Test

Test de Sonic Forces, vitesse et précipitation


Fiche jeu

La Team Sonic fait suite à un Sonic Mania sorti l’été dernier. Après ce digne retour aux sources d’un Sonic en 2D avec des notions de gameplay certes moderne, nous attendions avec impatience le nouveau né des studios Sega et Altus. En effet la proposition alléchante d’une nouvelle aventure mêlant les univers des épisodes de Sonic plus récents et des opus classiques avait su nous tenir en haleine de longs mois. Sonic et toute sa clique sont de retour pour déjouer les nouveaux plans machiavéliques du Dr Eggman. Notre passage à la Paris Games Week 2017 nous avait permis de nous faire une première idée plutôt correcte de ce Sonic Forces dans sa version démo. Que nous réserve le titre au complet sur Switch ? Nous le découvrons dans ce test en mode TGV.

Sonic Forces va vite, trop vite…

Rien ne va plus dans le monde de notre hérisson bleu préféré. Le Dr Eggman est de retour pour prendre le pouvoir et envahir la planète. Mais tout cela est sans compter sur l’intervention de la fine équipe de Sonic qui, composée de Knuckles, Shadow, Emy, Tails, Silver et j’en passe, font tout pour déjouer ses funestes plans. Tant bien que mal leurs diverses interventions ralentissent  la prise de pouvoir de celui qu’on appelait jadis Robotnik. Mais le Dr n’a pas joué toutes ces cartes et l’apparition d’Infinite pourrait bien faire pencher la balance du côté obscure de la force.

Sonic vaincu et emprisonné Tails prend les choses en mains et complète l’équipe avec de nouvelles recrues. En plus d’un classic Sonic tout droit arrivé d’une dimension parallèle, Sonic Forces crée un point de départ pour justifier la création de votre Avatar. Une nouveauté sympathique qui prendra toute son essence en mode Online. Tout commence par le choix d’une race. Toute une faune s’offre à nous, Chat, Chien, Oiseau, Loup, sans oublié Ours ou encore Lapin vous sont proposés avec, pour chaque type, une particularité passive. Si le chat conserve une pièce quand il se fait toucher, le lapin prolonge son invincibilité et le loup permet de récupérer des objets à distance à la manière d’un aimant. Et c’est aussi au cours de cette aventure de seulement quatre heures environ que vous pourrez collecter bon nombre de cosmétiques pour personnaliser votre mascotte et les fameux Wispons dont les pouvoirs sont tirés tout droit d’un Sonic Colours, sorti en 2010 sur DS. A vous le lance flamme, et arcs électriques, ces équipements vous permettront de vous frayer un chemin parmi les robots qui bloqueront votre route.

L’interface sobre troque les couleurs flashy des premiers opus par le rouge et noir affectionné par Altus (en prenant par exemple Personna 5). Sobriété est vite contrastée par des décors un peu fouillis surtout lors des phases à grande vitesse, où la surcharge d’éléments de fond empêchent une lisibilité aisée de l’action. Nouvelle console oblige, les développeurs ont voulu mettre le paquet visuellement au grand dam de l’ergonomie. Encore plus flagrant, nous faisons un énorme saut en arrière au niveau du gameplay avec un personnage souvent lourd, souffrant d’une inertie à faire rager durant les phases de plateforme et rendant les enchaînements de saut un supplice.

L’accélération, elle aussi, manque un tantinet de courbe ce qui peut dérouter pendant la première heure de jeu. Du moins jusqu’à ce que l’on trouve le bon dosage des gaz afin de prévenir les chutes mortelles du hérisson. Les pics et autre pièges restent donc très difficiles à anticiper à grande vitesse à moins de connaitre le niveau sur le bout des doigts. Mais attention tout n’est clairement pas à jeter, même si le challenge n’est pas de mise dans les missions, même en jouant en difficile. Sonic Forces trouvera nul doute sa force pour la compétition en ligne pour le plaisir des Speedrunners qui tendrons à abuser des dashs, sauts, grapins pour gagner de précieux dixièmes de secondes pour attendre l’élite d’un classement mondial présenté au début et à la fin les missions.

Sortir dans le minimum de temps avec le plus d’anneaux jaunes et étoiles rouges vous permettra de parfaire votre score et d’obtenir la précieuse note S débloquant les armes et cosmétiques. Votre avatar pourra alors recouvrir de belles tenues composées de casques, lunettes, bottes, gants et accessoires. Mais aussi, gagner des bonus attachés aux Wispons comme la possibilité de gagner une invincibilité lorsqu’on obtient 100 anneaux. Ou encore, gagner en vitesse lors des grinds, toujours dans le but d’optimiser la durée des missions. Mais la notion d’avatar ne s’arrête pas la. Vous pourrez en effet, dans une liste déterminée de manière aléatoire, piocher l’avatar d’un autre joueur qui vous aidera dans vos missions. Vous pouvez alors prendre le contrôle de ce dernier pour évoluer le temps d’une mission et briser une routine un peu précoce.

Comme nous le disions précédemment, les missions se trouvent finalement bien simples quelque soit le niveau de difficulté. Des capsules de Nitro ramassées à la pelle dans les niveaux vous permettent en effet d’actionner le Boost. Ce dernier vous propulsera souvent rapidement au panneau de fin, dégommant tout sur le passage, sans vous préoccuper des sauts, des pics et des ennemis. Cette difficulté trop rabotée est encore plus flagrante dans les phases de boss. En effet ils ne disposent que de patterns sommaires et ne vous seront que peu récalcitrants hormis le fait de rallonger la résolution de votre niveau le temps de comprendre comment le battre. Il en va de même avec l’absence de vie et la tumulte de checkpoints. Là ou les épisodes d’antan étaient sévères, vous obligeant à recommencer le niveau, l’acte ou même le jeu. Ce dernier vous replace automatiquement au dernier point de passage précédent votre mort.

 

Niveau bande son nous retrouvons les musiques originales remixées dans les niveaux mettant en scène classic Sonic et de nouvelles créations axées J-Pop dans les niveaux inédits. Sonic Forces est intégralement sous-titré et doublé en français mais les puristes préféreront surement modifier les options pour jouer avec les voix originales Japonaises.

Le soft s’offre tout de même le lux de proposer un DLC gratuit à la sortie pour jouer avec Shadow sur 13 nouvelles missions rallongeant un peu le jeu qui est un peu trop court vis à vis des 4 ans de développement qu’il aura demandé. Par rapport à notre preview lors de la Paris Games Week nous pouvons aussi noter la présence effective de la fameuse mise à jour permettant de ramasser les anneaux perdus quand on se fait toucher, simplifiant au final encore un peu plus la difficulté.

Notre test s’est porté sur la Switch qui, au premier regard, semble une adaptation basique du titre se limitant à la portabilité en oubliant de profiter du gyroscope ou encore de l’accéléromètre. Encore plus décevant, le jeu semble disposer d’un niveau de détail bien plus bas que sur les autres consoles du marché avec même un framerate qui peut ressentir quelques baisses lors d’écrans chargés. cela, tant en mode nomade que sur socle, réduisant toujours un peu plus cette lisibilité et la réactivité à l’écran.

Nous ne pouvons pas non plus affirmer que nous passons un mauvais moment car malgré ses travers, Sonic Forces offre un divertissement palpable avec sa jouabilité hyper nerveuse et sa sensation de vitesse offerte par des mouvements de caméra forts dynamiques, passant de la 3D à la 2.5D et inversement.

Points positifs

  • La sensation de vitesse toujours grisante
  • L'avatar personnalisable
  • Les armes et bonus
  • Un mode online profitant au speedrunners
  • Les voix japonaises
  • Le scénario original et au goût du jour

Points négatifs

  • Un adaptation sur Nintendo Switch plutôt ratée
  • La physique des sauts avec trop d'inertie
  • Des décors trop confus
  • Un manque de lisibilité à grande vitesse
  • Un challenge absent

Note

Graphismes 70%
Bande-Son 75%
Prise en main 80%
Plaisir de jeu 70%
Durée de vie 50%
Conclusion

Sonic Forces est disponible après quatre ans de développement. Un dur labeur qui n’offrira au final que quatre heures de jeu sur une trentaine de missions (à l’heure actuelle mais complétées par l’épisode Shadow du DLC). Si le challenge n’est pas vraiment au rendez-vous, le titre tire sa force dans sa proposition de course contre la montre en mode Online. Une belle opportunité proposée aux Speedrunners de mettre à mal leurs nerfs et leur dextérité pour gagner des précieuses secondes.

Nous regrettons un choix esthétique un peu trop chargé rendant la lisibilité de l’action peu agréable à grande vitesse. Le scénario, quant à lui, permet à nouveau à Sonic Moderne et Classique de se partager l’écran pour le plus grand bonheur des fans mais aussi de faire entrer sur scène notre avatar personnalisé (où cosmétiques et armes sont au rendez-vous). Le jeu se rend en définitive plus accessible à un jeune public ou aux nouveaux arrivés, alors que les vétérans du genre se dirigeront plus vers un Sonic Mania, d’avantage fidèle à ce qu’on attend d’un Sonic.

Note finale 69% Un peu court

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