Test GT7 (PS4) : Gran Turismo au sommet de son art
Quatre ans après Sport, huit ans après GT6, Gran Turismo revient sur le devant de la scène avec GT7. Un opus axé sur la transmission de la culture automobile, mêlant nouveautés et passé avec succès. Que vaut-il, dans les faits? Voici notre test !
Voilà près de quatre ans que sortait Gran Turismo Sport. Axé sur les courses en ligne, l’esport et le simracing, ce dernier explorait une nouvelle voix. De quoi décevoir quelque peu une partie de la communauté, regrettant notamment l’absence d’un mode Campagne développé.
En 2022, Polyphony Digital renoue avec son glorieux passé, dans un titre plus classique, avec une Campagne développée. Le but affiché, martelé par les créateurs du jeu depuis des mois est simple : célébrer et transmettre la culture de l’automobile, au travers de GT7.
Gran Turismo 7, l’école de l’automobile
Pour ces raisons, Gran Turismo 7 met l’accent sur l’humain. En effet, qui ou quoi de mieux que l’Homme lui-même pour communiquer, échanger et transmettre avec ses semblables?
L’introduction se fait en musique au travers d’un nouveau mode de jeu, le Rallye Musical. S’il ne s’agit que d’un simple contre-la-montre, dans lequel des battements font office de chronomètre, le procédé reste agréable, pour peu que l’on apprécie les musiques proposées. Car ces dernières sont diffusées bien plus fort que le son du véhicule. Ce qui peut aussi rendre la prise en main un peu plus délicate.
Une fois ceci achevé, la nouvelle carte du jeu se dévoile alors à nos yeux. Vaste, elle pourrait s’avérer difficile à comprendre, si une certaine Sarah ne nous accueillait pas pour nous faire découvrir ses fonctionnalités, en quelques lignes.
Cette dernière nous redirige ensuite vers le Café, lieu central du jeu, où nous attend Luca. À son tour, il prend le relais pour nous expliquer plus en détail le rôle du Cafe, puis tous modes de jeu ou presque, en nous proposant divers défis. Sarah nous accompagne dans notre découverte de chacun de ces modes, avec à chaque fois un personnage différent (voire plus) nous accueillant et nous aiguillant.
Quant à la transmission de la culture de l’automobile en elle-même, le Cafe est aussi le lieu où se retrouvent les créateurs de différents véhicules. Au fur et à mesure de notre progression, dessinateurs et ingénieurs viennent témoigner de la création de divers modèles. Le tout s’ajoute à de nombreuses descriptions détaillées sur chaque voiture. Un travail titanesque, le jeu comptant actuellement plus de 400 véhicules, des plus basiques aux modèles historiques, en passant par des véhicules de course emblématiques.
Une campagne développée
Le premier lieu vers lequel nous renvoie le Cafe est le Centre des Permis. S’il est bien présent dans GT Sport, ce dernier reste assez peu développé, et surtout relativement simple. Tout change dans GT7. En effet, les fameux Permis Débutant A, B, International A, B et Super, marquent leur retour. Chacun comporte 10 défis. La plupart sont assez simples à réussir (en obtenant au moins le bronze) mais d’autres peuvent s’avérer bien plus difficiles. Dans ce contexte, une aide est la bienvenue…
Et comme Polyphony Digital ne fait pas les choses à moitié, les développeurs du jeu ont fait appel aux meilleurs : à savoir certains des champions de Gran Turismo les plus véloces ! Parmi eux se trouvent notamment les champions du monde Igor Fraga, Mikail Hizal ou Takuma Miyazono. Entre deux encouragements, ces derniers apportent conseils et démonstrations, afin de nous aider à franchir les niveaux.
L’obtention de certains permis donne ensuite le droit de se lancer dans différentes compétitions. Le Cafe revient à nouveau au centre du jeu, puisque ce dernier propose de compléter différents livres portant sur certains types de véhicules (par exemple, les sportives à hayon françaises). Cela permet de faire ses premiers pas en course, même si les épreuves ne sont pas réellement variées. La plupart du temps, il s’agit de courses sans lien ou d’un mini-championnat. Heureusement, la variété des tracés, des véhicules, le sentiment de progression constant et la présence, à nouveau, de gamers du titre, gomment quelque peu cet aspect.
Différents modes de jeu apparaissent néanmoins une fois chaque tracé débloqué. Citons ainsi des championnats plus importants, ou encore l’Expérience du Circuit, afin d’apprendre tous les secrets des circuits. Diverses missions sont également disponibles, dans un autre mode de jeu.
Le contenu, point fort de GT7
Il y a donc de quoi faire, avec plus de 90 tracés formant le monde de GT7. Parmi ces circuits se trouvent les coutumiers du jeu, comme Brands Hatch ou Le Mans. On retrouve également des tracés fictifs présents dans GT Sport, comme le circuit d’Alsace.
Le retour aux sources se remarque aussi dans cette partie du jeu, avec un retour au premier plan de circuits réels et fictifs emblématiques de l’histoire de la série. Citons ainsi, en pagaille, Trial Mountain, le High Speed Ring ou encore Deep Forest. Côté tracés réels, Daytona est au premier rang.
L’une des grandes nouveautés réside toutefois dans les modifications apportées à ces circuits. Les tracés évoluent quelque peu, les graphismes et l’expérience de pilotage sont bien sûr différents. Notons également l’ajout de nouvelles variantes de certains tracés. Le circuit d’Alsace accueille ainsi un nouveau parcours, nommé “Site d’essais” et long de 2,1 kilomètres, avec une immense montée.
Pimp My Ride
Le contenu se retrouve également dans les nombreuses options de personnalisation de GT Sport. Premièrement avec les pièces liées à la performance. Dans l'”Atelier de préparation”, chaque véhicule dispose de près 60 éléments visant à modifier ses performances. Un point important de cet opus, afin de jouer la gagne au moment de lancer des courses.
Une fois les performances modifiées, direction GT Auto, pour s’occuper de l’aspect extérieur de son véhicule. Les possibilités sont variées, d’un simple lavage à l’installation de pièces aérodynamiques, ou des modifications au niveau de la carrosserie. Le temps file aussi vite que l’argent.
Mais tout cela ne serait complet sans la présence d’un éditeur de livrées. Déjà présent dans GT Sport, ce dernier reprend les mêmes codes, tout en offrant plus de liberté. Globalement, cela facilite la tâche au moment de poser stickers et autres décorations. Il en va de même du côté de la personnalisation des combinaisons ou des casques. Le tout peut évidemment se partager en ligne.
Les affaires sont les affaires…
En célébrant la culture de l’automobile, Gran Turismo 7 célèbre également toute la vie créée autour de ce monde. En particulier dans le domaine de la vente de véhicules. Avec plus de 400 voitures, l’achat reste parfois le seul moyen de se procurer certains modèles.
Pour se faire, les ventes de voitures sont séparées en trois pans distincts. On retrouve d’abord le “Brand Central”, qui permet d’acheter des véhicules neufs produits à partir de 2001. Le “Concessionnaire de voitures d’occasion” offre de son côté des véhicules usagés, quand le “Concessionnaire de voitures légendaires” possède des modèles de légende.
Le grand intérêt de ces trois concessionnaires réside dans le fait que tout y est évolutif. Certains véhicules sont disponibles durant quelques jours, avant de disparaître. Les prix fluctuent également. D’une autre manière, des invitations à acheter des véhicules d’exception sont parfois lancées, avant de disparaître. De quoi donner encore un peu plus de vie à ce jeu.
Gran Turismo 7, enfin The Real Driving Simulator ?
Avis aux amateurs de simulation, Gran Turismo 7 pourrait également vous surprendre ! En effet, alors que la série est habituellement orientée “sim-cade” (entre simulation et arcade), cet opus franchit un pas dans la modélisation du pilotage.
Cela se ressent dans les premiers instants de jeu. Si vous êtes habitué de GT Sport et jouez sans les aides au pilotage, oubliez les freinages et accélérations à fond sans se poser de question. GT7 demande, impose même, une philosophie de jeu totalement différente. La douceur et la précision priment dans chaque geste, au risque de commettre une petite erreur.
Sauf que le moindre écart s’avère extrêmement coûteux. Freiner trop fort mènera à une réelle impossibilité de tourner, conduisant à un violent sous-virage, au risque d’accélérer par la suite un peu trop brusquement ou hors de la trajectoire et de partir en tête-à-queue.
Par temps sec, cette physique peut avoir un côté très surprenant, voire frustrant. Mais sur une piste mouillée, séchante ou grasse, l’utilisation d’aides au pilotage est parfois obligatoire, surtout lorsque les pneus chaussés ne sont pas adaptés. Car la météo peut évoluer sur certains circuits, rendant des portions du tracé mouillées, là ou d’autres endroits sont secs.
Fort de ses partenariats avec Brembo (systèmes de freinage), Michelin (pneumatiques), de l’aide de Lewis Hamilton et des gamers des FIA GTC, Gran Turismo 7 fait donc un grand pas vers la simulation. Le pilotage requiert désormais un réel effort d’adaptation et une concentration de tous les instants.
Un jeu ancré dans le réel
La météo a un rôle d’autant plus important que GT7 se veut un opus ancré dans le réel. Les développeurs du jeu ont donc compilé d’innombrables données météorologiques de certains endroits sur Terre, afin de proposer un rendu encore plus réaliste. Par temps sec comme par temps de pluie, les pistes n’ont pas toutes le même ressenti, ne s’assèchent pas toutes de la même manière. Quand la trajectoire est presque sèche, attention aux flaques d’eau ou aux vibreurs. Quelques centimètres trop large et la voiture devient quasiment inconduisible.
Dans ces conditions, le radar de précipitations prend une importance capitale. Sa compréhension est simple, mais il est difficile de jongler entre pilotage et lecture des données. L’erreur survient vite, si l’on s’attarde un peu trop à tenter de passer entre les gouttes.
Autre aspect réaliste sur lequel il est difficile de s’attarder en course : l’amélioration du ciel nocturne. Les développeurs du jeu ont en effet compilé des données basées sur l’heure et l’emplacement de chaque circuit, afin de rendre le ciel plus vrai que nature.
GT7 célèbre la beauté de l’automobile
Ces aspects prennent toutefois une importance considérable quand il s’agit de s’intéresser à tout l’environnement graphique. Le fait que les voitures reflètent le monde n’a jamais été aussi réel que dans ce jeu. Avec des graphismes léchés, GT7 s’inscrit comme une sorte d’oeuvre d’art du jeu vidéo.
Tous les moyens sont bons pour profiter de ces finitions. Premièrement avec le nouveau mode de rediffusion musicale, fondé sur des angles de caméra et des changements de plans synchronisés avec la musique. Un régal, de quoi se plonger dans un quasi-film de sa course, entre musique et hurlement des moteurs. Ce mode connaît toutefois quelques limites. Citons notamment des plans qui peuvent se suivre de manière un peu monotone.
Outre la vidéo, les aspects graphiques du jeu sont également appréciables en photographie. Les rediffusions sont ainsi l’opportunité de s’intéresser de plus près au travail des développeurs sur la conception du ciel nocturne, ou sur les conditions météorologiques relatives à chaque circuit.
Pour des clichés encore plus travaillés, le mode Scapes est également présent. S’il reprend un format similaire à GT Sport, son potentiel est davantage poussé. La présence de détails, comme des poussières de frein ou des gouttes de pluie ajoute plus de vie à chaque cliché. Dans son objectif d’accessibilité, des tutoriels sont également présentés par Olivier, guide-photographe du jeu.
GT7 délaisse-t-il le mode en ligne?
Pour ce qui est des courses en ligne, notre avis reste plus mitigé. GT7 comprend le mode Sport et le mode multi-joueur, avec des courses officielles et des salons privés. Mais la grande question liée au retour des Points de Performance et à l’importance des réglages reste celle de l’égalité lors des courses en ligne.
Dans GT Sport, les joueurs utilisant une certaine voiture pour une course officielle en ligne s’affrontaient à égalité. Si tout le monde prenait la même voiture, les performances étaient les mêmes et tout se jouait au pilotage.
Or, sur ce point, GT7 rebat les cartes. Les points de performance rendent chaque véhicule unique, suivant leurs réglages, ou la manière dont sont distribués ces Points de Performance. Le match en ligne est donc plus ouvert. Faire une performance demandera sans doute plus de temps, surtout dans le menu des réglages, à tester différentes options. Ceux qui n’auront pas ce temps risquent de se retrouver plus en difficulté que dans GT Sport.
Pour ce qui est des salons privés en ligne, la déception est présente, puisqu’ils comportent moins d’options que dans GT Sport. Outre les nouveautés apportées par le jeu en matière de Points de Performance ou de météo, l’un des principaux changement provient également de la gestion automatique des pénalités. Désormais, les pénalités pour avoir coupé un virage, par exemple, seront observées par le jeu à divers endroits prévus à cet effet, et non plus par le joueur lui-même quand il le souhaite.
- Le contenu
- La transmission de la culture automobile
- La présence d'humains, de gamers des FIA GTC
- Les options de personnalisation
- Le jeu est vivant
- Le retour des circuits de légende
- Les variantes des différents tracés
- La beauté du jeu
- La conduite qui franchit un pas vers la simulation
- Le changement de philosophie du jeu, qui n'est plus axé uniquement sur la conduite compétitive
- Le match est plus ouvert en ligne
- Les changements de météo
- L'attente
- Les réglages peuvent être un peu compliqués
- Le changement de philosophie du jeu, qui n'est plus axé uniquement sur la conduite compétitive
- Les courses en ligne officielles perdent de leur simplicité
- Les salons privés en ligne ont moins d'options
L’attente fut longue, les attentes élevées, mais Polyphony Digital répond parfaitement présent avec Gran Turismo 7. En proposant un jeu développé, au large contenu, vivant, artistique, axé sur la simulation, mais également un mode en ligne, difficile de voir ce qui pourrait déplaire. On regrette toutefois que le jeu puisse être un peu compliqué au niveau des réglages, que certains modes montrent leurs limites, et que les courses en ligne perdent quelque peu de leur simplicité.
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