[Test] Agatha Christie – Le Crime de l’Orient Express : Poirot fait son show !

Le célèbre détective Hercule Poirot revient sur le devant de la scène avec sa nouvelle enquête ! Après la sortie de « The London Case » il y a quelques semaines, le célèbre personnage d’Agatha Christie embarque pour un voyage ponctué de rebondissements à bord de l’Orient Express. Adapté à plusieurs reprises sur différents supports – comme en 2017 au cinéma -, le roman de l’autrice anglaise va de nouveau voir le jour, cette fois sur les consoles de jeu vidéo, grâce à Microids, studio français. Des promesses d’histoire inédite, d’enquêtes et de rebondissements à la clé. Mais que vaut réellement ce jeu ? Pour le savoir, découvrez notre test !

Agatha Christie – Le Crime de l’Orient Express, le jeu d’enquête de l’année ?

Embarquez à bord de l’Orient Express, célèbre train de luxe, pour un voyage inoubliable afin de fêter les 140 ans de ce train. Hercule Poirot n’en est pas à sa première enquête, sa réputation le précède. D’où l’irrésistible envie de son ami, M. Bouc, à le faire monter à tout prix dans ce train. Mais attention, le voyage ne se déroule pas comme prévu et l’un des participants à ce voyage est assassiné. Tous les passagers sont suspects, qu’ils soient du personnel ou de simples voyageurs. Tout le monde sera passé au crible par Hercule Poirot et ses « petites cellules grises ». Il est temps d’attacher vos ceintures, Poirot va faire son show !

L’histoire reprend en grande partie celle qui a été véhiculée par le roman ainsi que par l’adaptation cinématographique de 2017. Notre célèbre enquêteur monte à bord de l’Orient Express, accompagné du chef des wagons-lits, M. Bouc, son grand ami. Un drame survient rapidement, l’un des passagers est sauvagement tué et tous les autres sont soupçonnés. Une autre affaire vient se greffer à la première, celle de Daisy Armstrong, une jeune enfant de quelques années à peine, kidnappée et assassinée plusieurs années auparavant, anéantissant les vies de dizaines de personnes. Les 2 affaires sont intimement liées, et découvrez jusqu’où ce lien vous mènera. A Venise ? En Suisse ? En tout cas, un grand voyage vous attend.

L’éditeur avait annoncé une histoire inédite pour un classique qu’un grand nombre connait. Et bien, vous ne serez pas déçu. L’introduction d’un nouveau personnage, Joanna Locke donne une nouvelle dynamique à l’enquête de notre détective mais permet également d’approfondir cette histoire. Car non, nous ne jouons pas seulement avec notre cher Hercule, la nouvelle inspectrice nous apporte un nouveau regard et une expérience de jeu différente de ce à quoi on pouvait s’attendre.

En outre, les autres personnages intervenants dans cette histoire sont, eux aussi, travaillés à leur manière. Chacun possède son propre caractère, sa propre histoire l’ayant mené à ce point de leur vie. Ils forment un ensemble hétéroclite d’individus qui se retrouvent au même endroit pour la même raison. De son côté, le détective reste fidèle à lui-même et son caractère est bien représenté : cynique et légèrement condescendant, comme on l’aime. Il emmène son humour partout, tout comme ses accessoires pour coiffer sa moustache. Eh oui, vous pourrez explorer la cabine de M. et découvrir ses secrets de beauté pour entretenir ses vibrisses.

Hercule Poirot au doigt et à l’œil.

Au niveau de la prise en main, rien de plus facile grâce à un didacticiel présent sans l’être trop pour vous guider lors des premières minutes de jeu. Il permet de s’habituer rapidement et aisément aux commandes, que vous pouvez retrouver à tout moment dans les paramètres. Un point positif pour les adorateurs des chats, on en a trouvé quelques un dans le jeu, une note féline qui fut la bienvenue dans une affaire de meurtre.

Passer du passé au présent n’est pas chose aisée lors d’une adaptation. Et même si cela peut sembler anachronique ou mal venu, Hercule Poirot possède un smartphone car oui, nous sommes en 2023. Décembre 2023 pour être exact. La différence de temporalité n’est pas dérangeante au sein du jeu. Elle permet surtout de doter notre détective d’un allié incontournable à notre époque : son téléphone. Non, vous ne pourrez pas prendre de photos de vos plats dans le restaurant, mais le téléphone sera utile afin de garder en mémoire certains indices ou de passer un coup de fil à un ami. Poirot pourra compter sur ses superbes « petites cellules grises » pour résoudre, comme il le dit si bien, « l’une des enquêtes les plus difficiles de sa carrière ».

En effet, le jeu propose une arborescence de l’enquête (ou des différents mystères) appelée « carte mentale », bien pratique si l’on ne sait plus où l’on en est. Les points validés apparaissent clairement, tandis que les points bleus se doivent d’être résolus. La carte mentale sera d’une aide précieuse si vous êtes coincés et toujours disponible par son raccourci indiqué dans le didacticiel. Elle permet de visualiser, si besoin est, des indices bien utiles à la résolution d’une énigme. Même pas besoin d’une monnaie ou de « pièces SOS » comme dans les jeux Professeur Layton pour accéder à un indice, ce qui peut s’avérer nécessaire pour le joueur. Mais n’ayez pas peur, si jamais vous vous tromper sur l’une de vos réponses, cela n’aura pas de conséquence sur le déroulement du jeu. En d’autres termes, l’erreur n’est pas punitive, elle aide seulement à diminuer le nombre de possibilité pour trouver la bonne réponse.

Du côté des énigmes et des puzzles, nous avons été agréablement surpris. En effet, présenté comme un jeu « grand public », nous nous attendions à des énigmes simples et facilement résolvables. Que nenni ! Si pour les premières énigmes la réponse nous apparaissait claire comme de l’eau de roche, elles se compliquent au fur et à mesure de l’aventure, quitte à vous laisser perplexes pendant de longues, très longues minutes. La complexité de certaines énigmes ajoute de la profondeur au jeu, qui ne se termine donc pas en 5-6h ! Nous avons passé environ 13h pour clôturer l’enquête, une durée de vie plus que correcte pour le soft de Microids, sans être trop longue.

Kate, dans la chambre avec le chandelier.

On peut également noter des similitudes entre la série Sybéria et Le Crime de l’Orient Express au niveau du gameplay. Des points d’interactions apparaissent lorsque vous vous approchez d’un objet ou un endroit intéressant et la fonction d’observation des objets fait beaucoup penser aux aventures de Kate Walker, un passage obligé si vous aimez les puzzles et les énigmes. D’ailleurs, les joueurs de The World Before reconnaîtront certaines animations similaires dans Le Crime de l’Orient Express.

En ce qui concerne l’esthétique et le style graphique du jeu, on remarque dès le départ que l’identité visuelle du roman qui a inspiré le titre de Microïds est respectée : nous reconnaissons aisément le célèbre enquêteur moustachu au premier coup d’œil, même s’il s’agit d’une version modernisée d’Hercule Poirot. Un Hercule Poirot 2.0.

Malheureusement, même s’il est à noter que nous jouons sur Nintendo Switch, les graphismes restent quelques peu décevants, notamment au niveau des animations labiales lors des dialogues entre les personnages. La réalisation graphique du jeu est correcte mais un peu inférieure aux standards actuels. Sur Switch on sait que l’on peut avoir mieux. On peut imaginer une downgrade graphique par rapport aux versions PS5/Xbox Series mais on reste loin du massacre Mortal Kombat 1.

A noter que malgré le changement de temporalité, la modélisation du train reste fidèle à ce que l’on peut s’imaginer de l’Orient Express. En effet, les décors ainsi que les couleurs sont harmonieux et semblent tout droit sortis du vrai train. Des dorures sur les portes aux couleurs pourpres du train, le tout donne un ensemble réaliste qui permet de se plonger plus intensément dans l’aventure.

Les Succès de l’Orient Express.

De petites anecdotes, qui d’ailleurs sont les bienvenues, ponctuent les chargements, histoire de faire passer le temps plus vite. Vous apprendrez donc quelques informations sur Agatha Christie mais aussi sur le l’Orient Express lui-même ou encore sur Hercule Poirot. D’ailleurs, d’un point de vue technique, le jeu est plutôt bon. Quelques petits soucis de clipping par-ci par-là mais rien de bien alarmant. Le désormais traditionnel patch day one viendra sûrement corriger tout ça. Notons cependant que les temps de chargements, sur notre version Switch, sont un peu longuets.

Du côté de la bande son, vous pouvez profitez de désactiver les sous-titres si vous êtes attentifs aux dialogues car le jeu est entièrement doublé en français ! Un régal lorsque l’on sort d’un jeu non doublé et seulement sous-titré. Les voix choisis pour les personnages sont pour la plupart bien adaptées. Malheureusement, l’un des personnages se démarque, et pas dans le bon sens, par sa voix, sans expression et qui donne l’impression d’une actrice qui sur joue. Dommage, mais l’interprétation de Hercule Poirot rattrape le reste. Le doubleur choisit rempli parfaitement le contrat en livrant une prestation digne de notre inspecteur. La musique réussi à nous mettre aisément dans l’ambiance, même si nous aurions aimé qu’elle soit un peu plus présente, car elle ne marque pas de manière indélébile.

Une autre note appréciable, surtout pour ceux qui aiment les trophées ou les succès, suivant la plateforme sur laquelle vous jouer. Ainsi, vous aurez le plaisir d’accumuler les « succès » du jeu pour ensuite les retrouver dans le menu et pouvoir terminer votre jeu à 100%. Une manière de « platiner » un jeu sur Switch de manière très agréable.