluide, dynamique et rapide qu’a l’origine. Valkyria Chronicles n’a pas pris une ride grâce au parti pris de l’époque de réaliser un jeu en cell shading avec un aspect crayonné qui est parfaitement retranscrit à l’écran.
La bande son est aussi très agréable, le côté militaire est bien apparent et les phases l’action du jeu bien illustrées musicalement. Des musiques plus calmes et poétiques dans des phases d’émotion et d’autre plus dynamiques et agressives durant les affrontements. Une belle diversité de pistes étoffant l’immersion du joueur dans ce titre de qualité.
Un scénario maladroit sur quelques aspects
Si globalement l’histoire de Valkyria Chronicles reste assez bien traitée (bien que de nombreuses scènes du jeu n’étoffent pas l’histoire et ne font que prolonger l’aventure), il en dégage tout de même une certaine désinvolture de la part des créateurs voire une réelle agressivité pour un divertissement en particulier envers une ethnie de personnages asiatiques ou basanés, les Dalkus, qui sont souvent détestés par les habitants de Gallia. Ce racisme est d’autant plus appuyé qu’ils sont ici réduits en esclavage ou à l’emprisonnement massif. Plus grave encore, après la découverte d’un camp Dalkus massacré par l’ennemi, Welkins n’aura d’autre compassion qu’un « Snif c’est triste ». La demie-sœur du héros est aussi souvent sujette à ce racisme, étant elle-même issue de la « tribu » des Dalkus. Un assez gros point noir pour un jeu qui traite tout de même des événements de la seconde guerre mondiale, ce manque de tact risque de choquer certaines personnes.
- La durée de vie de 40 heures sans compter les DLC
- Les phases de combat dynamiques et immersives
- Les graphismes cell shading de qualité
- Le système d'amélioration
- La variété de personnage et leur système de bonus et malus
- Les chargements assez rapides
- La variété d'unité disponibles
- Le scénario maladroit sur quelques aspects
- Les déplacements pas toujours aisés
- L'ordinateur triche manifestement...
- La linéarité et le côté statique des phases histoire
- On ne peut pas accélérer les actions de l'ennemi
- Les menus un peu chaotiques
- Pas de traduction française
Valkyria Chronicles Remastered Europa Edition est pour nous une très belle découverte qui saura être appréciée par sa qualité globale de réalisation graphique et sonore, son mode de combat en avant-garde des RPG tactiques actuels. Le scénario manque par contre un peu de profondeur et est maladroit sur quelques aspects qui méritaient d’être traités avec plus de tact. Il est à retenir aussi que la console triche pas mal créant une frustration quand on perd la partie après une heure de combat intensif.