Test de Lost Judgment PS5 : une suite réussie ?
Deux ans après Judgment, le spin-off de la série Yakuza de Ryu ga Gotoku Studio, voici la suite sobrement intitulée Lost Judgment. On y retrouve Yagami, le héros du premier volet, ancien avocat devenu détective. Cette fois-ci nous sommes embarqués dans une sombre histoire de meurtre et de harcèlement scolaire dans le quartier d’Isezaki Ijincho à Yokohama. Il est temps de rendre notre verdict.
Lost Judgment : encore plus d’enquête, toujours de l’action
Lost Judgment démarre avec la découverte par les pompiers du cadavre d’un homme en putréfaction avancée dans un bâtiment abandonné. Cet homme se trouve être un professeur d’un lycée de Yokohama, sur lequel pèse des soupçons de harcèlement sur des élèves. Pendant ce temps, un homme est arrêté pour voyeurisme dans le métro. Cet homme est un policier dont le fils s’est suicidé à la suite du supposé harcèlement de l’homme qu’on a retrouvé mort. Et autre chose : c’est lui qui annonce lors de son procès où se trouve le corps de l’homme mort.
C’est ainsi que commence Lost Judgment. Dans les rues de Kamurocho, on retrouve Yagami accompagné de son pote Kaito pour une phase qui sert de tutoriel au jeu. On nous réapprend les bases des déplacements et du combat, on fait une mission de filature, une de course poursuite, histoire de se préparer pour le grand bain. Et le grand bain a pour nom Yokohama. Les joueurs de Yakuza 7 : Like a Dragon sont familiers de cet environnement puisque c’était là que se déroulaient les premières aventures d’Ichiban.
Yagami et Kaito sont conviés à Yokohama par Sugiura et Tsukomo, deux personnages rencontrés dans Judgment. Ils ont monté leur propre agence de détective à Yokohama et ont besoin d’un coup de main avec une affaire de lycéens violents du coin. On comprend très vite que les affaires du policier jugé par le cabinet d’avocats de Yagami et le professeur disparu du lycée de Yokohama vont se rejoindre pour n’en former plus qu’une seule.
Lost Judgment en mode 21 Jump Street
Une grande partie des investigations de Yagami vont se dérouler dans l’enceinte du lycée Seiryo, que vous allez devoir infiltrer. Yagami étant visiblement trop vieux pour se faire passer pour un élève, c’est en tant que conseiller du club des mystères qu’il va faire son entrée pour enquêter. Ça permet de faire progresser non seulement l’intrigue principale mais aussi de provoquer pas mal d’affaires secondaires.
Car oui, tout comme les Yakuza et Judgment, Lost Judgment regorge de missions secondaires, dans et hors du lycée. On recroise des têtes connues, comme au VR Paradise (la salle de jeu en VR) et surtout on fait de nouvelles rencontres. Yagami va devenir le conseiller intérimaire d’un paquet de clubs au lycée, ce qui donne lieu à pléthore de mini-jeux. Il y a de la danse, des combats de robot, du skate, des tournois de Virtua Fighter 5, des combats de boxe, etc.
D’ailleurs, nouveauté de cet opus : lorsque Yagami court sur la route, il se met automatiquement à faire du skateboard. Ça va sensiblement plus vite et surtout ça rend plus fun les incessants allers/retours lors des missions. Même s’il est toujours possible de prendre un taxi pour aller plus vite. Le skate n’est bien sûr pas la seule nouveauté de cet épisode, loin de là.
Des nouveautés bienvenues
Au rang des nouveautés, on compte un nouveau style de combat : le serpent. Avec la grue (pour taper sur plusieurs adversaires) et le tigre (pour les un-contre-un) cela fait donc trois styles à alterner. Styles que vous pouvez améliorer en dépensant des points d’action via votre smartphone pour acquérir de nouvelles compétences. Le serpent est un style de combat basé sur la défense et le désarmement des ennemis.
Autre nouveauté très sympathique : le système de buzz. Yagami a accès à un réseau social local où les gens parlent de tout et de rien. Mais quand un mot ou un terme un peu suspect revient trop souvent, il est possible d’effectuer une recherche sur ce mot là afin de voir où on en parle le plus. Ensuite on s’y rend, et en observant les alentours on peut ainsi déclencher une mission secondaire. Notez d’ailleurs l’apparition d’un micro-amplificateur de sons pour pimenter un peu les phases d’observation.
Enfin, autre nouveauté très sympathique de cet opus, c’est la verticalité. Yagami est capable, lors de phases bien précises et non librement, d’escalader des façades pour trouver des points d’entrée dans des bâtiments. Ça donne un léger côté Assassin’s Creed au jeu avec une barre d’endurance à surveiller pour ne pas tomber à mi-parcours. Ce ne sont que quelques exemples des nouveautés offertes par Lost Judgment, que nous vous laissons découvrir en jouant.
Une technique au poil
Les Yakuza et Judgment sont reconnus pour le réalisme de leurs personnages, et sur PS5 c’est on ne peut plus vrai. Yagami bien sûr est le personnage le plus détaillé, et les moindres aspérités de sa peau transparaissent à l’écran. On regrette que tous les autres personnages croisés dans le jeu ne bénéficient pas d’un tel traitement, mais cela aurait demandé un travail titanesque.
Le jeu est d’une fluidité totale, le SSD faisant extrêmement bien son travail. Il n’y a absolument aucun temps de chargement. C’est juste dommage que Lost Judgment ne tire pas partie des gâchettes adaptatives et du retour haptique. Cela aurait permis de plus s’immerger dans le titre. Mais quand on voit le contenu extrêmement généreux qu’il offre, ce n’est vraiment pas le plus important.
Lost Judgment est disponible avec les voix anglaises ou japonaises, et est intégralement sous-titré en français. Les musiques accompagnent très justement les différentes scènes du jeu, et savent se faire plus discrète quand on se promène en ville. Là elles laissent place aux sons de la jungle urbaine, avec klaxons, sirènes, miaulements de chat et autres. Et toujours quelques brutes qui viendront chercher la bagarre et que vous enverrez au tapis avec quelques combos bien sentis.
La part belle à l’enquête
Si le premier Judgment ressemblait fortement aux jeux Yakuza dans le style, Lost Judgment a tenté de s’éloigner un peu de la formule de base. Dans les faits, cela se traduit par davantage d’enquêtes, de réflexions et d’interrogatoires que de baston. Bien sûr il y a toujours des combats. Avec la nécessité de se nourrir entre deux combats pour faire remonter sa vie.
Il y a donc plus de phases de filature, d’ailleurs celles-ci ont un peu changé depuis le premier jeu. La jauge de suspicion de votre cible ne redescend pas lorsque vous vous cachez. Et vous ne pouvez vous fondre dans le décor que pendant un temps limité. Le fait de pouvoir escalader des bâtiments offre de la verticalité aux phases d’enquête. Tout comme le micro-amplificateur demande de chercher des indices d’un genre nouveau.
Bref, nous avons encore plus aimé ce Lost Judgment que le premier. Avec son côté noir et sombre de l’intrigue principal, contrebalancé par le ridicule de certaines missions secondaires, le jeu trouve le parfait équilibre pour ne laisser au joueur aucun moment de répit. Il y a toujours quelque chose à faire, partout, tout le temps. Ainsi on ne voit pas le temps passé et c’est tant mieux. Car venir à bout de toutes les missions, principales et secondaires, il vous faudra environ 60h.
- Une énorme durée de vie
- Il y a toujours quelque chose à faire
- Le scénario réserve son lot de rebondissements
- On ne s'ennuie jamais
- On ne sait pas toujours où donner de la tête
- Dommage de ne pas pouvoir utiliser l'escalade librement
- Beaucoup de quêtes FedEx
Lost Judgment est non seulement un excellent jeu, mais c’est aussi une très bonne suite à Judgment. Les bonnes idées ont été améliorées, de nouvelles ont été testées, et le plaisir est intact. De plus, pour qui a fait Yakuza Like a Dragon, on retrouve le même terrain de jeu, après le passage d’Ichiban, et quelques clins d’œil sont disséminés par-ci par-là. Les développeurs ont su trouver l’équilibre entre les enquêtes et l’action, même si les premières font faire énormément d’allers/retours. Heureusement, le skate est maintenant de la partie et permet d’aller un peu plus vite. Même si, sur PS5 avec l’absence de chargement, on aura tôt fait de dépenser 500 yens pour se téléporter à l’endroit voulu. Le jeu reste accessible tout en proposant une courbe de difficulté abordable, avec quelques pics lors de “gros” combats. Malgré tout, on y passe un excellent moment et on attend la suite avec impatience !