Lost Soul Aside est le phénomène de la rentrée, sur le papier, comme le fut Black Myth Wukong l’année dernière. Un jeu chinois, certes, mais né de l’idée d’une personne qui aura mis dix ans à se développer. Yang Bing, car l’idée vient de lui, a reçu le support de Sony via l’initiative China Hero Project pour aider à concrétiser son idée. Voyons maintenant ce qu’il en est du résultat.
Lost Soul Aside, un projet de longue haleine
Difficile de parler de Lost Soul Aside sans revenir sur la genèse du projet. D’abord pensé comme une démo technique d’Unreal Engine 4, les premières images du jeu sont apparues sur Internet en juillet 2016. À l’époque, le projet a suscité l’intérêt du public, qui voyait là le prochain grand jeu d’action, inspiré des classiques Devil May Cry ou encore Final Fantasy XV. D’ailleurs, le look de Kaser, héros de Lost Soul Aside, n’est pas sans rappeler celui d’un certain Noctis.

Bref, Sony s’intéresse de près au projet et décide d’investir en lui via China Hero Project. Le studio UltiZero Games se monte autour de Yang Bing et va connaître une décennie de développement quelque peu houleuse. Entre multiples reports, changement de moteur et recrutement d’une équipe de professionnels, le titre commençait à prendre des allures de vaporwave. Mais après un ultime report, il est bel et bien là : Lost Soul Aside disponible sur PC et PlayStation 5 depuis le 29 août 2025.
Lost Soul Aside nous entraîne aux côtés de Kaser, un jeune combattant emporté malgré lui dans un conflit bien plus vaste qu’il ne l’imagine. Le jeune homme, sa sœur Louisa et d’autres membres du groupe de résistance LUEUR luttent contre l’Empire. Lors d’un festival, qui rappelle la parade dans Final Fantasy VIII, LUEUR (qui fait penser à Avalanche) veut faire un coup d’éclat. Mais les choses dégénèrent, des envahisseurs interdimensionnels appelés les Kenostrix apparaissent et s’emparent de l’âme de Louisa. Kaser va se lier avec Arena, un dragon mythique, pour lutter contre eux et sauver l’âme de sa sœur. C’est ainsi que commence ce voyage.
Un jeu PS5 inspiré des meilleurs
Lost Soul Aside ne cache pas ses inspirations et le titre transpire de références. Si le look du personnage nous fait penser à Noctis, le flow tend invariablement du côté de Dante, héros de Devil May Cry. C’est donc tout naturellement qu’on retrouve une palette de mouvements classiques dans le jeu à savoir un coup léger, un lourd, une parade et une esquive avec le timing qui va bien pour balancer des contres. En combattant vos ennemis, vous allez récupérer de l’expérience qui va servir à débloquer de nouveaux coups ou renforcer vos stats vitales, d’endurance ou de jauge de transformation.

En plus de ça, vous avez plusieurs armes : des légères, pour des coups rapides qui font peu de dégâts. Ou lourdes, avec des attaques lentes, mais dévastatrices. C’est d’ailleurs Arena, le dragon rencontré en début de jeu et qui vous accompagne en version miniature, qui peut se transformer en épée. Lui aussi a des pouvoirs, qui se débloquent et se renforcent au fil de l’aventure, et qui permettent de déclencher des attaques magiques. Vous ne pouvez en choisir que trois, donc à vous de vous faire le build avec lequel vous êtes le plus à l’aise.
Il y a aussi une attaque ultime, quand la jauge est pleine, où, en appuyant sur L2+R2, Kaser se transforme et donne des coups avec les grosses patounes d’Arena pour faire du dégât dans un temps limité. Le jeu mélange donc de l’action et du RPG dans de grandes zones, parfois couloirs, où les ennemis et surtout les boss vous attendent. En ça, ça nous a fait penser à Black Myth Wukong qui enchaînait les batailles épiques. Ici, vous allez occasionnellement affronter 2 ou 3 mini boss dans un laps de temps très court, ne vous laissant que très peu de répit pour vous reposer.
Lost Soul Aside s’adapte à votre niveau
Les combats de Lost Soul Aside demandent un peu de doigté pour être maîtrisés parfaitement. Il faut repérer le moment où les ennemis brillent en bleu pour déclencher le contre ou l’esquive et ainsi éviter de prendre trop de dégât. Vous avez quatre raccourcis, correspondant aux quatre croix directionnelles, pour accéder à tout type de potions : soin, endurance, puissance, etc. En revanche, vous ne pouvez pas ramasser lesdites potions par terre, il faudra trouver Liana sur la map pour ça.

Liana, c’est une jeune fille qui sert de point de sauvegarde, d’atelier pour fabriquer des potions, de boutique et de coin pour modifier votre apparence ou celle de vos armes. Quand vous lui parlez, votre nombre de potions revient à son maximum et votre barre de vie est régénérée. Si vous êtes coincé dans un tunnel de boss, sans possibilité de voir Liana, et que vous ne faites que perdre, le jeu ne vous laisse pas tomber pour autant.
Au bout d’un certain nombre de défaites, il vous offre une breloque à accrocher à votre équipement. Celles-ci diminuent le nombre de dégâts reçus et augmente ceux donnés. Libre à vous de l’équiper ou non, sachant que si vous continuez de perdre, vous en aurez de plus en plus puissante. Il existe aussi des breloques à trouver dans les coffres du jeu, pour booster certaines stats. Comme il n’y a pas de choix de la difficulté, c’est une trouvaille plutôt bien pensée et surtout : elle ne vous oblige à rien.
Un jeu qui manque un peu de saveur
Malheureusement, il manque à Lost Soul Aside ce qui trône au milieu de son titre : une âme. Kaser, le héros, est plutôt fade. Taiseux, ténébreux, sans relief, il ne parvient jamais à susciter l’empathie ou l’identification du joueur. Même quand sa sœur, Louisa, est aspirée par les Kenostrix, on a du mal à se sentir impliqué. Et ce sentiment ne s’efface malheureusement pas au fil de l’aventure. Seul le dragon Arena parvient à insuffler un peu de vie à l’aventure, et c’est trop peu, même si celle-ci ne dure pas des heures. Il faut compter environ 20 h pour en voir le bout et il n’y a pas de quête annexe ou autre à faire.

On avance plus ou moins en ligne droite, tout au plus est-il possible d’explorer certaines grandes zones ouvertes pour dénicher quelques coffres, mais c’est tout. Les PNJ rencontrés, même vos propres alliés, n’ont pas vraiment de background story à développer. Et c’est dommage, ç’aurait peut-être permis de donner un peu plus de relief à l’ensemble. Mais bon, ça ne prend pas, on s’ennuie un peu à suivre l’histoire tant les clichés sur les personnages s’enchaînent.
Là où le jeu arrive à briller, en revanche, c’est sur le gigantisme de certains combats. Les ennemis de base ne payent pas de mine, mais quand vous arrivez face à un dragon qui prend les 4/5 de l’écran, il y a quand même un petit effet wahou. Quand vous tombez sur un simple humain, vous pouvez être sûr qu’il va invoquer des armes ou autre qui vont inonder l’écran et il va falloir enchaîner sauts et esquives façon shmup. Dans ces moments-là, Lost Soul Aside atteint un petit état de grâce et on se fait plaisir.
Battez-vous pour sauver votre monde, votre sœur, votre âme.
Lost Soul Aside, maintenant disponible sur PS5® et PC. pic.twitter.com/QF2JGsnQnZ
— PlayStation France (@PlayStationFR) September 3, 2025
Lost Soul Aside est le jeu d’une autre époque
Même graphiquement, Lost Soul Aside fait un peu daté. Les décors, la rigidité du personnage, l’herbe qui clip à vue d’œil : les années de développement du jeu se sentent. Le titre aurait brillé sur PS4, mais là il peine à tenir la comparaison avec les grosses productions actuelles. Après, on n’en attend pas autant d’un tel jeu, mais quand Sony nous présente un titre comme étant le potentiel futur gros hit de son initiative chinoise, on s’attend à ce qu’il envoie du lourd. Et là ce n’est pas le cas, même si le titre est plus qu’honnête, graphiquement parlant, il n’est pas non plus transcendant.

Côté audio, vous avez le choix entre un doublage chinois, un doublage japonais et un anglais. Personnellement, j’ai voulu faire le jeu avec la langue du développeur, en chinois sous-titré français. Et si l’expérience n’est pas désagréable et le travail des doubleurs est vraiment bon, ne pas comprendre ce qu’on entend et devoir lire des lignes en plein combat pendant qu’on enchaîne esquive, combo et saut n’est vraiment pas pratique. Donc un passage à l’anglais s’est avéré vite indispensable pour capter quelques indications données par Arena.
En somme, Lost Soul Aside est un jeu que l’on mettrait un peu au-dessus de la moyenne. Il ne va malheureusement pas marquer les esprits, surtout que cette période de rentrée est chargée en grosses sorties. Avec des Silksong, Hadès II, Metal Gear Solid Delta : Snake Eater et d’autres à venir jusqu’à fin octobre, il ne tire malheureusement pas son épingle du jeu. Mais si jamais vous avez suivi le développement houleux de ce titre et que voir le produit fini vous intéresse, sachant que tout part d’un seul homme, il ne faut pas vous priver.
Article publié le 16/09/2025 à 5h31
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