Test de Monster Energy Supercross, objectif USA.
- Editeur:Bigben
- Developpeur:Milestone
- Supports:Nintendo Switch, PC, PS4, Xbox One
- Genres:racing
- Nombre de joueurs:1 à 12
- Date de sortie:23 février 2018
Après MXGP 3 l’an dernier, Milestone revient avec un Monster Energy Supercross. Si on aurait pu croire à un add-on du premier, « MES » est bel et bien un nouveau jeu à part entière. Un titre vidéoludique dédié à un sport très populaire aux USA et peu connu en France : le Supercross. Si on ne doute pas du potentiel de succès commercial du titre, il convient cependant de faire le bilan des points positifs et négatifs du nouveau jeu de Milestone.
Monster Energy Supercross : « Born in the USA . »
C’est un sport très populaire aux USA et pourtant personne n’avait encore souhaité l’adapter en jeu vidéo depuis plus de 15 ans ! A l’inverse des licences Nascar, NFL, NHL ou encore NBA. Encore plus surprenant, c’est un studio italien (européen donc) qui s’est chargé de développer ce jeu. Le tout, édité par une entreprise française : Bigben Interactive ! Une drôle de recette qu’il va falloir goûter pour savoir si le mélange des sauces américaine et européenne se marie bien ou non.
Tout d’abord, il est important de savoir que Monster Energy Supercross propose du contenu officiel et sous licence. Ainsi, on retrouve l’ensemble des stades, pilotes, motos et livrées officielles. Une très bonne chose pour un jeu sous licence officielle. Alors certes, il s’agit de la saison 2017 mais ce contenu ravira les fans, c’est certain. Encore plus certain que les pilotes ont été modélisés ! Une première pour un jeu de racing. Les visages des pilotes de la saison 2017 de Supercross sont donc dans le jeu développé par Milestone. Bon, ok, on est loin de la qualité d’un FIFA, PES ou NBA 2K, mais c’est déjà une sacrée avancée ! Bref, à ce niveau Milestone marque de gros points. Son jeu « officiel » apporte tout ce qu’on attend d’un tel jeu. De plus, il sera possible de disputer le championnat 2017 en catégorie 250cc West, 250cc East et 450cc. Enfin, on retrouvera Ralph Sheheen aux commentaires. Cet homme étant le speaker officiel du Supercross ! Côté utilisation de la licence, Milestone a -presque- tout bon. En effet, aucun contenu historique n’est disponible dans le jeu.
Après, Milestone retombe dans la facilité avec ses modes de jeu. On retrouve donc le championnat officiel 2017, mais aussi un mode carrière. C’est ce dernier qui est on ne peut plus habituel, insipide et sans surprise. Vous commencerez par créer votre pilote (nom, prénom, numéro, surnom, visage…) avant de vous lancer en 250cc. A vous de faire les meilleurs résultats possibles pour arriver en 450cc et devenir le champion de Supercross ! C’est tout ce que propose la carrière. Certes, il sera possible de récolter des crédits pour personnaliser son pilote ou sa moto, mais rien de bien original. Le mode carrière est identique à celui de MXGP3 ou celui de Sébastien Loeb Rally Evo (deux jeux Milestone), ou de bien d’autres jeux de racing. C’est triste.
La durée de vie reste assez correcte, surtout si vous optez pour des courses à durée réaliste. Vous devrez alors passer par les qualifications, des semi-finales (en 450cc) et la grande finale avec un nombre de tour important. Néanmoins, cela devrait combler les fans de Supercross.
La seule vraie originalité de ce Monster Energy Supercross c’est son éditeur de circuit ! A vous de créer votre circuit de A à Z. Une ovale façon Nascar ? Ou un parcours aussi bosselé qu’au Dakar ? C’est à vous de choisir ! Tout commencera par le choix d’un modèle prédéfini de stade avant d’y implanter votre circuit. Après, il suffira d’ajouter les éléments un par un. A tout moment, vous pouvez tester votre création pour voir si ça vous plaît ou non. Une excellente idée. Ici, contrairement à DiRT 4, on a le droit à un vrai et pur éditeur de circuit. Et c’est vraiment LE point fort du jeu avec sa licence officielle. On regrettera juste l’impossibilité de sélectionner un seul élément déjà posé pour le supprimer. Il faut tout supprimer ce qui existe après l’élément que l’on veut changer avant de pouvoir modifier l’élément souhaité. Dommage. Néanmoins, la prise en main est aisée. De plus, à l’instar de LittleBigPlanet, il est possible de télécharger les créations des joueurs du monde entier ! Un très bon point. Il convient de souligner que l’éditeur de circuit n’est pas disponible sur Nintendo Switch.
Monster Energy Supercross, viser le bon public.
Si, en Europe, le jeu vidéo racing s’oriente de plus en plus vers la simulation, ce n’est pas forcément le cas outre-Atlantique. Alors, c’est important de connaître le public visé pour comprendre les choix de Milestone en terme de gameplay. Comme au bon vieux temps des jeux de racing sous licence, le gameplay est plus orienté Arcade que simulation. Si, avec les aides, MXGP 3 était déjà facile à prendre en main, ce Monster Energy Supercross l’est encore plus. Avec les aides, la physique est plus permissive. Le but ? Offrir du plaisir de jeu aux joueurs et aux fans de Supercross. Les développeurs ont souhaité proposer une prise en main instantanée afin de vivre le spectacle qu’est le Supercross. Un choix judicieux car le plaisir de jeu est au rendez-vous. Certes, il est assez simple de tomber à la réception d’un saut. Mais, dans le même temps, les chutes sont moins fréquentes dans les virages ou dans les ornières crées par les autres concurrents. Un bon point donc, sauf si vous attendiez une simulation !
Pour les débutants, l’IA sera quand même assez compétitive alors que les pros du Supercross la trouveront assez moyenne. Un paradoxe auquel Milestone n’a pas su, pour le moment, apporter de réponse. Aussi, les éléments de décors qui délimitent les pistes seront autant de pièges qui ruineront vos courses. Preuve que le jeu n’est pas si arcade que certains veulent bien le dire. En effet, garder sa ligne et éviter les écarts est primordial pour réussir une bonne course. Une fois que le joueur aura su trouver ses marques, les sensations seront au rendez-vous. La vue « FPS » devrait régaler certains joueurs. En tout cas, les sensations de vitesse et l’impression, parfois, de voler, sont là. Le plaisir de jeu est donc bel et bien de la partie.
Techniquement parlant, Monster Energy Supercross n’est pas le meilleure élève. Le chargement du jeu, à chaque lancement, est assez long. Ceux des circuits sont plus ou moins longs. Après, le principal défaut vient des grosses chutes de framerate lors de certaines chutes ou, surtout, quand on est dans le peloton au premier virage. Un massacre ! De même, si l’on coupe trop un virage, le jeu nous affichera un joli sens interdit un peu inutile. Enfin, le jeu peut aller jusqu’à crasher…
Graphiquement parlant, Milestone continue de progresser. La maîtrise de l’Unreal Engine 4 est bien plus visible que sur MXGP3. Un bon point qui rend le jeu plutôt joli. Après, le public et les Grid Girls manquent de détails. Mais, au moins, les motos, pistes et pilotes sont bien modélisés. Les effets visuels (par exemple la déformation de la piste), sont plus travaillés qu’auparavant. Une bonne chose qui prouve qu’il y a du mieux à ce niveau là chez le studio italien.
D’un point de vue sonore, Milestone surprendra toujours un peu par ses choix musicaux. Pas de country ou de rap US, mais plus du rock/hard rock. Ainsi, la playlist ne devrait pas faire l’unanimité chez les joueurs, surtout quand on pense au public US. Mais, heureusement, l’ambiance sonore du jeu est excellente. On sent le stade vibrer et le public réagir à ce qu’il se passe sur la piste. De plus, le speaker fait du bon boulot, que ce soit avant, pendant ou après la course. Les sons des moteurs des motos ont eu le droit à une belle amélioration depuis MXGP3. Un autre bon point.
On regrettera cependant le manque d’ambiance visuelle. Hormis quelques effets pyrotechniques à la fin des courses (comme dans MXGP3), on a pas la sensations de show visuel qui émane de ce sport et qu’on aurait aimé revoir dans ce Monster Energy Supercross. Heureusement, les Grid Girls (toujours présentes dans ce sport…) sont au rendez-vous. Mais, là-aussi, le rendu visuel n’est pas des plus impressionnants. Dommage.
Enfin, terminons en évoquant le multijoueurs de ce Monster Energy Supercross. Comme dans bien trop de jeux de racing, il n’y a pas de multi local (écran scindé). Il faudra uniquement jouer en ligne. Sauf que, ce mode de jeu n’est pas des plus palpitants. Déjà, les courses virent vite au grand n’importe quoi. Ensuite, le multijoueurs est plein de bugs, de déconnexions et des ralentissements. Rien de très réjouissant. Dommage, il est jouable à 12 ! A noter que, comme l’éditeur de circuit, le mode multijoueurs n’est pas disponible sur Nintendo Switch.
- Contenu sous licence officielle
- Modélisation des visages des pilotes
- Sensations de vitesse
- L'éditeur de circuit
- Des soucis techniques
- Le multijoueurs
- Mode carrière insipide et sans originalité
Au final, ce Monster Energy Supercross ravira les fans de Supercross et, sûrement, le public américain. Avant tout pensé pour le plaisir de jeu, le nouveau titre de Milestone essaye de coller le plus possible au coté spectaculaire du Supercross. C’est assez réussi même si ça manque d’ambiance (visuellement parlant), de détails et d’un mode carrière à la hauteur du show. Ce dernier étant on ne peut plus classique. Les fans purs et amateurs d’un gameplay accessible trouveront le jeu très bon. Les autres risquent d’être déçus. Si vous avez déjà joué à MXGP3, vous trouverez que ce Monster Energy Supercross a des allures d’add-on. Bref, le nouveau titre de Milestone est à réserver à un public qui vibre au son du Supercross.