Test

Test de The Great Ace Attorney Chronicles sur PS4 : un vrai régal !


Fiche jeu

The Great Ace Attorney Chronicles est l’opportunité tant attendue des joueurs occidentaux pour jouer à deux jeux inédits chez nous. Celle de pouvoir s’essayer à deux spin-off de la saga Ace Attorney, se déroulant dans le passé. Jusque-là, ils n’étaient pas sortis du Japon, Capcom ayant décidé que la saga ne trouvait pas son public ailleurs. Force est de constater le contraire, puisque non seulement les fans encensent le jeu, mais en plus une pétition en ligne demande sa localisation en français ! Mais avant toute chose, parlons de The Great Ace Attorney Chronicles.

The Great Ace Attorney Chronicles, avec Ryonosuke Naruhodo

Si vous ne connaissez pas les jeux Ace Attorney, il s’agit de visual novels se déroulant dans le domaine du judiciaire, et principalement des tribunaux. La saga a commencé sur GBA au Japon avec le premier volet des aventures de Phoenix Wright. Alors que ce volet est arrivé chez nous directement sur DS. C’était la belle époque, le jeu était traduit en français, avec plein de jeux mots et quelques coquilles, rien de bien méchant.

Suivent deux autres jeux, afin de compléter la trilogie. Ceux-ci ont été réédités récemment sur Switch, PS4 et PC. Puis débute une nouvelle trilogie, avec au départ un nouveau héros, Apollo Justice, puis le retour de Phoenix à la barre pour les deux autres opus de la seconde trilogie (j’espère que vous suivez), sortis uniquement chez nous en dématérialisés et non localisés.

Entre temps sont sortis des dérivés, comme les deux Ace Attorney Investigations : Miles Edgeworth. Il s’agit de “l’ennemi” de Phoenix Wright, à savoir l’avocat de l’accusation. Le premier volet est sorti chez nous en boîte mais uniquement en anglais. Et le second n’a jamais vu le jour chez nous. Enfin, Phoenix Wright a connu un superbe cross-over avec Professeur Layton, une autre franchise d’enquêtes et d’énigmes à succès de Nintendo.

Et nous voici enfin à The Great Ace Attorney Chronicles, une duologie mettant en scène non pas Phoenix, Apollo ou Miles (Benjamin en VF), mais Ryonosuke Naruhodo. Celui-ci est un ancêtre de Phoenix Wright vivant à l’ère Meiji (entre 1868 et 1912) et l’on retrouve tout ce qui fait le charme de la série : des procès, des retournements de situation et des personnages hauts en couleurs.

Bienvenue dans la modernité du passé

L’aventure textuelle commence avec notre personnage, Naruhodo… sur le banc des accusés ! Celui-ci est accusé d’avoir tué John Wilson, un professeur d’université, dans un restaurant. Ce qui est faux, bien sûr, mais il va falloir le démontrer. La première affaire dans les jeux Ace Attorney fait souvent office de tutoriel, afin d’apprendre les bases du jeu.

C’est assez simple, il suffit de lire le témoignage des différents témoins à la barre. Les presser un peu pour obtenir d’avantage d’informations. Puis mettre en avant les contradictions de leurs dires, si besoin apporter des preuves matérielles pour confirmer vos paroles, et les amener à changer leur témoignage pour dire la vérité. Sachez que vous jouez toujours l’avocat de la défense. Et que si votre but est d’obtenir l’acquittement de votre client, celui-ci n’est pas toujours tout blanc non plus.

Bref, de votre côté vous allez devoir lire le dossier de l’affaire, examiner les preuves, les profils des témoins… Le tout dans le but de trouver des failles à exploiter. Rappelez-vous que nous sommes dans le passé, donc il n’y a pas de technologies modernes, il va falloir faire tout à l’ancienne. D’ailleurs, le jeu commence au Japon mais vous allez très vite bouger en Angleterre, une terre qui représente la modernité.

The Great Ace Attorney Chronicles introduit deux nouvelles mécaniques de jeu. La première est la présence d’un jury. Ce sont six personnes qui écoutent le déroulement du procès et qui, pendant celui-ci, peuvent décider si l’accusé est coupable ou innocent. Pour cela, ils lancent des boules de feu dans une balance de Thémis. Et si la balance penche à 100% vers un verdict coupable, il va falloir écouter pourquoi le jury pense ainsi. Et relever des incohérences dans leurs certitudes afin de les faire changer d’avis.

L’autre nouveauté très sympathique se déroule en la présence d’Herlock Sholmes. Ce détective au nom familier est aussi efficace que lunaire. Et ses déductions sont rarement au niveau de celles du vrai Holmes. Toutefois, il n’a pas que des mauvaises idées et donc il va falloir l’aider à réviser sa logique pour démêler le vrai du faux. Un très bon moyen de casser un peu le rythme de l’aventure et de découvrir certaines scènes sous plusieurs angles.

The Great Ace Attorney Chronicles : une galerie de personnages attachants

Vous l’avez compris, le gameplay de The Great Ace Attorney Chronicles est assez simple. On fait défiler des lignes de textes, on choisit la bonne option (ou la mauvaise, vous avez droit à l’erreur. Mais pas trop sinon le procès est perdu), la bonne preuve ou le bon argument. Et on avance. Il n’y a pas d’embranchements, les procès n’ont qu’une fin possible, sauf si vous perdez. Mais alors où se situe l’intérêt d’un jeu tel que celui-ci ?

Tout d’abord dans la nature de ses intrigues. Vous arrivez devant une affaire qui paraît claire. Pourtant, en creusant un peu vous allez aller de rebondissement en rebondissement. Et vous découvrirez que dans le monde d’Ace Attorney, il peut se passer des milliers de choses en très peu de temps. On se prend donc vite au jeu du récit et on fait défiler le texte comme si on tournait les pages d’un bon livre.

L’autre argument de choix ce sont les personnages. Ryonosuke Naruhodo, le héros, est sympa. Mais peu sûr de lui et parfois un peu naïf. Non, ceux qui comptent, ce sont tous ceux que vous allez croiser au cours de vos enquêtes et procès. Leur look, leur façon de parler, leur dégaine… Ils dégagent tous quelque chose d’unique et c’est principalement pour eux qu’on progresse, car on veut en savoir plus sur les raisons qui les ont emmenées ici. Alors on se presse d’avancer dans l’histoire tant bien que mal. Mais il faut avoir un certain niveau…

Do you speak Meiji english ?

Nous l’avons dit en introduction, plus le temps a passé, moins Capcom a fait d’effort sur la localisation des jeux Ace Attorney. Celui-ci n’échappe pas à la règle puisqu’il est intégralement en anglais. On a déjà de la chance que le jeu sorte chez nous, on ne va pas non plus se plaindre qu’il est en anglais, si ? Et bien si ! Parce qu’en plus, le niveau de langage est beaucoup plus soutenu que dans les autres jeux. Sans compter les personnages qui parlent une sorte d’argot ou les mots sont transformés. Donc si on n’a pas une solide culture anglaise doublé d’un vocabulaire plus qu’étendu, certains passages du jeu sont complètement cryptiques.

Et lorsqu’il s’agit d’un personnage clé qui s’exprime comme ça, cela donne des longueurs assez rebutantes dans le jeu. Pour information, chaque jeu comporte 5 enquêtes assez longues. Cela donne un total de 10 enquêtes pour une durée de vie globale de 60h environ. Alors on ne va pas se plaindre, c’est génial de rester dans un univers qu’on adore pendant 60h. Mais fatalement, il y a quelques passages à vide, des longueurs. Et le pire c’est que le joueur voit ce qu’il faut faire pour avancer. On le sait. Mais le personnage incarné à l’écran n’étant pas toujours une flèche, il faut attendre tout un développement de l’histoire pour progresser. C’est frustrant car on a l’impression que le jeu est contre soi.

Outre la barrière de la langue et quelques longueurs, le jeu est un véritable chef d’œuvre. Les animations sont à tomber par terre. Chaque enquête s’ouvre par une cinématique en mode anime de toute beauté, on en voudrait plus. Les musiques accompagnent parfaitement chaque moment du procès et changent de rythme au bon moment pour faire monter la pression. Il n’y a vraiment rien à dire là-dessus, le jeu est quasiment parfait pour tous les fans d’Ace Attorney. Et si vous ne connaissez pas la saga, il peut s’agir d’une bonne porte d’entrée, vu qu’il n’y a que des personnages originaux. Mais accrochez-vous à votre TOEIC, car le voyage ne sera pas facile !

Points positifs

  • Des personnages hauts en couleurs
  • Des intrigues toujours bien ficelées
  • Les musiques, indissociables de l'aventure
  • La qualité de l'animation

Points négatifs

  • Intégralement dans un anglais soutenu
  • Quelques longueurs dans les enquêtes/procès
  • Le personnage principal, un peu effacé par rapport à tous les autres

Note

Graphismes 84%
Bande-son 92%
Prise en main 70%
Plaisir de jeu 96%
Durée de vie 90%
Conclusion

The Great Ace Attorney Chronicles est, pour tout fan de la série Ace Attorney, un indispensable. Les habitués le savent maintenant, ils vont devoir compter sur le bon niveau d’anglais pour progresser. Mais attention, cet opus met la barre encore un cran au-dessus en termes d’argot d’époque ou de classe sociale. Mais si vous arrivez à suivre, vous allez être plongé dans des histoires rocambolesques, avec des personnages caricaturaux à souhait. Mais quel plaisir que de retrouver le frisson des tribunaux, quand on sait qu’on tient la preuve décisive, pour lancer un “OBJECTION” à la face du procureur d’en face ! Quel plaisir de voir l’affaire qu’on pensait être un véritable sac de noeuds se dénouer devant nos yeux, à la seule force de notre déduction. Certes il y a quelques longueurs, et du bla bla parfois inutile. Mais c’est aussi pour ça qu’on aime si fort la série Ace Attorney, pour son côté grandiloquent et théâtral. Rien n’est cohérent, le juge est toujours trop laxiste, les témoins mentent sans encourir de sanction… Mais cela reste, dans l’ensemble, un régal et une grande réussite.

Note finale 86% Pas d'objection !

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