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Le Cloud Gaming, le véritable gagnant de l’E3 ?


Impossible de passer à côté tant il semblait sur toutes les lèvres, le Cloud Gaming a définitivement marqué cet E3 2019. Entre Ubisoft annonçant la sortie de son programme UPlay Plus sur Google Stadia, Microsoft évoquant son service de Cloud Gaming xCloud (et Sony qui a récemment signé un partenariat avec Microsoft pour développer son PlayStation Now) et Bethesda qui annonce la sortie de sa solution logicielle Orion, qui sera fort utile pour développer des jeux pensés pour le Cloud, presque toutes les conférences semblaient en faire mention.
Sauf Nintendo, qui étrangement semble être relativement silencieux à ce sujet, alors que la Nintendo Switch propose pourtant d’ores et déjà la possibilité de jouer à Assassin’s Creed Odyssey en Cloud Gaming au Japon. Jetons un œil ensemble sur cette nouvelle technologie qui risque fort d’impacter notre rapport au jeu vidéo !

Le Cloud Gaming, qu’est que c’est ?

Revoyons tout d’abord un peu les bases du sujet. Le Cloud Gaming est une technologie permettant de streamer un jeu tournant sur un serveur distant sur un appareil connecté à internet. Cela permet donc de transformer n’importe quel machine (de votre Smartphone à votre TV connectée) en console de jeu, capable de lancer n’importe quel jeu en résolution maximale et en 60 images par seconde. Le principe est simple, le jeu est hébergé sur un serveur auquel vous vous connectez avec votre appareil, et vous transmet le flux vidéo de votre partie. C’est plus ou moins le même système que ce que propose notamment Blade avec son Shadow PC, hormis le fait qu’au lieu d’avoir accès à un véritable ordinateur dans le Cloud, là nous avons plutôt une expérience pensée uniquement pour le jeu. Il faudra cependant avoir accès à la fibre optique afin de pouvoir jouer dans des conditions satisfaisantes, et espérer que votre fournisseur d’accès à internet ne s’amuse pas à réduire virtuellement votre vitesse de connexion pour limiter la charge sur le réseau (auquel cas, vous pourrez toujours contourner ce problème en utilisant un bon VPN, comme ceux d’ExpressVPN).

Dans les faits, cela signifie également que vous n’aurez plus besoin d’investir dans une console ou dans un PC dernier cri pour pouvoir jouer aux jeux les plus récents, ce qui est une excellente nouvelle, mais qui risque de faire pas mal de dégâts aux boutiques spécialisées, déjà fortement impactées par l’avènement du jeu dématérialisé.

Quels sont les principaux acteurs du Cloud Gaming ?

La prochaine génération ne verra sûrement pas une « guerre des consoles » mais plutôt une guerre des fournisseurs de service. Pour l’instant trois entreprises semblent particulièrement actifs sur cette nouvelle technologie : Microsoft, Sony, et Google.

Microsoft : le xCloud, mentionné à l’E3 sortira en bêta fermée à partir du mois d’Octobre , et proposera aux utilisateurs inscrits au service d’accéder à une Xbox dématérialisée depuis n’importe quel appareil (oui, vous pourrez jouer à Halo sur votre smartphone depuis les toilettes !), et devrait à priori ne pas être trop gourmand en data, puisqu’un débit entre 7 et 10 Mbit/s serait suffisant pour faire tourner le service. Le xCloud sera de plus très certainement compatible avec le Xbox Game Pass, un service lancé par Microsoft depuis quelques temps sur sa console, et depuis peu sur PC, permettant d’accéder à un catalogue de jeu en illimité moyennant un abonnement mensuel, un peu comme Netflix.

Sony : Le constructeur japonais n’est pas en reste avec son service Playstation Now, déjà disponible depuis quelques années, mais prenant de plus en plus d’ampleur au fil des mises à jour successives de la plateforme. Pour 14.99€ par mois, vous avez la possibilité de jouer à près de 600 jeux issus de la Playstation 2, 3 et 4 directement en streaming sur votre Playstation 4 ou votre PC. Le débit minimal recommandé par Sony pour une expérience de jeu satisfaisante est de 5 Mbit/s, ce qui en fait l’offre de Cloud Gaming la moins gourmande en data du moment.

Google : Annoncé en Octobre 2018, Stadia est la première expérience de Google dans l’industrie vidéo-ludique et cherche d’ores et déjà à disrupter le business model habituel du secteur du Cloud Gaming, en proposant un accès gratuit à la version de base du Stadia pour n’importe quelle machine pouvant lancer Google Chrome, ou sur une télévision connectée à un Chromecast. À la différence du Playstation Now ou du duo xCloud + Game Pass, les utilisateurs de Stadia devront acheter leurs jeux indépendamment pour pouvoir les utiliser sur la plateforme (bien qu’un catalogue de jeux gratuits sera proposé à terme pour les utilisateurs abonnés à la formule « Pro », ou ceux ayant souscrit au UPlay + de chez Ubisoft). Nécessitant au minimum 10 Mbit/s pour jouer en 720p/60fps et jusqu’à 35 Mbit/s si l’on veut avoir accès à la 4K, le service de Google risque bien d’être celui qui fera fondre le plus vite nos précieuses data.

Conclusion : Le Cloud Gaming, une nouvelle manière d’appréhender le jeu vidéo, mais qui devra s’affranchir de ses propres contraintes ?

Proposer à n’importe qui d’avoir accès aux derniers jeux du moment n’importe où, en qualité maximale et sans temps de chargement est une nouvelle qui fait frémir d’envie tous les joueurs du monde entier, mais il reste cependant de gros obstacles à franchir avant de pouvoir espérer voir le Cloud Gaming se démocratiser dans nos foyers. La nécessité d’avoir un accès à une connexion fibrée est déjà une première barrière pour cette technologie, sachant que de nombreux domiciles ne sont pas encore connectés à la fibre optique. Et quid du jeu en déplacement ? Sera-t-il possible d’accéder au Cloud Gaming depuis partout dans le monde avec le même catalogue de jeu, ou ces derniers dépendront du pays dans lequel on se trouve ? Voici quelques problématiques que les fournisseurs de Cloud Gaming devront prendre en compte pour proposer une expérience satisfaisante à leurs utilisateurs.