Test de LEGO Horizon Adventures : une aventure édulcorée ? (PS5)
- Editeur:PlayStation Studios, PlayStation Publishing LLC, Sony Interactive Entertainment
- Developpeur:Studio Gobo, Guerrilla Games
- Supports:Nintendo Switch, PC, PS5
- Genres:aventure
- Nombre de joueurs:1-2 joueurs en local ou en ligne
- Date de sortie:14 novembre 2024
LEGO Horizon Adventures, c’est le pari de raconter l’histoire d’Aloy au format LEGO, avec l’humour et la légèreté que l’on connait aux petites briques depuis le film La Grande Aventure LEGO. L’occasion de retrouver Aloy quelques semaines à peine après la sortie d’Horizon Zero Dawn Remastered. Alors, le passage de notre héroïne préférée sous l’égide des briques est-elle justifiée ?
LEGO Horizon Adventures : une tournure surprenante
Un peu d’Histoire, si vous le voulez bien, avant de commencer. Depuis 2005, de grandes franchises sont régulièrement adaptées en jeu vidéo par le prisme des LEGO. Mais deux choses : la première, c’est que ce sont principalement des franchises cinématographiques (Harry Potter, Star Wars, Pirates des Caraïbes, Batman, Indiana Jones, etc.). Et la seconde, c’est qu’ils sont tous développés par le studio britannique TT Games.
Avec LEGO Horizon Adventures, nous avons un jeu inspiré d’un autre jeu vidéo, Horizon Zero Dawn, qui est cette fois développé conjointement par Guerilla Games (les créateurs du jeu original) et Studio Gobo en renfort, qui a notamment aidé sur Hogwart’s Legacy, For Honor ou encore Redfall. Le tout avec l’aval de The Lego Group, bien entendu.
Tout ça pour dire que si vous êtes un habitué des jeux LEGO précédents, celui-ci risque de vous surprendre un peu, en bien comme en moins bien. L’ADN reste inchangé, nous avons donc là un jeu familial, sur lequel il est possible de jouer en coop locale comme en ligne, chose qui n’était pas arrivé à un jeu LEGO depuis Indiana Jones 2 : l’Aventure Continue, avec une relecture plus légère des événements apocalyptique d’Horizon Zero Dawn.
Une histoire plus légère dans un univers familier
Si Guerilla Games a voulu participer au développement, c’est sûrement pour garder un œil attentif sur le lore d’Horizon. Car il faut dire qu’en deux jeux seulement, le titre a su s’imposer chez tous les joueurs comme une vraie référence, faisant d’Aloy l’un des nouveaux personnages phares de la PlayStation, au même titre que Lara Croft ou encore Nathan Drake. Dans ce LEGO Horizon Adventures, vous retrouvez donc l’histoire d’Aloy, une jeune femme élevée en marge d’une société qui semble être revenue des milliers d’années en arrière, alors que des robots animaux arpentent la planète.
Si vous avez fait le jeu de base, vous connaissez les enjeux derrière tout le scénario, que nous n’allons pas spoiler ici surtout avec la sortie du remaster récemment. Si non, sachez juste que c’est loin d’être rose. Dans cette version LEGO, afin qu’elle soit jouable par toute la famille, vous avez donc une version édulcorée de l’histoire, ou blagues, anachronismes et délires en tout genre viennent remplacer les longs discours alarmistes. Mention spéciale à Érend qui est ici complètement obsédé par les donuts et qui ne manque pas d’en parler à chacune de ses répliques.
Vous retrouvez donc les ficelles scénaristiques du jeu de base, avec des enjeux beaucoup moins graves et des implications moins profondes, histoire que les plus jeunes puissent en profiter sans déprimer quant à l’avenir de notre planète. En soit la formule marche plutôt bien et les dialogues font sourire à chaque fois. En plus, tout est doublé en français avec un travail des comédiens qui est vraiment d’excellente facture, donc on ne va pas bouder notre plaisir.
Un jeu LEGO qui ne ressemble pas aux autres
On ne peut pas faire ce test sans comparer ce titre aux autres jeux LEGO. Si vous êtes habitué à les faire depuis des années, vous savez que la formule à pas mal évoluer, jusqu’à devenir un peu bazar sur les derniers titres : des niveaux à faire et à refaire plusieurs fois pour trouver des pièces et des cubes à collecter qui permettent de débloquer des bonus débloquant d’autres bonus pour gagner encore plus de pièces. Des missions annexes de type FedEx ou de grind d’XP pour allonger artificiellement la durée de vie. Des zones ouvertes gigantesques et parfois vides avec des dizaines de collectibles à récupérer… Les derniers jeux LEGO ne nous ont pas laissé un souvenir impérissable, à vouloir aller dans tous les sens ils en ont perdu tout leur sens, ainsi que leurs joueurs en route.
LEGO Horizon Adventures semble vouloir revenir à l’essentiel. Ici, pas de monde ouvert à explorer. Vous avez le hub central, qui est le Berceau de la Mère, avec des zones à débloquer et reconstruire grâce aux pièces ramassées dans les niveaux. Si la première zone est sur le thème d’Horizon, les autres sont sur le thème de LEGO City, Ninjago ou encore le parc d’attraction. Quand on vous parlait d’anachronismes…
Depuis le Berceau de la Mère, vous lancez les niveaux de l’histoire qui vous permettent de progresser. Ces niveaux sont linéaires, peut-être un peu trop, et surtout ils se ressemblent beaucoup. Alors oui, il y a les niveaux dans le biome de la forêt, celui de la neige et celui du désert, plus les creusets. Mais on a à chaque fois l’impression de parcourir les mêmes environnements, c’est un peu dommage.
Le système de combat d’Horizon adapté aux LEGO
Pour se battre, Aloy a plusieurs choses. Déjà : le focus. Si vous ne connaissez pas, il s’agit d’un gadget qui se colle à l’oreille et qui permet à l’héroïne de déceler les points faibles des machines ainsi que les éléments cachés dans le décor. Exit ce dernier point dans LEGO Horizon Adventures, ici le focus sert uniquement à vous montrer quelles pièces viser sur les machines pour leur faire un maximum de dégât.
Pour ça, Aloy à son arc, Érend son marteau, Varl sa lance et Teersa, la matriarche qui lance des bombes. Ce sont les quatres personnages principaux à utiliser dans le jeu. Chacun pouvant être monté jusqu’au niveau 20, pour ça il faut le jouer. Sachant qu’il y a aussi des améliorations à acheter dans le Berceau de la Mère, commune aux quatre personnages. Mais les combats, donc : en restant appuyer sur la touche de tir, une flèche s’étend sur le sol pour vous indiquer dans quelle direction vous tirez. À vous de vous aligner avec le point faible de vos ennemis et de tout lâcher pour faire un maximum de dégâts.
En plus des machines, vous retrouvez les fanatiques. Vous affrontez généralement tout ce beau monde dans une zone spéciale, semblable à une grande arène, où vous allez courir partout en évitant les attaques de tout le monde le temps de placer vos propres assauts. Pour vous aider, certains ennemis laissent tomber, une fois morts, des armes avec des améliorations élémentaires, ou des objets qui peuvent vous aider en combat. Vous retrouvez donc l’arc de feu, électrique ou de glace, pouvant tirer en rafale ou à dispersion, côté armes. Et côté gadget, vous avez le fameux piège tendu avec un fil, très pratique, le drone élémentaire qui vous protège depuis le ciel, le stand de hot-dogs (oui oui) qui lance des bombes ou le bouclier testudien qui renvoie les projectiles.
Dans chaque niveau, vous rencontrez un marchand qui vous propose trois coffres à ouvrir, chacun contenant des objets pour votre personnage. Sachez que chacun de ces objets à une durée de vie limitée, et se détruit à son terme. Vous laissant avec votre arc de base avec lequel il va falloir se débrouiller. Vous se guérir, il faut passer dans des buissons où poussent des baies violettes. Chaque combat en arène commence par votre personnage planqué dans les buissons, en mode infiltration. Mode qui disparaît dès que votre premier tir fait mouche.
Une progression classique sans trop de surprise
Le jeu ne réserve pas vraiment de surprise dans sa progression. Vous enchaînez les niveaux, seul ou avec un partenaire en local ou en ligne. Parfois, vous avez un niveau où vous cheminez aux côtés d’un Long-Cou jusqu’à pouvoir monter sur sa tête et récupérer une brique d’or. Qui est la même récompense lorsque vous terminez un niveau classique. Il y a aussi les fameux creusets, ces niveaux souterrains dans des complexes futuristes où vous attend une machine suprême à chaque fin de niveau. Lorsque vous avez fini une zone, vous pouvez participer à des chasses à la machine suprême, et là les combats passent à un autre niveau. Il va falloir être bien préparé ou avoir suffisamment grindé avec son personnage pour être au point.
Les briques dorées permettent de reconstruire les bâtiments du Berceau de la Mère, que vous pouvez ensuite personnaliser selon les thèmes cités plus haut. Vous pouvez changer le toit, le terrain, le jardin et les couleurs. Un panneau d’affichage central est là pour distribuer quelques missions annexes, qui peuvent être de jouer un niveau avec tel personnage, de tuer X ennemis avec telle tenue et avec telle altération, de redécorer X bâtiment sur tel thème… Bref, de quoi gonfler un peu artificiellement la durée de vie.
Vous avez aussi un magasin de costume pour débloquer des skins pour vos 4 héros. Car oui, vous n’incarnez qu’Aloy, Varl, Teersa et Érend, mais vous pouvez leur faire revêtir les habits d’autres personnages de la saga. Ou les déguiser en hot-dog, en poule, en ninja, en policier… C’est vraiment le festival du multivers ! Mais sous le costume, vous retrouverez obligatoirement le personnage que vous incarnez à la base. Ça change des LEGO Marvel avec leur roaster de whatmille personnages différents. Quant à savoir si c’est en bien ou en mal, on vous laisse juger…
LEGO Horizon Adventures réussit son animation
Là où on a vraiment aimé LEGO Horizon Adventures, c’est sur l’aspect technique. Si vous avez vu le film LEGO La Grande Aventure, vous avez sûrement en tête le style d’animation des personnages, un peu en stop motion. Et bien là, c’est tout pareil. Les déplacements d’Aloy et ses amis semblent être saccadés, mais pas dans le genre bug, plutôt dans le genre stylé. Ça donne à LEGO Horizon Adventures un aspect cinématographique super plaisant et on a parfois l’impression de vivre un long-métrage.
Pas de bugs notables à relever d’ailleurs, LEGO Horizon Adventures est bien codé et ne pose pas de problème. Là où ça queutait parfois sur les jeux de TT Games. On regrette juste de ne pas pouvoir contrôler un peu la caméra. Parce que quand on lance un coup de focus dans une grande zone et qu’on ne voit pas où sont les ennemis où les prochaines herbes hautes pour se cacher, on est obligé de se faire repérer pour avancer.
Si jamais l’aventure est trop compliquée, il est possible de modifier le niveau de difficulté dans les options. Les chasseurs de trophées s’en donneront à cœur joie pour aller chercher le platine, beaucoup plus accessible que sur le jeu d’origine. Donc voilà, vous êtes prévenu si le jeu vous intéresse : c’est un bon jeu LEGO, mais un jeu LEGO pas vraiment comme les autres. Il est d’ailleurs disponible sur PS5, normal, Horizon est une franchise qui vient de là. Mais aussi, étonnamment, sur Nintendo Switch.
- Les animations digne du film LEGO La Grande Aventure
- La relecture débridée du scénario d'Horizon
- L'humour et le ton global du titre
- Techniquement, c'est un sans faute
- Un contenu plus léger qu'un jeu LEGO "classique"
- Les environnements des niveaux semblent se répéter
- Impossible de contrôler la caméra
Pour conclure sur ce LEGO Horizon Adventures, nous sommes mitigés. Techniquement, il est top, il n’y a pas grand-chose à redire. Mais quand on connait les autres jeux LEGO et leur grandiloquence, parfois à outrance, on n’a un peu l’impression d’avoir à faire à un jeu… tronqué ? Le fait de ne pas pouvoir switcher de personnage en jeu, de n’avoir que 4 vrais personnages jouables, d’avoir des niveaux très linéaires, un hub qui n’est pas si grand que ça… Ça détonne. Alors certains diront que c’est pour préserver l’univers et la cohérence d’Horizon. Mais quand on voit qu’à côté on peut se promener en costume de cosmonaute des années 70, bon, l’argument est un peu bancal. Le jeu reste quand même globalement bon, avec une durée de vie solide pour le genre et une rejouabilité plutôt correcte, qui pourra plaire aux plus jeunes et promet de belles sessions gaming intergénérationnelles.