Le test de Gravel (PS4) : un vent de fraîcheur dans les jeux de Racing ?
- Editeur:Big Ben
- Developpeur:Milestone
- Supports:Playstation 4, Xbox One
- Genres:Course
- Nombre de joueurs:1 en local + jeu en ligne
- Date de sortie:27/02/2018
Dans le monde très vaste des jeux de course automobile ou de moto, les nouvelles licences ne sont pas si courantes que cela. Dirt, WRC, Formula One, Assetto Corsa, Project Cars, Need for Speed, GT Sport ou encore, Forza Motorsport, il y a le choix dans le domaine du “déjà vu”. Alors, logiquement, l’arrivée d’un petit nouveau, qui plus est développé par Milestone (Ride2, Rossi the Game, Monster Energy Supercross, etc.) ne peut que réjouir les amateurs de sports mécaniques. Gravel, c’est son nom, nous propose des courses de Rallye/Rallycross, un thème déjà largement exploité. Parviendra-t-il à nous faire oublier ses concurrents ? Réponse dans ce test de Gravel, version Playstation 4.
Un mode solo agréable, parfois original
Si vous avez apprécié le tout dernier opus de la série “Dirt” (Dirt 4), soyez prévenus, Gravel pourrait ne pas vous plaire. Pourtant, de notre côté, soyons clairs d’emblée, nous avons été d’avantage séduit par le titre de Milestone. Plus accessible mais aussi, plus “compréhensible” (l’aspect simulation de Dirt 4 était très contestable), le petit nouveau s’en sort carrément pas mal.
Cela commence par le système de jeu, plus original qu’il n’y paraît. Le mode solo principal vous donne accès à une succession d’environnements disséminés en 20 “épisodes”. 15 épisodes classiques composés de plusieurs courses selon les formats suivants; course par tour, course checkpoint, contre la montre, championnat (3 épreuves), élimination et “Smash-up”. Cette dernière vous invite à réaliser le meilleur chrono possible en écrasant sur votre passage des cibles. Mais ces cibles n’apparaissent qu’au dernier moment sachant qu’il faudra viser les pancartes vertes et non les rouges (qui vous stopperont net !). Original.
Un dernier format de course nommé “duel” (“head to head”) est accessible dans les 5 épisodes “spéciaux”. Dans ce cadre-là, il s’agit de défier un adversaire sur plusieurs épreuves, dans des “stadiums” (ultra-boueux…) façon off-road, au volant de puissants véhicules américains. Et mine de rien, que vous jouiez avec le pad ou avec le volant, il faudra faire preuve de finesse avec le dosage de l’accélérateur. Du moins si vous désactivez les aides au pilotage.
Gravel : arcade, simu ou entre-deux ?
Car, si Gravel reste un jeu d’arcade avant tout, dans certains cas, les amateurs de conduite plus fine (sans parler de simulation pour autant…) apprécieront la technicité. Braquage, contre-braquage, dérive, dosage du freinage, du frein à main, habileté lors de la réception d’un saut, utilisation subtile des “poussettes” (que vos concurrents vous infligeront aussi…), il y a vraiment matière à se faire plaisir. Surtout avec un volant et un pédalier ! Néanmoins, même au pad, les sensations restent de mise.
Techniquement, ça donne quoi ?
Mais c’est aussi grâce à la variété de ses environnements que Gravel délivre ces sensations en question. On passe, allègrement, de la piste de Lohéac à un tracé Rallye en pleine forêt ou dans les dunes de Namibie (grandiose), sans oublier les circuits enneigés, ou les chemins de montagne qu’il fasse jour, nuit ou “mixte” (tombée de la nuit). Des pistes plutôt nombreuses, grâce aux multiples déclinaisons de chaque environnement, avec pas mal de petites embûches. Vous appréciez notamment les rampes de saut, choix de raccourcis, passages dans des étendues aquatiques et descentes vertigineuses ! Franchement, les sensations sont au rendez-vous, d’autant que la prise en main se montre très intuitive. Un peu à la façon d’un Need for Speed, mais en plus réaliste, avec une conduite plus pointue (mais toujours typée “arcade), plus fine.
Dans le domaine des angles de vues, là-aussi, le choix est conséquent. Vue de derrière, de derrière 3/4, vue de l’habitacle, du capot, du pare-choc ou de l’intérieur (sans élément de carrosserie visible), chacune d’entre-elles offre des sensations différentes. Affaire de goût, donc, sachant que la jouabilité reste excellente, quel que soit l’angle sélectionné…
Un mot sur la bande son, axée sur le rock/hard-rock. Plutôt agréable si l’on apprécie le genre. Par contre, niveau bruitages, franchement, on a déjà vu (entendu) bien mieux, même chez Milestone. Sur ce point, donc, pas de prouesses…
Visuellement, comme toujours avec Milestone, une certaine inégalité règne d’un environnement vers l’autre. Parfois, vous serez surpris par le splendide rendu de météo, la beauté de l’océan derrière une dune ou encore, certains panoramas d’ Alaska. Mais à d’autres occasions, vos yeux vous piqueront dans une forêt tout droit sortie de la précédente génération de consoles alors que certains décors vous marqueront de par leur simplicité.
Niveau véhicules, même inégalité. Globalement, la modélisation n’est pas parfaite mais l’évolution des dégâts “physiques” (qu’il est possible de désactiver) est assez remarquable, tant pendant les courses qu’à la fin d’une épreuve. Et le moins que nous puissions dire, c’est que les occasions de faire des figures seront légion ! Attendez-vous, en effet, à réaliser de multiples tonneaux, situations sur deux roues et autres cabrioles, par exemple en mordant largement sur le bas côté ! Il n’est pas rare, non plus, d’escalader une voiture adverse en mode “courses off-road” voire, d’atterrir sur le toit de l’un de vos rivaux après un saut vertigineux. Clairement, côté spectacle, vous en aurez pour vos deniers.
Gravel : Une mécanique de jeu diablement efficace
Surtout que la mécanique de jeu est conçue pour inciter le joueur à “en faire plus”. Ainsi, vous ne vous contenterez pas de gagner la course. Non, vous aurez à coeur d’y mettre “la manière”…Car un système de points et d’étoiles donne la possibilité de débloquer progressivement tous les circuits et véhicules. On regrettera seulement l’absence de pièces de customisation à acheter, cela aurait constitué un vrai plus. Pour obtenir ces points, il vous faudra atteindre les objectifs fixés à chaque épreuve mais aussi, réaliser des “performances”. Effectuer un saut de plus de 5 secondes, déraper plus ou moins longtemps, atteindre des vitesses folles, vos prises de risques seront régulièrement récompensées. De plus, des trophées (PS4) seront associés à certaines de ces performances. Double motivation, donc…
Gravel : une belle sélection de véhicules…
Venons-en maintenant à ce qui intéresse la totalité des lecteurs de ce test de Gravel : la sélection de voitures. Là encore, il y a de quoi faire avec différentes catégories représentées, du Wrc au WRX, en passant par le Dakar ou encore, les courses “classiques”. Parmi ces machines, notons les présences d’une Alpine d’antan, de la mythique Stratos, des Mitsubishi Evo et Subaru Impreza mais aussi, d’une New Beatle WRX, d’un BMW X3, du populaire Porsche Cayenne, de la Mini Countryman, de la légendaire Renault 5 Turbo ou encore, du Dacia Duster ! En bonus, chacun de ces véhicules disposera de “livrées” spéciales, à débloquer également au fur et à mesure de l’évolution. Sympa.
…mais un contenu un poil radin !
Cela nous amène à évoquer la durée de vie du soft. Evidemment, la seule campagne ne vous retiendra pas éternellement, mais vous pourrez “pinailler” en terminant toutes les épreuves à 100%, ne serait-ce pour débloquer l’ensemble du contenu. De plus, des “défis hebdomadaires” vous sont proposés chaque jour. Plutôt une bonne idée d’autant que la difficulté y est, parfois, assez relevée. Reste, aussi, le classique mode “libre” (choisissez votre course et véhicule, en fonction de ce qui a déjà été débloqué) et le “contre la montre”. Notez que tous ces modes sont également soumis au barème de points “xp”, ce qui signifie que le moindre roulage effectué dans Gravel vous aidera à monter en niveau et donc, à récupérer du contenu supplémentaire. Reste qu’une cinquantaine de véhicules (accessibles aux réglages, pour les plus perfectionnistes), cela reste un peu juste quand même. Evidemment les DLC sont prévus au programme sachant qu’un pack “Porsche” est déjà proposé à la vente.
- Une pure dose d'adrénaline...et de plaisir !
- Très fun au volant/pédalier également
- Véhicules bien choisis (grande variété...)
- Le mode principal, très agréable à jouer
- Certains décors, plutôt jolis
- Le système de récompenses (sauts, vitesse, drift, etc.)
- La représentation visuelle des dégâts
- La mécanique de progression/déverrouillage du contenu
- Quelques chutes de framerate
- Bande sonore assez anecdotique
- Graphismes inégaux, comme souvent avec Milestone
- Pas de mode 2 joueurs en local
- Contenu un peu "juste"
- La modélisation des véhicules...ça pique les yeux !
Au final, ce Gravel est plutôt une bonne surprise ! Plus pointu qu’un Need for Speed mais plus accessible qu’un Dirt 4, le titre de Milestone réussit, surtout, à délivrer une pure dose de plaisir…et d’adrénaline !
Techniquement inégal selon les environnements visités, le jeu de course manque, néanmoins, de contenu. Seulement une petite cinquantaine de machines (très bien choisies, par contre) -sans compter les déclinaisons de livrées- un nombre d’environnements qui aurait pu être plus important et des modes de jeux très classiques, en dehors de la “campagne”, ce n’est pas la joie. Surtout qu’aucune possibilité de customisation n’a été pensée…
Heureusement, le plaisir de jeu “manette en main” (et surtout, avec ensemble volant/pédalier !) est tel, que l’on oublie les défauts de Gravel. D’autant que le mode principal s’avère très agréable à jouer voire, dans certains cas, original. La diversité entre les épreuves et circuits rend, d’ailleurs, l’expérience encore plus jouissive. Au même titre que le système d’acquisition des points XP.
Imparfait, oui, mais excellent tout de même. Et s’il ne plaira peut-être pas à tout le monde, de notre côté, nous avons adoré ! On y retourne de ce pas !!