Nintendo Switch pack standard Switch

2017, pourquoi Nintendo est-il le grand vainqueur de l’année ?


2017 est une excellente année, en matière de jeux vidéo. Car, tant sur le plan du Hardware (Switch, Xbox One X, New 2DS XL) que du software (Assassin’s Creed Origins, Mario Odyssey, Zelda BOW, etc.), les gamers ont été gâtés. Mais sur une ligne strictement commerciale (bénéfices), l’une des trois firmes s’en est mieux sortie que les autres : Nintendo.

Nintendo : une “reprise” amorcée fin 2017

Après quelques années troubles, Nintendo a finalement su rebondir. Ancrée dans de vieux automatismes, pour certains dépassés, la firme au plombier a éprouvé quelques difficultés à passer à l’ère moderne. Entendez par là ” l’ère de la société de consommation”. Pas évident, pour une entreprise qui était familiale, il n’y a pas si longtemps, de se confronter à des firmes (Sony et Microsoft) nettement plus affûtées lorsqu’il s’agit d’engendrer des profits.

Mais finalement, en conservant son ADN (le jeu avant tout et l’innovation en point d’orgue) tout en acceptant d’évoluer sur certaines questions (DLC, jeux sur mobile, juteux marché de la console rétro, productions plus matures), l’entreprise basée à Kyoto semble avoir réussi son pari. Vivre de son activité, unique : les jeux vidéo.

Pour trouver l’amorce de cette embellie, il faut remonter à la fin de l’année dernière (2016). Super Mario Run déboulait sur Smartphones, quelques semaines après le “phénomène” Pokémon Go et, surtout, la Nes Mini débarquait en trombe. Un succès sans précédent que peu de monde avait prévu. Commercialisée à petit prix avec une fournée de jeux intégrés, la réédition a fait mouche. Au point que Nintendo s’est retrouvé en rupture de stock totale après seulement quelques mois. De nombreux joueurs sont d’ailleurs, toujours en quête du précieux sésame…qui sera réédité d’ici l’été 2018 !

2017 : l’année du retour au sommet pour Nintendo

Suite à ce bol d’air frais et au retour de la confiance des investisseurs, est arrivée la Nintendo Switch, en mars 2017. Et là, nouveau succès ! Enorme réussite, même, au point de générer, à nouveau, d’intempestives ruptures de stocks. Sauf que cette-fois, Nintendo l’avait prévu, en annonçant très tôt vouloir égaler les records de ventes établis par la Wii. Evidemment, à ce moment précis, nombre d’observateurs ricanaient…Et pourtant, après 10 mois de commercialisation, l’engouement ne redescend pas. La Switch est même, à l’heure actuelle, en avance sur les records fixés par la Wii, un peu partout dans le monde.

1 : La Switch 

Bien sûr, pour ce qui est de la rivalité avec le leader actuel sur le marché de la console de salon (Sony et sa PS4), il est sans doute trop tard pour combler les 60 millions de ventes d’écart. Nous développions d’ailleurs ce sujet dans un précédent article. Mais peu importe pour Nintendo qui, s’il avait propulsé sa machine en même temps que la concurrence (au lieu de commercialiser la Wii U) serait sans aucun doute en lutte directe avec Sony. Et au final, c’est à la fin de la vie de ces machines que nous pourrons faire des comptes plus “objectifs”. D’autant que, en la matière, Big N va probablement faire de la Switch la console de salon la plus vendue de son histoire. Et c’est bien là l’essentiel. Car, contrairement à ses concurrents, quand le plombier vend une console, il en tire des bénéfices. Le “vendre à perte” pratiqué par Sony et Microsoft n’est pas applicable à une firme telle Nintendo, qui ne peut se rattraper dans d’autres domaines.

Et c’est en gardant en tête cette réalité que Nintendo réalise la bonne opération en cette année 2017. Avec un prix de vente oscillant entre 299 et 329 euros, bénéfices il y a (bénéfices qui s’élargissent sur les ventes d’accessoires, manettes en tête). Sachant que plus de 10 millions de machines ont déjà été vendues. Mais ce n’est pas tout car, en relançant le concept des cartouches alors que tout le monde mise sur le blu-ray depuis belle lurette, Big N récupère, du même coup, les royalties qui faisaient -en partie- sa fortune avant l’hégémonie du format CD/DVD. Ainsi, lorsqu’un éditeur produit un jeu sur Switch, il doit payer son “ticket” à Nintendo. Tout en sachant que le format numérique (boutique virtuelle ou “eShop”) permet toujours, au moins fortunés, de s’en sortir pour développer sur la console hybride. Très malin.

2 : La Super Nintendo Mini

Mais à cette stratégie bien ficelée doivent s’ajouter d’autres faits d’armes, réalisés cette année. Car, en 2017, le plombier a vraiment cumulé les coups de génie. Outre la Switch, ses cartouches et son génial concept hybride, le fabricant nippon a poursuivi sur la voie de la console rétro. La Super Nintendo Mini est arrivée en septembre dernier et le succès s’est immédiatement manifesté. Sauf que cette-fois, la pénurie avait été d’avantage anticipée. Et bien que les ruptures soient toujours au programme de manière intermittente, les usines ont été préparées au raz de marrée, si bien qu’un réapprovisionnement interviendra prochainement, sans doute en début d’année. Là encore, compte-tenu du prix de vente de la console (plus ou moins 80 euros) et du coût de production particulièrement minime, les profits enregistrés vont être colossaux…Et, bien sûr, 2018 apportera une nouvelle console “Mini” ou “Classique” (N64 Mini ou GameBoy Classic), en plus de la réédition de la Nes Mini. L’avenir semble tout aussi radieux que le présent sur ce segment bien spécifique et, finalement, peu concurrentiel.

The legend of zelda breath of the wild

Nintendo post-E3 présentation de Paris – Image : www.lemagjeuxhightech.com

3 : Mario Odyssey et Zelda Breath of the Wild : les locomotives

Enfin, c’est aussi côté software que les Japonais ont frappé très fort. En marge de la sortie du contesté (mais déjà best-seller) Pokémon “Ultra”, Nintendo nous a offert deux pépites vidéoludiques qui ont accumulé un nombre impressionnant de notes parfaites, dans la presse, de par le monde. Vous l’avez deviné, nous pensons à Super Mario Odyssey et The Legend of Zelda Breath of the Wild. Habituellement, une console s’offre, maximum, un titre de ce niveau durant sa période de vie. La Switch, elle, s’est permise d’en produire deux en l’espace de 8 mois.

Et cela n’est, bien évidemment, pas du au hasard. Quelque peu en perte de vitesse après les succès mitigés de Zelda Skyward Sword et Super Mario 3D World (ainsi qu’un certain abus du côté des “New” Super Mario…), la compagnie de Kyoto est parvenue à stimuler ses cerveaux pour offrir aux fans LE Mario et LE Zelda que tout le monde attendait…et même au-delà ! Si bien que ces deux titres sont parvenus à séduire de nouveaux joueurs, tout en récupérant les fans perdus en cours de route. Plus matures et d’avantage en adéquation avec les enfants des années 70/80 ayant grandi, ces deux productions on redorer, à elles seules, le blason des séries auxquelles elles appartiennent. Très, très fort.

2018 : What else ?

Alors, évidemment, avec un tel démarrage, l’on se dit qu’il sera difficile de faire aussi bien l’an prochain. Pourtant, Nintendo en a les moyens. Avec des jeux annoncés du calibre de Super Smash Bros., Metroid Prime 4 ou encore, d’un Pokémon “RPG”, la campagne software de la Switch s’annonce énorme, l’an prochain. Ajoutons-y les arrivées d’une Nes Mini rééditée et d’une nouvelle console rétro revue et corrigée et tous les ingrédients sont réunis pour que Big N réitère son exploit. Restera, ensuite, à créer de nouvelles licences du même calibre, prochain grand défi de Nintendo. Car après ces énormes franchises citées, il faudra assurer une certaine succession. Un nouveau Zelda, un Mario Kart dédié à la Switch et, pourquoi pas, un retour en trombe d’un Donkey Kong 3D, il y a encore quelques cartouches à tirer en exploitant des licences déjà connues. Histoire de laisser le temps aux équipes de développement de plancher sur de nouveaux concepts. Splatoon avait d’ailleurs ouvert une voie, qu’il va falloir poursuivre…

Quoiqu’il en soit, Nintendo semble avoir les armes pour assurer son succès durant, au moins, les deux prochaines années…Rendez-vous en 2018 pour la suite de l’épopée.