[TEST] Ride 3 : plus beau, plus subtil, Milestone a tenu promesse !
Celui que l’on présente souvent comme le “Gran Turismo de la deux roues” est donc de retour sur consoles. Après un excellent second opus, les gars de Milestone avaient, logiquement, de la pression sur les épaules.
Alors, afin de faire taire les critiques relatives aux défauts du deuxième volet, l’équipe en charge du développement n’a pas ménagé ses efforts. Graphismes totalement revus, gameplay repensé et contenu supplémentaire, sur le papier, Ride 3 s’annonçait diaboliquement bon. Mais qu’en est-il vraiment, manette en main, confortablement installé dans son canapé ? Réponse avec ce test.
Ride 3 : Milestone a respecté son cahier des charges…quasi-totalement !
Si vous avez toujours en mémoire notre test de Ride 2, vous vous souvenez que le soft, en dépit de véritables qualités ludiques, ne manquait pas de défauts. Visuels d’un autre âge, gameplay résolument tourné vers l’arcade, temps de chargements trop longs, progression parfois laborieuse, gestion des collisions approximatives, il y avait matière à améliorer le soft. Bien conscient de ces soucis, Milestone, l’un des spécialistes du jeu de Racing (avec Kylotonn ou encore, Codemasters) a totalement revu sa copie afin d’aller plus loin en matière de réalisme.
Bien sûr, de telles promesses (le studio en question ayant largement communiqué sur les améliorations de Ride 3) se devaient d’être suivies d’actes. Heureusement, de manière concrète, toutes les évolutions annoncées sont satisfaisantes, ou presque, à quelques petites exceptions près.
Ride 3 : des graphismes enfin dignes !
Visuellement, tout d’abord, il est clair que Ride est passé à la vitesse supérieure. Alors que le précédent opus semblait venir de l’ancienne génération de consoles, Ride 3, lui, nous montre qu’il a bien été conçu pour les Playstation 4 et Xbox One. Le résultat est-il, pour autant, impressionnant ? Non…Est-il satisfaisant ? Oui…Malheureusement, comme souvent avec Milestone, il règne -toujours- une certaine inégalité d’un circuit à l’autre. Reste que lors du lancement d’une course sous la pluie, par exemple sur le tracé de Daytona (nouveau venu dans Ride 3), on en prend réellement plein les mirettes. De même sur la piste du Lac Salé. Malheureusement, ce niveau d’excellence n’est présent que dans 40% des cas (et plus ou moins selon la caméra choisie). Ceci étant dit, pour les 60% restants, l’on reste dans quelque chose de très correct, plus ou moins dans la moyenne de ce qui ce fait sur consoles, dans le domaine des jeux de bécanes.
Côté framerate, quelques rares chutes ont été constatées durant ce test mais à priori -et en attendant une éventuelle mise à jour de ce test, d’ici quelques jours- Ride 3 tient bien la route. En vue intérieure, on se prend même une belle décharge d’adrénaline, notamment sur des circuits comme celui du Nordschleife ou encore, la mythique Isle of Man. D’ailleurs, les connaisseurs y retrouveront de sensations proches de celles procurées par TT Isle of Man, de Kylotonn.
Mais sans une bande sonore de qualité, un jeu de moto ne serait, évidemment, pas le même. En la matière, nous émettrons la même réserve que lors du test de Ride 2, n’étant pas motard dans la vie réelle. Ainsi, nous ne pouvons nous fier qu’à notre oreille lors de retransmissions TV de courses de Superbike et autres Moto2/3. Gardant cela bien en tête, les sonorités des différentes machines nous sont apparues plutôt réalistes, bien que les catégories les plus basses et leurs bruitages de “pétrolettes” aient tendance à vite agacer.
Néanmoins, l’ambiance sonore est bien présente. Il suffit, d’ailleurs, d’opter pour la vue intérieure casque pour s’en apercevoir. La retranscription de l’insonorisation a, semble-t-il, fait l’objet d’une grande attention. Du coup, l’on se sent vraiment immergé dans les courses, avec ce sentiment -toujours- d’être un pilote sur deux roues. Là encore, TT Isle of Man semble avoir inspiré Milestone…
Un Gameplay largement approfondi
Abordons, maintenant, les améliorations sur le plan de la physique, des sensations de pilotage ou encore, de l’ I.A. Concernant l’ Intelligence Artificielle, oui, le comportement des rivaux s’est amélioré. Néanmoins, leurs réactions restent, parfois, trop stéréotypées et même, robotisées. Manque toujours ce petit côté “humain”, certes compliqué à trouver, dans un jeu de course.
Pour ce qui concerne la physique des deux roues, clairement, les progrès sont palpables. L’on s’en aperçoit tout particulièrement en passant d’une catégorie à l’autre, sachant qu’il existe sept types de machines. Par contre, les différences entre deux bécanes de même catégorie restent très subtiles. Mais cet aspect-là dépendra, aussi, des réglages opérés en matière de pilotage.
Car, si Ride 2 était clairement typé arcade, Ride 3 tend d’avantage vers la simulation. Du moins, pour celles et ceux le souhaitant. En effet, en ajustant les aides au pilotage au maximum, vous disposerez d’une conduite 100% arcade, idéale pour les joueurs fans de ce type d’approche. Par contre, si vous recherchez d’avantage de sensations, vous aurez la possibilité (en jouant sur l’aide au freinage, l’accélération, le positionnement du pilote, etc.) de rendre les motos beaucoup plus pointues à piloter. Ajoutons-y les réglages et, oui, nous obtenons quelque chose de comparable à un Gran Turismo, sans parler non plus de pure simulation. En même temps, avec une simple manette/pad, difficile de pondre une vraie simulation, qui ne serait finalement pas exploitée à 100%. Encore une fois, on attend un guidon en guise d’accessoire, comme ce qui se fait avec les jeux de course auto et leurs volants…
Contenu (toujours) pléthorique
Ce qui est clair, c’est que Milestone a bien travaillé de manière à attirer vers Ride 3 des joueurs recherchant des sensations de pilotage plus réalistes. Alors si l’on y ajoute la possibilité de courir de nuit ou encore, sous la pluie, croyez-nous, les aficionados de sensations fortes en auront pour leurs sous. D’autant que le contenu, déjà important, s’est encore approfondi : sept catégories de motos, 230 motos (sans compter les 70 supplémentaires annoncées, en DLC), 30 pistes (dont Magny-Cours, Daytona, Algarve, Nordschleife, Monza, Imola, etc.), 8 formats de courses, des championnats, les sympathiques Drag Race (voir vidéo ci-dessous), les multiples possibilités de customisation et de réglages et des challenges hebdomadaires attractifs, le rapport quantité/prix est clairement satisfaisant.
Un mode carrière repensé mais un brin redondant
Reste à aborder un sujet des plus importants, sur ce type de soft, le mode carrière. Là encore, Milestone est reparti d’une copie blanche. L’idée, offrir une progression plus fluide afin de permettre aux joueurs de débloquer plus vite de nouvelles motos. Sur ce point-là, c’est réussi. Par rapport à Ride 2, on accumule plus rapidement des bécanes, chose importante en vue d’accéder aux catégories supérieures et classes spécifiques. Même chose concernant l’avancée, rendue plus simple par le système d’étoiles. En clair, selon votre classement dans une course ou un championnat, vous obtiendrez plus ou moins d’étoiles, lesquelles permettant d’ouvrir de nouveaux “magazines” et les épreuves allant avec. Simple, déjà vu, mais plutôt efficace.
Cependant, ce parti pris à son revers à savoir, un côté un peu répétitif, avec une mécanique de jeu finalement prévisible qui pourrait lasser certains joueurs. Néanmoins, l’envie de découvrir de nouvelles livrées mais aussi, les pistes inédites ajoutées au jeu devraient suffire à motiver les gamers. Sachant que cela représente, aussi, un paquet d’heures de jeu, en plus des différents modes évoqués brièvement, plus haut.
- Graphismes et effets en nette amélioration
- Ambiance sonore convaincante
- Contenu de malade mental !
- Mode carrière plutôt réussi et progressif
- Plaira aux fans d'arcade comme de simulation
- En vue intérieure casque, avec des grosses cylindrées, orgasme assuré :
- Les temps de chargements
- Des graphismes inégaux, encore et toujours...
- Mode carrière un peu répétitif
- Gestion des chocs pas encore optimale
Oui, les promesses faites par Milestone dans ses différents communiqués ont quasiment toutes été tenues. Un bel upgrade visuel, une gameplay plus subtil correspondant aussi aux fans de sim, une physique améliorée, une I.A de meilleure qualité et un mode carrière revu à 100%.
Côté promesse à demi ou non tenues, la gestion des collisions reste incohérente dans certaines situations, l’ I.A, bien qu’en progrès, est toujours imparfaite et si la physique des motos s’est bien améliorée, le comportement de deux machines de même catégorie reste difficile à différencier. Notons aussi, les temps de chargements très longs et le côté répétitif du mode carrière.
Néanmoins, avec son contenu astronomique, ses courses de nuit (et épreuves “drag” !) et ses sensations de pilotage en gros progrès, Ride 3 plaira obligatoirement à toutes celles et ceux ayant adhéré au premier opus. Qu’ils soient fans, ou non, de conduite “arcade”.
Une excellent titre qui va bien au-delà de la simple mise à jour en nous proposant une toute nouvelle copie, de qualité qui plus est.