Test de Emio – L’Homme au sourire : Famicom Detective Club sur Switch : une enquête captivante

Emio – L’Homme au sourire est le 3ᵉ volet de la saga de Visual Novel Famicom Detective Club. Celle-ci est née sur NES dans les années 80 et a connu un remake de ses deux premiers titres sur Switch en 2021. Voici donc une aventure inédite, une sombre histoire de meurtre sur fond de légende urbaine, avec un mystérieux visage souriant dessiné sur un sac en papier…

Emio – L’Homme au sourire : un polar bien ficelé

Déjà, si ce n’est pas déjà fait, nous vous invitons à faire les deux premiers titres. Même si ceux-ci n’ont connu qu’une traduction anglaise (sur Switch), ils posent les bases et le lore de cet univers. D’ailleurs vous pouvez consulter le test des deux titres que nous avons eu l’opportunité de tester lors de leur sortie. Mais en gros, vous incarnez un personnage masculin anonyme (vous choisissez son nom et son prénom) qui travaille comme détective dans une agence, avec son mentor d’une part, et une amie proche. Ensemble, vous résolvez des mystères pour aider les gens qui font appel à vous.

Emio – L’Homme au sourire commence avec le meurtre d’un collégien. Celui-ci a été retrouvé près d’une station de pompage, étranglé, avec un sac en papier sur la tête où est dessiné un visage souriant quelque peu inquiétant. La police est sur le coup et vous met dans la confidence de l’enquête : ce meurtre ressemble à une série similaire ayant eu lieu 18 ans plus tôt, à quelques détails près. Notamment le sac en papier sur la tête et le visage souriant dessiné. Problème : la police avait tu ce détail pour éviter un éventuel copieur.

En plus de ça, une légende urbaine faisant mention d’Emio, un mystérieux homme au visage recouvert d’un sac identique, et approchant les jeunes filles en pleurs la nuit, fait rage. Différentes pistes s’offrent alors à vous, que vous allez devoir toutes explorer pour découvrir la vérité. Une aventure qui s’étale sur 12 chapitres, avec son lot de rebondissements et de révélations, de fausses pistes lancées pour perdre le joueur et régaler l’amateur de polar.

Une aventure linéaire qui se lit comme un bon livre

Emio – L’Homme au sourire est un visual novel avec un style manga. C’est-à-dire que l’intégralité du gameplay consiste à lire du texte et éventuellement faire les bonnes déductions. Si jamais ça vous inquiète, ne vous en faites pas : vous ne pouvez pas vous tromper. Au pire vos interlocuteurs vous diront que vous n’avez pas le bon résultat, si ce n’est votre personnage lui-même, en son for intérieur.

Par contre, le jeu a gardé une interface héritée des jeux textuels des années 80. Ainsi, vous allez devoir choisir le verbe d’action pour la mener à bien. Vous pouvez interpeller une personne, observer les alentours, interroger/écouter, réfléchir, interagir, faire le point, etc. Vous choisissez le verbe et vous observez le résultat, lisez les dialogues et découvrez de nouveaux pans de l’histoire.

Pour progresser, il faut choisir le bon verbe. Le jeu vous donne des indications en mettant des mots en orange dans les dialogues, qui donnent un indice sur la prochaine action à mener. Par exemple si votre personnage dit “Je me demande ce que l’inspecteur en pense”, il faut cliquer sur “réfléchir”. Si votre interlocuteur a une drôle d’expression sur le visage, vous devez l’observer, etc. Là aussi il n’y a pas d’erreur possible, au pire les personnages répètent en boucle la même phrase jusqu’à ce que vous trouviez le bon verbe pour avancer.

Levez la vérité derrière la légende urbaine d’Emio

Le jeu est intégralement traduit en français, et ça fait plaisir. Car même si l’anglais des deux premiers jeux n’étaient pas d’un niveau insurmontable, profiter d’un visual novel dans sa langue natal est beaucoup plus sympathique. Le design du jeu est à l’image d’un film d’animation. Même s’il n’y a pas vraiment d’animations, les personnages bougent un peu, leurs cheveux aussi, ils font quelques gestes, mais c’est tout. La plupart des décors sont statiques.

Il faut bien garder tout ça en tête car il s’agit d’un visual novel pur et dur, 100% lecture et réflexion. Le jeu est découpé en 12 chapitres, comme nous l’avons dit. Et entre chacun d’entre eux, vous pouvez faire une pause et accéder à un résumé pour vous rappeler des faits précédents. Ce qui permet de faire des pauses et de consommer le jeu comme une série TV, épisode par épisode.

Notez d’ailleurs que les trois premiers chapitres sont accessibles via une démo jouable. Et que votre progression est reportée dans le jeu complet si vous l’achetez. Chaque fin de chapitre est marquée par une étape dans laquelle vous faites le point avec votre collègue Ayumi, sous forme de question/réponse. Via ce passage, le jeu s’assure que vous suivez bien l’intrigue et que vous avez en main les principaux éléments.

Alors, qui peut bien être le coupable ? Votre mentor qui disparait mystérieusement pendant une grande partie de l’enquête ? Ce policier un peu trop jovial qui enquête sur l’affaire ? Ou cet autre policier qui était là lors de l’enquête initiale d’il y a 18 ans ? Le jeu s’amuse à lancer tout un tas de fausses pistes que vous allez devoir démêler pour découvrir le fin mot de l’histoire.

Un jeu passionnant

Donc si vous aimez les thrillers, les histoires bien ficelés et les mystères, le jeu est invariablement une bonne pioche. Ça peut être une bonne première incursion dans l’univers des visual novel, si vous ne connaissez pas. Avec uniquement de la lecture comme gameplay, le jeu se savoure confortablement installé au fond de votre canapé ou votre lit, sous un plaid ou une couette, des écouteurs sur les oreilles pour bien se mettre dans l’ambiance. Car c’est ce qu’est Emio – L’Homme au sourire : un jeu à ambiance très réussi. Il est exclusif à la Nintendo Switch et est disponible en version physique ou en dématérialisé directement sur le store de la console.

Article publié le 04/09/2024 à 5h40