13 Sentinels Aegis Rim : le test Switch qui dépote

13 Sentinels Aegis Rim est un jeu Vanillaware qui est d’abord sorti sur PS4 en septembre 2020. Chose rare pour être soulignée : il est intégralement traduit en français pour les textes. Et le voici qu’il débarque sur Nintendo Switch dans une version “définitive” comprenant les doublages anglais. Une très bonne nouvelle pour ce visual novel d’une très grande qualité narrative et graphique sur une console lui seyant à merveille.

Une histoire complexe mais prenante

L’essence même d’un visual novel étant son histoire, nous n’allons pas trop en dévoiler ici et laisser planer le mystère sur ce qu’il s’y passe réellement. Sachez seulement que vous allez incarner 13 lycéens et lycéennes qui doivent lutter contre une invasion de kaijus à Tokyo. Les protagonistes ont pour ça des Sentinels qu’ils contrôlent sur le champ de bataille. Et les héros peuvent aussi voyager à travers les époques. Le tout donne une intrigue éclatée se parcourant dans une certaine incompréhension, mais où tout fait sens à la fin.

Vous allez ainsi jouer avec les treize personnages dans l’ordre que vous voulez. L’histoire étant faite pour être comprise dans son ensemble, peu importe le sens dans laquelle vous la prenez. À l’image d’un titre comme 428 Shibuya Scramble, certains pans de l’histoire d’un personnage ne se débloquent que lorsque vous avez atteint un certain point dans la chronologie d’un autre. Ainsi la narration suit tout de même une trame et ne vous en dévoile pas trop tant que vous n’avez pas toutes les clés en main.

13 Sentinels Aegis Rim – deux phases de jeu

Le prologue du titre, qui dure tout de même deux heures, vous montre comment fonctionne 13 Sentinels Aegis Rim. Les phases narratives se déroulent sur un plan 2D où vous déplacez vos personnages afin de faire progresser l’intrigue. En discutant vous allez récupérer des mots clés sur lesquels vous pourrez réfléchir en votre for intérieur. Puis réutiliser dans une discussion afin d’en apprendre plus sur le sujet. Les phases de narration durent quelques minutes. Puis vous pouvez changer de personnage pour explorer sa timeline. Ou poursuivre dans celle-ci jusqu’à ne plus pouvoir avancer.

Il y a ensuite les phases de combat aux commandes des Sentinels. Elles se déroulent sur une vision fil de fer de la ville de Tokyo. Vous devez y défendre un point stratégique et envoyer vos troupes combattre le temps de déployer un système de défense. Ou d’éliminer tous les ennemis présents à l’écran. Ces phases laissent place à l’imagination et à des gerbes de couleur des plus satisfaisantes lorsqu’on arrive à éliminer plusieurs dizaines d’ennemis d’un coup à l’écran.

Si dans le prologue ces phases alternent naturellement, lorsque vous arrivez dans le “vrai” jeu c’est autre chose. Vous pouvez choisir entre Aventure et Combat et progresser indépendamment dans l’un et dans l’autre. Ainsi si vous vous sentez assoiffé de combat, vous pouvez passer du temps à vous battre. Au contraire, vous êtes plus posé et chill, le mode Aventure va dérouler l’histoire sous vos yeux. Sachant qu’il n’est pas possible de passer tout son temps en combat, mais nous allons y revenir.

Un système de RPG lite qui fait plaisir

Le mode combat est des plus intéressants car il est plus profond qu’il n’y paraît. Vous avez 13 personnages et donc 13 Sentinels. Mais vous ne pouvez en envoyer que 6 au combat simultanément. Il y a les spécialistes du corps à corps, du tir à distance, et les unités polyvalentes. À vous de composer votre escouade en fonction des ennemis annoncés ou des objectifs bonus que vous voulez remplir.

En gagnant un combat vous allez remporter des points que vous pourrez utiliser pour débloquer de nouvelles attaques. Ou améliorer les existantes. Là aussi, c’est à vous de faire en fonction de votre façon de jouer. Mais sachez que chaque unité envoyée en combat reviendra fatiguée et vous ne pourrez pas enchaîner plus de 3 combats avec les mêmes personnages. Il faut donc appuyer sur un bouton leur permettant de se reposer, mais cela vous fait perdre le multiplicateur de points acquis par votre chaîne de victoires. Cruel dilemme…

Une version Switch parfaite

Ajoutons qu’il y a également des PM (points mystères) à gagner qui permettent de débloquer des éléments du Codex. D’ailleurs dans celui-ci vous allez pouvoir retrouver les morceaux d’histoires traversés dans l’ordre chronologique. Ainsi, en y passant régulièrement, vous allez pouvoir voir la narration se dérouler sous vos yeux et mieux comprendre ce qu’il s’y passe. Les objets du codex à débloquer sont des bonus qui servent à faire monter votre taux de progression globale à 100%.

Après la version PS4, cette version Switch était-elle nécessaire ? 1000 fois oui. 13 Sentinels Aegis Rim est un visual novel à l’ambiance unique, aux graphismes majestueux et à la dynamique inégalée. La console de Nintendo n’a aucun mal à faire tourner le jeu correctement, même lors des phases de combat ou des dizaines d’unités apparaissent simultanément. Les développeurs ont fait le choix de la sobriété graphique lors des affrontements, stratégie payante du côté technique de la machine.

13 Sentinels Aegis Rim – VF intégrale

Et, et nous l’avons déjà dit en introduction, 13 Sentinels Aegis Rim est intégralement sous-titré en français. Pour un jeu aussi complexe et bavard qu’un visual novel, c’était la moindre des choses. L’effort a été fait et ne peut qu’être salué. Car il est plus facile de suivre l’histoire, même si arriver à retenir et différencier les 13 personnages au début s’avère être assez difficile. C’est un jeu qu’il faut faire sans en avoir d’autres en parallèle, car sinon vous allez vite décrocher de l’histoire. Et ce serait dommage car celle-ci est vraiment prenante.

Pour conclure, 13 Sentinels Aegis Rim sur Switch c’est un grand oui. Le côté portable hybride de la console est le format parfait pour grignoter le jeu partout où vous allez. On le lance comme on ouvrirait un bon livre et on se laisse porter par un récit à la fois dramatique et mélancolique. Sans oublier les phases de combat, dont la difficulté peut être ajustée si ce n’est pas votre truc, sans que cela ait un impact sur le scénario. Bref, un petit chef d’œuvre de Vanillaware, studio décidemment habitué aux succès.