[Test] Sudden Strike 4, le pari réussi de Kite Games

Sudden Strike 4 c’est un peu comme une résurrection. En effet, la série phare des années 2000 était plutôt morte depuis 2002. S’il y a bien eu un Sudden Strike 3 en 2007, cet opus n’a vraiment pas fait plaisir aux fans. Il a plus marqué la fin de la série et de Fireglow Games qu’autre chose. Et pourtant, grande surprise l’été dernier, avec l’annonce de Sudden Strike 4 ! Désormais, le jeu est développé par Kite Games, un studio hongrois fondé en 2014, et édité par Kalypso Media. En France, c’est Just For Games qui nous offre la possibilité de jouer à ce nouvel opus de la série Sudden Strike. Alors retour gagnant ou juste un moyen de nous faire regretter les premiers opus, comme pour Micro Machines World Series ? La réponse avec notre test.

Sudden Strike 4 : Blitzkrieg to the past !

Avant Company of Heroes, les amoureux de RTS centrés sur la Seconde Guerre Mondiale avait 3 amours : Close Combat, Blitzkrieg et Sudden Strike ! Si parfois c’était un peu comme entre les fans de FIFA et de PES, beaucoup de fans de ce genre se délectaient avec ces trois séries. Si Close Combat a continué de vivre, sombrant peu à peu dans l’anonymat et une qualité moyenne, Blitzkrieg et Sudden Strike n’ont pas su appréhender le virage des années 2010. Cette année nous avons le droit à deux grands retours : Blitzkrieg 3, devenu un MMO, et Sudden Strike 4 ! Tel un chaton, on accueille ce dernier avec grand intérêt et une certaine méfiance… Voyons voir si Kite Games a su nous proposer un bon jeu ou non.

A l’inverse de Blitzkrieg 3, Sudden Strike 4 propose la même recette que par le passé : des campagnes solo et des affrontements en ligne. Après un petit didacticiel, tout aussi court qu’il est utile, nous avons donc le choix entre 3 campagnes : Axe, Alliés et Russe. Chacune étant déverrouillée dès le début et il est possible de passer de l’une à l’autre à chaque instant. Les connaisseurs en Histoire et, principalement, en Seconde Guerre Mondiale, seront ravis de voir que le jeu fait revivre les grandes batailles de 1939 à 1945. De l’action nous attend à chaque coin de l’Europe et sur tous les fronts. On peut donc passer de la Bataille de Pologne à l’Opération Overlord, en passant par Stalingrad ou encore l’Opération Market Garden. Chaque mission/bataille fait l’objet d’un petit résumé. Idéal pour en apprendre plus ou pour découvrir ces batailles qui ont pu marquer la Seconde Guerre Mondiale. D’un point de vue historique, Sudden Strike 4 marque donc un bon point. Il y a un vrai intérêt historique à faire ce jeu. Que l’on soit novice ou passionné de la WWII, le jeu propose une vraie plus-value sur cet aspect ci.

Une aventure divisée en 3 campagnes (Axe, Alliés et Soviétique), elles-mêmes divisées en 7 missions. Soit, un total de 21 missions. Si certaines peuvent se boucler en 10-15 minutes (pour ceux qui ont de l’expérience en matière de RTS), d’autres demanderont parfois près d’une heure. Si la durée de vie du jeu est plutôt moyenne, elle dépendra surtout de votre niveau. Les plus experts peuvent miser sur 6-7h, quand les novices pourront facilement frôler les 15-20 heures pour venir à bout de ces 21 missions. Les développeurs ont, cependant, pensé à proposer une certaine rejouabilité. Outre plusieurs niveaux de difficulté, il y a surtout des étoiles à aller chercher. Ainsi, vous pouvez décrocher des récompenses en fonction de vos actions et de vos résultats. On vous demandera, par exemple, de perdre au maximum un certain % d’unités. Ou, autre exemple, d’effectuer un certain nombre de prise à revers de l’ennemi. A la fin de chaque mission vous serez également noté en fonction de vos actions. Si vous avez su relever des défis ou non. Pour aller chercher les 3 étoiles il va falloir travailler dur. De quoi décupler la durée de vie du soft.

Et puis, vous pouvez compter sur le multijoueurs pour gonfler la durée de vie du soft. Le premier challenge sera de trouver d’autres joueurs en ligne. Le jeu n’est pas forcément sorti à la meilleure période pour être visible, mais les fans (surtout allemands) sont au rendez-vous. Après, vous retrouverez un jeu online assez classique mais qui devrait convenir aux fans de la série et d’affrontements multi sur des STR.

RTS, encore nouveau sur consoles.

Quand on pense jeux vidéo et consoles, on imagine tout de suite des jeux d’action, du FIFA, des jeux de courses ou des jeux party game (comme Mario). Le genre de la stratégie est encore collé à l’étiquette du joueur PC. De plus, les joueurs PC ont souvent un certain dédain vers les versions consoles des jeux de stratégie ou de gestion qui sortent sur consoles. Et pourtant, ils sont de plus en plus nombreux : XCOM, Cities Skyline, Command & Conquer Alerte Rouge, Tropico… Et souvent, ces portages sont très réussis. Si Sudden Strike 4 est sorti, naturellement sur PC, il est également disponible sur Playstation 4 Une première pour la série. C’est aussi le premier RTS dédié à la Seconde Guerre Mondiale à sortir sur la dernière Playstation. Nous ne pouvions donc passer à côté et c’est pourquoi nous avons préféré tester la version Playstation 4.

Mais au final, il faut bien constater que Kite Games a fait du très bon travail sur la version console de Sudden Strike 4 ! Un jeu de stratégie, ce n’est pas un gameplay aussi facile qu’un FPS par exemple. Pas mal de combinaisons de touches et des actions différentes pour chaque unité. Mais les développeurs ont réussi à proposer quelque chose de simple à appréhender et de presque intuitif. Il y a juste la touche action qui est « à la japonaise » placée sur rond et non sur croix, mais au final on s’y fait plutôt vite. Grâce à des menus rapides, des roues d’action, on arrive facilement à jongler entre les différentes possibilités et l’action sur le terrain. Un très bon point donc. On regrettera peut-être le rond de sélection de plusieurs unités qui est parfois capricieux et qu’il faut maîtriser avec doigté. Mais, au final, Kite Games offre quelque chose de simple à prendre en main, simple à utiliser et de très fonctionnel.

Souvent, dans les RTS, il faut faire pas mal des allées et venues sur la carte assez souvent. Pas de soucis ! Les développeurs nous proposent, via la touche R2, d’agrandir la mini-carte au centre de l’écran et, avec le joystick, on peut se déplacer très rapidement dessus. Bref, tout a été pensé pour proposer un gameplay facile à utiliser et à retenir. Idem, le HUD est très simple à comprendre et permet d’avoir un maximum d’informations sans non plus trop cacher la carte. On regrettera juste l’absence de version Xbox One !

Un grand classique, peut-être trop?

Si vous avez déjà joué à un Sudden Strike, ou à un RTS axé sur la WWII, Sudden Strike 4 ne va pas vous dépayser, bien au contraire. On pouvait craindre que le changement de développeurs n’affecte considérablement cette suite, mais ce n’est pas du tout le cas. C’est un peu comme si on avait quitté la série il y a 2 ou 3 ans. On la retrouve presque telle quelle. Au final, c’est un aspect à double tranchant . D’un coté, il est très positif d’avoir un vrai Sudden Strike qui ne renie pas ses racines. D’un autre, on aurait bien aimé avoir plus de nouveautés.
Le seul « truc en plus », est l’arrivée de « commandants ». Ils sont 3 par camp, et représente chacun l’une des doctrines du jeu : Doctrine des blindés, doctrine de soutien et doctrine de l’infanterie. On retrouvera ainsi le Général Patton ou encore Heinz Guderian (pionnier de l’armée blindée allemande et de la guerre éclair). Le choix de la doctrine et de son commandant, avant chaque mission, est important. Non seulement cela vous offre des options différentes et des unités spécifiques, mais cela peut avoir un incidence sur votre réussite. Choisir une doctrine des blindés pour un débarquement ou une mission où l’infanterie est primordiale est une erreur. Un bon moyen de vous rendre la tâche plus difficile. Mais, être fidèle à une doctrine, peut vous conférer de belles récompenses qui pourraient vous faciliter la tâche dans certaines missions… Le choix est donc important.

En dehors de ces doctrines, Sudden Strike 4 n’offre pas de réelles nouveautés. Il faudra donc faire avec. A noter que le brouillard de guerre est omniprésent, et assez sombre. Quand vous avancez, seul un rayon précis autour de vos unités s’éclaire. Le reste continue d’être dans le brouillard, même une fois que vous avez découvert le lieu en question.

Un léger manque de finition tout de même ?

Visuellement parlant, Kite Games a aussi fait du bon boulot. Certes, le jeu ne vous décollera pas la rétine et est un peu inférieur à un Company of Heroes 2 (sorti en 2013 pourtant), mais le jeu est plutôt joli. On regrettera un certain manque de détails dans les décors et la modélisation des objets, voire même des unités. Si ces dernières sont plutôt bien modélisées et son crédibles/réalistes, elles manquent quand même un peu de finesse et de détails. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles le zoom ne se rapproche pas tant que ça des unités, même au maximum. Mais c’est surtout, dans les zones urbaines (comme à Stalingrad), où l’on aurait aimé plus de détails et de vie (façon de parler, car on sème surtout la mort…).

Aussi, les effets visuels sont bien moins poussés et spectaculaires qu’un Company of Heroes. C’est simple, si le jeu de Relic Entertainment sortait sur consoles, il serait visuellement supérieur à ce Sudden Strike 4, même sans aucune retouche. Après, ne soyons pas mauvaise langue… on ne joue pas à un RTS pour avoir un Uncharted à l’écran… et le nombre de joueurs de RTS, sur consoles et en 4K doit se compter sur les doigts de la main. Donc, au final, le jeu de Kite Games est plutôt joli même s’il aurait mérité plus de finitions.

Enfin, du côté de la bande-son, les développeurs ont fait du bon travail. Chaque unité, armée, véhicules, a ses propres animations sonores. On reconnaît tout de suite qui est qui, et de quel pays il est… même si attention aux petits accros en matière de doublage. Si les unités allemandes parlent allemands, celles des alliés anglais et les soviétiques parlent russe, il n’est pas rare d’avoir des petits râtés. Ainsi, nous nous sommes retrouvés avec un mécanicien allemand qui nous répondait toujours « yes », ou qui parlait de « sir »… Sûrement un espion;) Mais, encore une fois, le jeu pèche un peu par son souci du détail, ou peut-être par un pôle QA pas très regardant.

Du coté des musiques, on se retrouve avec un « main theme » qui sent bon le jeu sur la seconde guerre mondiale. En fermant les yeux, on repense directement à Medal of Honor : Débarquement Allié ! Un vrai plaisir donc. En tout cas, le jeu est bon pour ce qui est de sa réalisation sonore. Un plus non-négligeable !

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