L'Hydraflot vole sous le titre du jeu, L'Amerzone Test

Test de L’Amerzone : Le Testament de l’explorateur sur PS5, une vraie bouffée de nostalgie


Fiche jeu

  • Editeur:Microids
  • Developpeur:Microids Studio Paris
  • Supports:PC, PS5, Xbox Series
  • Genres:point'n'click
  • Nombre de joueurs:1 joueur
  • Date de sortie:24 avril 2025

Microids revient en ce mois d’avril 2025 avec une production du studio Microids Paris, L’Amerzone : Le Testament de l’explorateur. Si le nom vous paraît familier, c’est normal : il s’agit d’un remake d’un jeu de 1999, par Benoit Sokal. Ici, c’est Lucas Lagravette aux commandes pour restaurer ce chef-d’œuvre du point’n’click.

L’Amerzone, retour en 1998

Si vous ne connaissez pas L’Amerzone, nous parlons d’un jeu d’aventure type point’n’click conçu par Benoit Sokal. Véritable classique à sa sortie, il fait partie d’un univers un peu plus étendu avec la sortie des jeux Syberia, qui partagent le même monde. L’Amerzone commence par votre arrivée sur la presqu’île de Langrevin, en Bretagne. Nous sommes en 1998 et votre journal, Mondial Magazine, vous envoie interviewer le professeur Valembois dans son phare.

Le phare de Valembois dans l'Amerzone

L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur

Valembois n’est pas des plus appréciés par la communauté scientifique à la suite de son expédition en Amérique du Sud, dans le pays fictif de l’Amerzone. Aujourd’hui, le pays est en joug à une dictature et Valembois vous annonce qu’il a causé du tort au pays lors de sa visite. Il a dérobé un légendaire œuf d’Oiseau Blanc et est revenu avec en France. Le professeur d’histoire naturelle est en fin de vie et vous fait promettre, avant d’expirer, de ramener l’œuf en Amerzone.

C’est le point de départ de notre aventure qui va nous faire voir du paysage, au travers des magnifiques décors imaginés par le regretté Benoit Sokal. Une patte artistique unique que l’on reconnait du premier coup d’œil et si vous aviez fait le jeu à l’époque, vous allez enfiler des chaussons confortables et retrouver vos marques. Avec bien sûr quelques ajouts et nouveautés pour se plier aux standards de 2025 et rajouter quelques petits challenges.

Une aventure toujours aussi poétique

Ce qui saute aux yeux dès le départ, c’est que le jeu a gardé la mécanique de l’époque. On évolue d’écran en écran, qu’il est possible de fouiller à 360°. Mais le personnage reste au centre et vous ne pouvez pas vous déplacer à votre guide. En revanche, la grande nouveauté, c’est qu’il y a une transition entre chaque écran : le personnage se déplace et vous avez, là où avant il y avait un fondu au noir avant de faire apparaître le nouvel écran.

Vol dans l'Hydraflot de l'Amerzone

L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur Vol dans l’Hydraflot de l’Amerzone

L’immersion est plus grande et permet de profiter pleinement des différents environnements. Car après la Bretagne, on s’envole à bord de l’Hydraflot, un moyen de transport qui peut se transformer au fil de votre voyage. On sent les prémices de ce que sera Syberia quelques années après, avec un concept similaire : un personnage principal qui vient du monde moderne. Il/elle rencontre un original qui va le mettre sur les rails d’une aventure qui va remettre en question tout son monde. L’Hydraflot de Valembois pour L’Amerzone, le train avec Oscar et Kate Walker pour aller à Syberia.

D’ailleurs, comme on l’a dit, les jeux cohabitent. Dans le phare de Valembois, vous pouvez retrouver un globe fabriqué par les usines Voralberg. Et dans le téléphone du phare, vous pouvez même composer le numéro de Marson & Lormont, le cabinet d’avocat où travaille Kate Walker. Là, c’est un easter egg pointu, doublé d’un trophée à débloquer. Et au téléphone, vous apprenez que la jeune Kate Walker n’est encore que stagiaire au sein du cabinet.

L’Amerzone, une aventure remise au goût du jour

Pour donner un peu d’épaisseur au titre, Microids Paris a rajouté quelques objectifs secondaires à l’Amerzone. Ainsi, à travers votre carnet de voyage, vous pouvez essayer de chercher des documents et des objets sur des thèmes différents. Quand vous réunissez toutes les infos sur un sujet, vous pouvez écrire (automatiquement) un article et le lire directement dans le menu. De quoi étoffer le lore du jeu, sans compter que les illustrations de Sokal sont aussi accessibles via le carnet de Valembois.

L'un des rares PNJ de l'Amerzone

L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur

D’ailleurs, nous vous conseillons de prendre le temps de tout lire. Ça contribue à vous immerger dans le jeu, à bien comprendre les enjeux de la narration, les liens entre les quelques personnages que vous allez croiser. Ou encore saisir en quoi ce qu’a fait Valembois lors de sa première visite en Amerzone est si controversé. Bref, l’Amerzone est un jeu qui met la narration au cœur de son expérience, donc faites-vous un petit thé, allongez les jambes en avant et lisez, lisez tout.

D’ailleurs, Sokal a déjà fait apparaître l’Amerzone dans une de ses BD, le tome 5 des aventures de son célèbre inspecteur Canardo. Donc voilà, pour ce jeu vidéo version 2025 : des graphismes remis au goût du jour, des déplacements animés et un lore qui prend sa place dans le Sokal-verse de Microids. Le cœur de l’aventure n’a pas été touché, en même temps ç’aurait été compliqué. Car elle est sur des rails et vous suivez le carnet de bord de Valembois pour passer là où il est allé et constater de vos yeux les conséquences de ses actions.

Une aventure linéaire à l’ancienne qui ne plaira pas à tout le monde

Graphiquement, le jeu est une réussite. Chaque paysage est comme une carte postale, à commencer par ce phare gigantesque perdu en Bretagne, la plage de sable blanc, les forêts, le village abandonné, etc. On a envie de faire des captures d’écrans sur chaque paysage pour avoir un beau fond d’écran, un mode photo n’aurait pas été de trop, d’ailleurs, pour faire disparaître le pointeur. Là-dessus, rien à dire, c’est très joli, surtout que ça fait écho à nos souvenirs du jeu de 1999 et il y a donc le vernis de la nostalgie qui vient se superposer.

Un village dans l'Amerzone

L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur

Mais pour apprécier L’Amerzone, il faut aimer ce style un peu rétro. Le fait de ne pas pouvoir se déplacer librement dans le décor, d’avancer sur des rails et de fouiller chaque écran comme à la grande époque du pixel hunting. Là, une touche vous permet de faire apparaître en surbrillance toutes les zones cliquables. Il y a même un mode de difficulté un peu plus élevé, avec moins d’indices à l’écran et dans le carnet, pour vraiment vous faire utiliser vos neurones et votre sens de l’observation.

Le titre conserve les dialogues de l’époque, avec les voix comme on les aime, en français s’il vous plait. La BO a été remaniée par l’inégalable Inon Zur, habitué des productions Microids Paris. C’est toujours aussi agréable pour les oreilles, il n’y a rien de plus à dire. Le titre a une bonne durée de vie pour un point’n’click, comptez environ une douzaine d’heures dans lesquelles on n’a pas le temps de s’ennuyer. En plus, en appuyant deux fois sur X (sur PS5) vous pouvez zapper les animations de déplacement. Et dans chaque tableau, vous pouvez trouver une map pour débloquer le déplacement rapide.

L’Amerzone, un titre à l’ancienne qui nous a plu

Ici, nous avons adoré L’Amerzone, mais c’est parce que nous sommes le cœur de cible de ce jeu. Ayant adoré Syberia, notamment le dernier qui reconnectait avec les deux premiers titres, on retrouve dans L’Amerzone ce côté un peu mélancolique, poétique, avec cet aspect cocooning. Qui fait qu’on a envie d’y jouer bien blotti sous une couverture. Car il convoque des souvenirs, nous rappelle l’époque de l’âge d’or des point’n’click. L’aventure en elle-même est vraiment chouette et on a envie de poursuivre le voyage en transformant l’Hydraflot.

La plage dans l'Amerzone

L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur

D’ailleurs pour faire tout ça, vous devez trouver des disquettes, à l’ancienne ! Mettez ce jeu entre les mains d’un enfant né après les années 2000 et il ne va pas forcément tout comprendre. Mais le jeu est suffisamment bien pensé pour que tout soit accessible à tout le monde, c’est une aventure familiale qui peut tenir tout le monde en haleine. Toutes les générations peuvent se réunir devant L’Amerzone : Le Testament de l’explorateur et vivre une belle aventure sur PlayStation, PC et Xbox Series.

En plus, le titre est vendu moins de 35 euros. Un placement tarifaire qui lui fait honneur, surtout qu’on a eu beaucoup de titres moins bons qui coûtaient le double. Donc si vous cherchez une bonne aventure, que vous aimez les titres Syberia et l’univers de Benoit Sokal en général, vous pouvez vous ruer dessus. C’est un vrai petit bonbon, une parenthèse enchantée qui vient du passé pour nous faire (re)découvrir cette pépite du siècle dernier.

Points positifs

  • La beauté de chaque panneau
  • Une aventure qui nous emporte dès le début
  • Il sublime nos souvenirs
  • L'art de Benoit Sokal

Points négatifs

  • Un héros muet
  • On ne peut pas se déplacer librement

Note

Graphismes 88%
Bande-son 81%
Prise en main 71%
Plaisir de jeu 92%
Durée de vie 80%
Conclusion

L’Amerzone : Le Testament de l’explorateur version 2025 est une belle relecture de l’œuvre originale. Le travail de Microids Studio Paris sur les images fait mouche, si tant est que vous soyez sensible au travail de Benoit Sokal. Le matériau de base est respecté et généreusement mis à jour pour s’adapter aux standards du moment. Les objectifs secondaires permettent de rallonger un peu la durée de vie, les déplacements animés rendent l’aventure plus fluide et les musiques d’Inon Zur illustrent très bien le tout. Il faut aimer les aventures un peu à l’ancienne, être sensible à la poésie qui se dégage du jeu. Ça passe ou ça casse, mais pour nous, c’est une bonne pioche et c’est une belle réussite.

Note finale 82% Poétique

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