Lord of the Rings Gollum écran titre Test

Test de The Lord of the Rings : Gollum sur PS5 – Aïe aïe aïe (aïe aïe)


Fiche jeu

Ça faisait des lustres que les gamers n’avaient pas eu l’occasion de se mettre sous la dent un (bon) jeu sous licence Le Seigneur des Anneaux. Alors quand Lord of the Rings : Gollum a été annoncé avec la promesse de raconter les événements situés entre les deux trilogies principales, les attentes furent à la hauteur. Et vous savez ce qu’on dit : plus dure sera la chute…

Lord of the Rings : Gollum, la promesse d’un récit inédit

Dans Lord of the Rings : Gollum, nous incarnons Sméagol, le hobbit qui a jadis récupéré l’anneau unique et l’a gardé jalousement pour lui. À tel point de se transformer en créature affreuse, Gollum, malingre, édenté, avec des yeux globuleux et obnubilé par l’anneau de Sauron. Seulement voilà : l’anneau lui est subtilisé par Bilbon Sacquet, un autre hobbit qui le dupe.

Lord of the Rings Gollum dessin

Vous connaissez sûrement l’histoire si vous avez lu les livres ou vu les films. L’anneau va arriver entre les mains de Frodons Sacquet, qui va devoir l’acheminée jusqu’au Mordor, au cœur de la Montagne du Destin, pour le détruire dans le volcan où il a été forgé. Avec Lord of the Rings : Gollum, le studio a travaillé étroitement avec des spécialistes de l’univers de Tolkien pour proposer un récit cohérent se situant dans les soixante ans séparant les aventures du Hobbit et celles du Seigneur des Anneaux.

C’est ainsi que nous retrouvons Gollum, prisonnier de Barad-dûr, auprès des orcs, qui va avoir pour mission de s’évader pour retrouver son Précieux. Avec au passage un petit détour au royaume des Elfes pour varier un peu les décors. Une bien jolie promesse sur le papier qui ne tient pas très longtemps une fois qu’on a lancé le jeu, malheureusement…

Mais que s’est-il passé en chemin ?

Le développement du jeu a été confié au studio allemand Daedalic, qu’on connaît surtout pour sa saga de point’n’click Deponia, mais aussi l’adaptation des Piliers de la Terre de Ken Follett ou encore le très bon State of Mind. Donc déjà, on sent que le jeu ne sera pas une superproduction à la Naughty Dog ou autre, mais bien un jeu double A avec des moyens limités.

Lord of the Rings Gollum avec Gollum qui regarde la Lune

Daedalic nous propose ici un jeu d’aventure à la troisième personne où les phases de plateforme alternent avec des phases d’infiltration. Gollum doit d’abord s’évader de Barad-dûr où il est enfermé. Pour ça il peut courir, sprinter, faire de sacrés bonds, nager et escalader. Lorsque vous sprintez ou êtes suspendus dans le vide sans appui pour vos pieds, la barre d’endurance se vide, vous faisant vous arrêter ou lâcher prise.

Pour ce qui est de l’infiltration, vous pouvez ramper pour vous cacher dans les ombres, comme le fait Gollum dans les films. Et lancer des pierres sur des lampes ou autre pour détourner l’attention des orcs et des elfes. Et… C’est à peu près tout. Sachant qu’avec l’IA mal équilibrée du jeu, vous pouvez tomber sur des ennemis qui vous repèrent à l’autre bout de la map, comme vous pouvez passer sous le nez de certains autres sans être vue. Parfois, simplement courir jusqu’à la fin du niveau peut suffire.

The Lord of the Rings : Gollum, techniquement aux fraises

Un aspect qui va vite vous sauter au visage, c’est la technique du jeu. Complètement inégale, et jamais pour le meilleur. Si certains environnements ont vraiment l’air d’avoir été travaillés pour proposer une atmosphère fidèle à celle des livres, d’autres semblent tout droit sortis de l’époque PlayStation 3. Gollum lui-même a subi un downgrade hallucinant entre les trailers et la réalité.

Lord of the Rings Gollum choix

Ça ne s’arrête pas là puisque même en jeu, il y a des soucis. Au début de l’aventure, et pendant toute la première moitié du jeu, vous êtes dans une prison gardée par des orcs. Tous les jours, vous irez de votre cellule aux mines pour remplir vos tâches de prisonnier et trouver un plan pour vous évader. Puis faire le chemin retour. Les orcs ne sont pas réputés pour être des tendres.

Mais là vous pouvez vous promener librement si vous n’avez pas envie de suivre l’objectif, aller trainer dans les cellules des voisins ou visiter les environs sans qu’aucun orc ne vienne vous mettre un grand coup dans les côtés pour vous ramener sur le chemin. C’est un détail, mais qui nous a fait plus d’une fois sortir du jeu.

Quelques bonnes idées malgré tout

Cet accident industriel est vraiment regrettable, car le jeu a tout de même quelques bonnes idées. Par exemple, les phases où vous devez choisir si vous réagissez comme Sméagol le gentil hobbit, ou Gollum la créature égoïste. Ça donne lieu à de sympathiques phases d’auto-persuasion pour faire gagner la personnalité que vous avez choisi de faire ressortir.

Lord of the Rings Gollum infiltration

L’histoire, aussi, est assez intéressante et plutôt bien écrite. Elle s’inscrit bien dans le lore de Tolkien et ravira les fans qui auront la patience de faire tout le jeu. Tout comme le doublage, intégralement en VO, mais particulièrement convaincant, surtout Gollum. En revanche, point négatif pour le sous-titrage français qui opte pour les dernières traductions, loin de celles mises en place par les films : Sacquet devient Bessac, “Mon Précieux” devient “Mon Trésor”… Bref, le fan ne s’y retrouve pas.

Pareil pour Gollum, même si sa modélisation est bien loin de la motion capture d’Andy Serkis, pourquoi ont-ils ressenti le besoin de nous le faire couver des œufs ou élever des petits animaux tout mignons ? Ou encore fraterniser avec ses compagnons d’infortune dans les prisons de Barad-Dûr ? Gollum n’est donc pas fidèle à lui-même et enfonce un clou de plus dans le cercueil qu’est cette adaptation vidéoludique.

Que reste-t-il de Lord of the Rings : Gollum ?

Récapitulons : des phases de plateforme hasardeuse où l’on meurt à répétition. Une infiltration ratée avec une IA qui n’a que deux vitesses : bigorneau myope ou aigle royal. Une technique datée, pas mal de bugs et de crash sur PlayStation 5… Difficile de trouver des qualités à ce Gollum, encore moins de plaisir à le parcourir.

Lord of the Rings Gollum où le personnage étrangle un garde orc

Et c’est dommage, car Daedalic nous a habitué à de grands jeux, mais peut-être n’ont-ils pas eu les moyens de leurs ambitions ? Il manque au bas mot 6 mois de développement au jeu pour lui donner un sacré coup de polish. Probablement que le tir sera corrigé avec des patchs dans le futur, d’ailleurs. Mais en l’état, il est très difficile de le recommander.

Si malgré tout, vous voulez tenter l’expérience de The Lord of the Rings : Gollum, vous trouverez une histoire cohérente avec l’univers. Quelques passages sur la psyché de Gollum qui sont plutôt bien trouvés. Vous aurez même le plaisir de reconnaître quelques têtes connues, et ce, jusqu’à la fin du jeu. Mais vous êtes prévenu, ce n’est pas le grand jeu tant attendu.

Article publié à 6h30, le 27/05/2023

Points positifs

  • Un scénario cohérent
  • Un doublage de qualité
  • Quelques environnements réussis

Points négatifs

  • Techniquement à la ramasse
  • L'IA des ennemis
  • Les phases de plateforme sont frustrantes
  • Un Gollum qui ne se ressemble pas

Note

Graphismes 47%
Bande-son 72%
Prise en main 51%
Plaisir de jeu 51%
Durée de vie 74%
Conclusion

Lord of the Rings : Gollum est un échec. Confié les rênes d’un titre qui cristallisait autant d’attente à un studio habitué aux petits jeux n’était clairement pas une bonne idée. Car Daedalic est un excellent studio en ce qui concerne les point’n’click et les jeux narratifs. Mais un titre qui a “Le Seigneur des Anneaux” dans son titre va forcément mettre sur les dents de centaines de milliers de fans et de joueurs à travers le monde. Et clairement, Daedalic n’avait pas les épaules. Le studio a tenté de faire au mieux en proposant une aventure fidèle à l’univers de Tolkien. Avec ce mélange de plateforme et d’infiltration dans les sous-sols du Mordor et les forêts elfiques, le jeu ne parvient pas à convaincre dans ce qu’il entreprend. Et c’est dommage car il y a quelques bonnes idées. Malheureusement insuffisantes pour convaincre même le plus indulgent des fans.

Note finale 59% Décevant

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