Catherine full body Test

Test de Catherine Full Body sur PS4 : le test de pureté de Vincent


Fiche jeu

Sept ans après sa sortie originale en Europe, Catherine revient dans une version ayant bénéficié de quelques ajouts et d’une refonte graphique baptisée Full Body. Nouveau personnage, nouveaux modes de jeu, affichage en Full HD et 30 FPS : les ajouts sont nombreux. Mais le jeu d’Atlus a-t-il encore des arguments pour séduire les joueurs de 2019 ? A-t-il de quoi ramener ceux qui l’ont déjà fait à l’époque ? C’est ce que nous allons voir.

Dur dur d’être un adulte

Catherine est un jeu mêlant visual novel et réflexion. Il raconte l’histoire de Vincent, un trentenaire qui vit une vie de patachon avec sa petite amie de cinq ans, Catherine. Celle-ci joue auprès de Vincent le rôle de mère de substitution et tente de le mettre face à ses responsabilités en abordant les thèmes du mariage et de la maternité. Mais voilà, une nuit, épris de boisson, Vincent ramène chez lui et passe la nuit avec Katherine, voluptueuse jeune femme qui représente tout ce que Catherine n’est pas. Pris entre deux feux (puis trois nous le verrons après), Vincent (et donc le joueur) devra faire des choix moraux afin d’orienter l’histoire vers telle ou telle direction.

S’ajoute à ça des cauchemars nocturnes qui constitue la part de réflexion du jeu dans lesquels Vincent se retrouve en caleçon, oreiller à la main et cornes de bouc sur la tête, au pied d’une tour infernal. Celle-ci est composé de cube qu’il faut pousser et tirer afin de créer un escalier pour arriver au sommet. Mais tout n’est pas si facile puisqu’au fil de votre ascension les blocs du bas s’effondrent, vous lançant dans une véritable course contre la mort. Oui contre la mort car la chute de Vincent dans ses rêves entraîne sa mort dans la vraie vie et le game over pour le joueur. Entre chaque niveau vous pouvez discuter avec des PNJ qui apparaissent sous forme de moutons mais qui sont en fait des humains comme Vincent qui luttent pour leur vie et contre leurs démons chaque nuit. Vous ferez aussi face à des boss qui incarnent les pires peurs de Vincent et qui vous poursuivront à travers un niveau, en plus des cubes qui s’effondrent.

La journée vous passez votre temps entre le boulot et le Stray Sheep, un bar dans lequel vous retrouvez vos amis et quelques PNJ qui, si vous ouvrez bien l’œil, font partie des moutons que vous croisez la nuit. Il vous appartient d’aller discuter un peu avec eux afin de comprendre ce qui les tracasse. De temps en temps vous serez amené à prendre des décisions sur des questions morales ou à répondre (ou non) aux textos de Catherine. Tout cela fera pencher une balancer ange/démon d’un côté ou de l’autre et qui décidera in fine du sort de Vincent. Voici, en gros, les bases de Catherine.

Quatherine entre dans la danse

L’une des principales nouveautés de cette édition Full Body est l’arrivée de Quatherine, troisième protagoniste féminin qui entre dans la vie de Vincent. Celle-ci s’intègre plutôt bien dans la narration existante et propose une alternative intéressante puisqu’elle correspond à un équilibre entre Catherine et Katherine, une version plus posée et raisonnable. Elle est recueillie par Vincent alors qu’elle fuyait un mystérieux agresseur une nuit et alors qu’il se rend compte de son amnésie, il lui propose de loger dans l’appartement voisin du sien. Il lui trouvera même un travail au Stray Sheep et la jeune fille apparaîtra même dans les cauchemars de Vincent pour l’aider en réduisant la vitesse de la chute des cubes en jouant du piano.

D’ailleurs une autre nouveauté de cette édition est l’apparition du mode Safety qui permet de résoudre automatiquement les puzzles afin de pouvoir se concentrer sur l’histoire. Alors certes on perd beaucoup de l’intérêt du jeu en faisant ça mais c’est une possibilité des plus sympathiques pour qui veut débloquer toutes les fins du jeu et découvrir toute la vérité sur Kat, Cat et Quaterine. Il y a d’ailleurs au menu principal différents modes de jeu disponibles avec des puzzles spéciaux, plus compliqués, plus originaux, etc. De quoi contenter les amateurs de casse-tête qui ne se satisfont pas uniquement de ce que propose la trame principale. Il existe même un mode coopération pour jouer à deux aux puzzles.

Catherine dans sa version Full Body a subi un lifting qui lui a fait un grand bien. Les couleurs sont plus vives, les contrastes plus voyants, l’aliasing a disparu et le jeu est beaucoup plus fluide. Cela se voit notamment lors des phases d’escalade où Vincent se meut avec vélocité alors que le sol s’effondre sous ses pieds. Il faut être vif, réfléchir un peu comme dans Tetris et en cas d’erreur il est possible de revenir en arrière. Certains objets sont disséminés sur le terrain de jeu pour vous aider dans votre ascension ainsi que des pièces qui permettent d’acheter, entre deux niveaux, des objets au mouton vendeur.

Un jeu de niche

Malgré toutes ses qualités évidentes, Catherine n’est pas à mettre en toutes les mains. En effet, ce mélange atypique de puzzle et de visual novel pourra en rebuter plus d’un(e). Ensuite, les thèmes abordés ne sont pas forcément du goût de tout le monde : la fidélité, l’adultère, le sexe, la tentation… Ne vous attendez toutefois pas à un jeu érotique ou autre, Catherine Full Body ne fait que suggérer et tenter le joueur tout comme Vincent est tenté. Vous recevrez d’ailleurs régulièrement des MMS de vos amies dans le jeu dans des tenues très suggestives, à tel point que Vincent devra aller s’isoler dans les WC pour les regarder tranquillement.

Graphiquement le jeu est au top : il alterne entre cinématiques en anime du plus bel effet et cut-scenes utilisant le moteur (retravaillé) du jeu. On a vraiment l’impression de suivre un anime japonais de première qualité qui nous laisse la main de temps en temps pour faire les choix principaux et résoudre les énigmes proposées. Il est possible de passer les voix en anglais ou en japonais pour plus d’immersion et le titre est intégralement sous-titré en français, chose suffisamment rare de nos jours pour être soulignée.

Pour conclure, Catherine était un OVNI en 2012 et reste un OVNI en 2019. Sa dualité de gameplay reste malgré tout très séduisante et l’histoire se suit avec plaisir car on a envie de savoir quel mal ronge Vincent et d’où viennent ces cauchemars qui le hantent toutes les nuits. Convenable pour des petites ou des longues sessions, le titre propose suffisamment de modes de jeux et de niveaux de difficulté pour satisfaire le public le plus exigeant. Si vous êtes en quête d’expérience narrative originale, nous ne pouvons que vous conseiller de jouer à Catherine Full Body.

Points positifs

  • Une refonte de qualité
  • Un mix de gameplay intéressant
  • De multiples fins

Points négatifs

  • Des thèmes pas facile à aborder
  • Des phases de dialogue un peu longues

Note

Graphismes 78%
Bande son 73%
Prise en main 71%
Plaisir de jeu 80%
Durée de vie 83%
Conclusion

Ce Catherine Full Body fait toujours son petit effet même sept ans après sa sortie originale. On retrouve ce mélange de gameplay original et qui fonctionne bien, le tout sur une intrigue à base d’adultère et de passage à l’âge adulte. Le jeu est beaucoup plus profond qu’il n’y paraît et si les thèmes sont un peu compliqués, ils sont traités avec intelligence malgré quelques clichés un peu lourdingues. Aussi, on se plaît à parcourir le jeu, à découvrir les nouveautés pour ceux qui ont fait l’opus original et même à jouer à deux lors de sessions canapé.

Au final, Catherine Full Body est incontestablement une bonne pioche qui, certes, ne plaira pas à tout le monde et n’est pas fait pour être mis entre toutes les mains. Néanmoins, il saura plaire à ceux qui feront l’effort de se lancer dans l’aventure à corps perdu. Une belle ressortie que l’on aurait manqué pour rien au monde.

Note finale 77% Captivant

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