Test de Homefront The Revolution (PS4) : la déception
Cinq ans après un premier opus loin d’être convaincant, voici Homefront The Revolution qui, comme son prédécesseur déçoit. Pourtant toutes les conditions étaient réunies pour faire de ce jeu un succès et un véritable RPG de qualité à la première personne. Mais les développeurs de Free Radical Design en ont décidé autrement. Malgré un scénario intéressant et un bon concept, le jeu est loin de répondre aux attentes notamment à cause des nombreux bugs et du moteur graphique dépassé.
Un scénario à l’américaine
Dans Homefront The Revolution, le joueur se retrouve projeté dans un avenir proche dans les rues de Philadelphie. Mais celles-ci sont sous le contrôle de la Corée du Nord, avec des troupes venues d’Asie qui n’hésitent pas à tirer au premier mouvement hostile. La résistance s’organise autour d’un dénommé Ben Walker et l’objectif est de mobiliser le peuple en réalisant diverses actions (libération de prisonniers, allumage de radio, etc…). Quartier par Quartier, il faut capturer des points de contrôle (dans le style de Far Cry) en tuant quelques « Nord-Co » sans vous faire repérer. L’ambiance est assez réaliste avec des graphismes plutôt convaincants, voitures cramées, prostituée de coin de rue, vendeur, SDF, tous les éléments nécessaires pour se retrouver dans une atmosphère post-apocalypse.
Un bon concept mal exploité
En soit, le concept est donc intéressant mais au bout de trois ou quatre heures de jeu, on craque. Les quartiers de Philadelphie se ressemblent pratiquement tous, l’ambiance reste toujours la même et le système est vraiment trop strict. En effet, les unités Nord-Coréennes ont besoin de trois secondes pour vous voir et ainsi donner l’alerte pour ramener un régiment à vos trousses. Le jeu étant difficile, une escouade arrive et le rêve est fini. De plus les tirs essuyés sont quelques fois mal indiqués, ce qui rend l’expérience d’autant plus agaçante.
Homefront permet donc l’infiltration avec de nombreuses cachettes dédiées à cet effet et des attaques au corps à corps assez concluantes. Les armes sont le côté positif avec un système de modification rapide des armes qui fait passer d’un simple pistolet à une mitraillette légère. Vous retrouverez un arsenal bien fourni avec un fusil à pompe, une arbalète, un fusil d’assaut, un fusil sniper et un lance-roquette, ainsi qu’un kit guérilla comprenant cocktail molotov, module hacking, grenade et leurre. D’ailleurs le hacking est assez simpliste avec une sorte de cylindre à antenne que l’on pose sur notre cible et c’est tout. Autre bonne idée mal exploitée : la moto. Plusieurs deux roues sont cachés à travers les rues de Philadelphie mais les développeurs ont réussi à en faire une véhicule rigide et très peu maniable, plus proche du semi-remorque que de la moto se faufilant entre les lignes ennemies. Après quelques tests (et quelques morts) vous vous dites même que vous allez finir par continuer à pied, même si marcher sur le trottoir est loin d’être évident, voire même insupportable.
Bugs, lenteur et autres désagréments
Si les concepts étaient seulement mal exploités mais que le jeu était fluide, ce titre serait vraiment intéressant à jouer. Mais voilà, bienvenue dans le début des années 2 000 avec un moteur graphique décevant. Les bugs sont le quotidien du joueur avec des personnages volants, des passages sous la carte et on en passe. Sur consoles la fête est plus folle, vous avez parfois l’impression que votre personnage est handicapé et ne parviendra jamais à marcher de manière fluide (calmez-vous ce n’est qu’une mauvaise passe). Les dialogues sont, eux, de mauvaises qualité surtout au niveau de la synchronisation avec la bouche des personnages. Au final, on se rend compte que Dumbster Studio offre 30 images par seconde, mais le jeu semble être bâclé. Après un temps de chargement on se retrouve bloqué quelques secondes, rien de plus désagréable. Ah si ! Subir des bugs pendant les phases de combat, dans ces cas-là, gardez votre calme, éteignez votre console et allez faire un footing (ou alors détruisez votre télé mais cela ne résoudra rien). Vous l’aurez donc compris le plaisir de jouer est grandement entaché et dans le même style on retrouve le dernier Tom Clancy’s The Division qui est réellement un meilleur investissement.
Mode Online : attaque / défense
Le multijoueur vous offre la possibilité de créer un style de personnage avec des caractéristiques spécifiques (encaisse moins de dégâts, meilleur au corps à corps, etc…). À l’aide de trois autres joueurs vous devez soit attaquer, soit défendre, mais dans ce mode baptisé Résistance devient vite redondant et dénué d’intérêt comparé à l’histoire qui vaut presque le coup d’être vécue. On voit que le développeur n’a pas énormément misé sur le jeu en ligne, dommage, en 2016 c’est tout de même un point à soigner. Négligence volontaire ou non, peu importe le résultat reste le même.
- Les graphismes
- Les armes
- Le concept
- Le mode de modification rapide
- L’atmosphère totalitariste et plutôt intéressante
- Les bugs omniprésents
- La moto, moins maniable qu’un poids lourd
- Les ralentissements sur Playstation 4
- Le côté redondant et lassant
Il est très rare de vouloir se séparer d’un jeu au bout de seulement cinq heures. Pourtant Homefront The Revolution risque de vous donner ce sentiment, et ce, malgré l’ambiance plutôt immersive et les graphismes de bonne qualité. Le manque d’optimisation conduit à des bugs et autre ralentissements qui rendent le gameplay désastreux et agaçant. L’atmosphère totalitariste est plutôt intéressant en soit, mais elle méritait d’être soignée et d’être, aussi, moins sévère. Un jeu qui semble à moitié fini, il est difficile de faire des compliments sur un titre si attendu et si décevant au final. Surtout que le scénario nous laissait imaginer un jeu de qualité et addictif pour, au final, être très loin du compte…