Test de Banishers : Ghosts of New Eden sur PS5, la pépite de février

Don’t Nod fait un retour fracassant avec Banishers : Ghosts of New Eden, un action-RPG mené par une trame scénaristique prenante et des mécaniques qui rappellent un peu ce qu’était Vampyr, mais en plus abouti. Une histoire poignante où l’on retrouve les choix qui impactent l’histoire, si chers aux développeurs, avec Antea et Red au centre de tout.

Banishers : Ghosts of New Eden, une histoire de fantômes

L’histoire de Banishers : Ghosts of New Eden se déroule en 1695. Antea Duarte et Red mac Raith sont des banisseurs et surtout : ils s’aiment. Red est l’élève de sa compagne Antea, et nos deux amoureux se dirigent vers New Eden, une ville colonie en Amérique du Nord, en pleine époque des sorcières de Salem. Un banisseur, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’une personne capable d’invoquer et de voir des fantômes, de discuter avec eux pour comprendre pourquoi ils sont encore là, pourquoi ils hantent un lieu ou une personne. Et décider de les élever ou de les bannir.

L’église maudite où tout commence

Antea et Red arrivent donc à New Eden, de nuit, pour rejoindre leur maître, la personne qui leur a demandé de venir à New Eden. Mais celui-ci est mort, et vous allez tenter de comprendre comment et pourquoi. Lors de la toute première nuit à New Eden, vous apprenez que l’Église de la ville est hantée par un Cauchemar, une entité fantomatique surpuissante, à l’origine d’une malédiction locale qui fait que tous les habitants dorment mal et ont des visions.

En pleine nuit, Red se réveille. Antea n’est plus là. Red comprend que sa compagne s’est rendue à l’Église dans le but de chasser le Cauchemar et il la rejoint pour l’aider. Une fois arrivé, il découvre le visage du Cauchemar. Commence alors un combat très vite avorté puisque nos héros sont vite débordés. Alors que le Cauchemar suspend Red au-dessus du vide, il transperce le cœur d’Antea, la tuant sur le coup, puis lâche le corps du mari qui tombe dans une rivière.

Une question d’amour, de vie, de mort

Red se réveille quelques jours plus tard, bien loin de New Eden, aux côtés de Chercheuse, une apprentie sorcière qui l’a soigné pendant qu’il était en convalescence. Une fois remis sur pied, Red n’a qu’une envie : retourner à New Eden pour venger la mort d’Antea en tuant le Cauchemar. Mais il va découvrir une chose : Antea est encore là, sous forme de fantôme. L’entité qu’il s’est juré de bannir de la terre des vivants. Que va-t-il faire ? Qu’allez-vous faire ? Le jeu vous donne alors le choix : élever Antea, et donc la faire disparaître, une fois que le Cauchemar sera mort ? Ou tenter de la ressusciter en utilisant l’essence des vivants, qu’il faudra sacrifier ?

Voici donc le point de départ de Banishers : Ghosts of New Eden. On sent que le studio a bien travaillé sur le scénario et l’aspect psychologique du jeu, et il faut dire que ça marche du tonnerre. Antea et Red sont très attachants, bien travaillés, et leur relation de couple est authentique, ce qui donne lieu à des réactions très humaines de leur part. Les interactions sont naturelles, et leurs échanges tout au long du jeu ne font que renforcer l’empathie qu’on a pour eux. Car on sait qu’au bout du chemin, il y aura un choix fatidique à faire, qui va sceller votre destin.

Le jeu se présente comme un action RPG à la troisième personne, comme God of War ou bien sûr Vampyr, pour ne citer qu’eux. Vous incarnez Red et Antea et switchez de l’un à l’autre par simple pression d’une touche. Vous allez parcourir tout un monde pour rallier New Eden et découvrir les colons qui ont fuit la ville après votre disparition et qui se réfugient dans les bois aux alentours pour tenter de survivre.

Chassez les fantômes à coups de latte

La composante ARPG du jeu implique de nombreuses choses : des combats, bien sûr, contre des fantômes et des entités possédés. À l’instar de The Witcher où il fallait alterner entre les armes pour faire plus de dégâts à tel ou tel type de monstre, ici il faudra alterner entre Antea et Red pour infliger des dégâts aux ennemis. Vous pouvez même réaliser des combos en alternant régulièrement entre les deux. Red dispose d’une épée et, un peu plus tard, d’un mousquet. Antea frappe avec ses poings et est équipée d’amulettes pour se renforcer.

Vous pouvez améliorer vos armes et votre équipement lorsque vous trouvez des refuges avec des feux de camp à allumer. Pour ça il faudra utiliser des ressources ramassées lors de vos pérégrinations. Les feux de camp servent aussi à recharger vos élixirs de guérison, font réapparaître les ennemis, et sont utilisés pour le voyage rapide. Ce qui est pratique pour retourner visiter les précédentes régions lorsque vous débloquez de nouveaux pouvoirs.

Résolvez des cas de hantise dans Banishers

En dehors de l’action, Banishers brille surtout pour ses enquêtes, ses cas de hantise. Au fil du jeu, vous allez croiser des PNJ ou des lieux hantés par des fantômes. Il vous revient de mener l’enquête pour découvrir les tenants et aboutissants de chaque situation. Ce qu’il s’est passé, pourquoi, comment… Pour ça, vous allez interroger les vivants et les morts, utiliser des rituels de bannisseur pour accéder à des échos du passé, et vous faire votre propre avis sur la question.

Une fois tous les éléments en votre possession, vous ferez face aux humains et aux fantômes du cas de hantise. Plusieurs choix s’offrent à vous :

• C’est l’humain qui est à blâmer, vous décidez de le sacrifier, et son essence vient renforcer Antea, dans le but de la ressusciter.
• Le fantôme est une âme en peine, qui errait sur Terre sans penser à mal. Vous pouvez l’élever, ce qui contribuera plus tard à faire de même avec Antea.
• Le fantôme est une mauvaise personne, donc vous pouvez le bannir, ce qui vous permettra d’élever Antea

Ce sont ces cas de hantise qui nous ont le plus plu dans Banishers. Il faut les voir comme des mini-enquêtes qui nous font rencontrer des PNJ bien travaillés, au design unique, avec une histoire qui s’inscrit dans le contexte historique de l’époque. Les récits sont touchants, intrigants, mystérieux… Bref, nous avons adoré résoudre les mystères proposés par le jeu.

Quelques petits soucis néanmoins

Banishers : Ghosts of New Eden nous a beaucoup plus, c’est indéniable. Personnellement, il entre en lice pour être le GOTY 2024 tant son atmosphère est superbement réussie. Objectivement, il y a quand même quelques défauts qu’il faut relever, pour être totalement impartiaux. Le plus flagrant de tous étant son level design. Les zones explorées sont parfois labyrinthiques, avec des zones sur différents niveaux, des passages à escalader, des crevasses dans lesquelles se faufiler, etc. Et on se perd rapidement dans ces dédales de monde semi-ouvert, qui en plus se ressemble un peu tous.

Alors certes il y a différents biomes, avec la forêt, les marais, la montagne gelée, les grottes, les villes… Mais on a l’impression que ce sont justes des variations de skins d’un labyrinthe gigantesque. Heureusement, la boussole fait bien son boulot, et si vous marquez un objectif sur la carte, celle-ci vous guidera rapidement à bon port. L’autre point négatif, c’est le bestiaire. Les fantômes et esprits affrontés se ressemblent tous et il doit y avoir moins de 10 modèles en tout et pour tout, qui reviennent ad nauseam. Dommage, car ça rend les combats un peu monotones.

Enfin, et là ce sont quelques petits soucis de game design, mais lorsque vous achetez du nouvel équipement ou que vous améliorez une pièce possédée, vous ne pouvez pas comparer avec celle que vous avez d’équipée au même moment. Ni voir quelles sont ses perspectives d’amélioration, pour voir si l’investissement vaut le coup.

Mis à part ça, Banishers vaut clairement le détour et est clairement un énorme coup de cœur pour nous. Antea et Red sont superbement doublés en français, les dialogues sont savoureux, la relation des deux personnages est très bien écrite, le scénario se suit avec un plaisir croissant, et on a envie de découvrir le fin mot de l’histoire, autant qu’on le redoute.

Article publié le 28/02/2024 à 6h24