Test

Test de Split Fiction sur PS5 : une aventure en demi-teinte


Fiche jeu

  • Editeur:EA Originals
  • Developpeur:Hazelight Studios
  • Supports:PC, PS5, Xbox Series
  • Genres:aventure, Coopératif
  • Nombre de joueurs:2 joueurs en local ou en ligne, cross plateforme
  • Date de sortie:6 mars 2025

Split Fiction est le nouveau titre d’Hazelight Studios, derrière lequel on retrouve le réalisateur Josef Fares. Habitué des jeux en coop, il revient avec une proposition qui se veut originale : suivre les aventures de Mio et Zoé dans leur univers de prédilection : la science-fiction et la fantasy. Le tout dans une formule bien connue où les deux joueurs/personnages doivent s’entraider pour avancer.

Split Fiction, un récit en dualité

L’histoire de Split Fiction commence quand Mio, une jeune femme, se rend chez Rader, une maison d’édition qui a plutôt le look d’une multinationale high tech. Elle vient pour tenter de faire éditer un de ses romans et rencontre, dans l’ascenseur, une autre jeune femme Zoé. Celle-ci est venu avec les mêmes intentions et toutes deux se retrouvent face à Rader, en compagnie d’autres auteurs.

Mio et Zoé se rencontrent dans l'ascenseur. (Split Fiction)

Rader explique à tout ce petit monde qu’ils vont être relié à une machine qui va leur permettre de vivre dans les univers qu’ils ont en tête. Chaque auteur est donc plongé dans une bulle de stase, mais quand arrive le tour de Mio, elle panique et veut arrêter l’expérience. Rader tente de la convaincre d’y aller, s’en suit une altercation qui projette Mio dans la bulle de Zoé. Les deux jeunes femmes vont alors se retrouver et partager leurs univers, alternant l’un et l’autre jusqu’à trouver la sortie.

C’est ainsi que les deux joueurs vont se retrouver à parcourir des univers SF et Fantasy et vivre de rocambolesques aventures. Un prétexte narratif pour créer une relation entre deux personnes que tout oppose : non seulement leur univers mais aussi, et vous le découvrirez en jouant, les motivations qui les ont poussés à venir chez Rader pour se faire publier. Une relation qui va évoluer tout au long du jeux, comme c’était le cas dans A Way Out et It Takes Two, les deux jeux précédents du studio.

Un écran scindé en deux pour des actions complémentaires

Vous l’aurez compris, il faut obligatoirement être deux pour jouer à Split Fiction. Par contre, le studio a bien pensé les choses : il suffit d’un jeu acheté pour jouer à deux. Le second joueur peut télécharger une version “Pass Ami” gratuite et ainsi rejoindre le possesseur du titre pour vivre l’aventure. Mieux : le jeu est cross-plateforme, ainsi vous pouvez jouer sur PS5 avec un ami sur PC ou Xbox Series. Chaque joueur peut choisir son personnage en début de partie, intervertir lorsque vous chargez une sauvegarde pour varier les plaisirs, même s’il vaut mieux faire deux parties : une dans la peau de Mio et l’autre dans celle de Zoé. Sans oublier que le jeu peut être joué en coop locale sur le même écran, un vrai plaisir.

Scène de voitures volantes dans Split Fiction où il faut sauter de l'une sur l'autre

Quoi qu’il en soit, peu importe comment et avec qui vous jouez : l’écran est scindé en deux 80% du temps. Mio est à gauche, Zoé à droite et de temps en temps, vous passez en plein écran lors de scènes d’action grandiloquentes. Sinon, vous évoluez chacune sur votre côté de l’écran, même lorsque vous vous rejoignez. Le titre alterne entre phases de plateforme avec saut, double saut, dash et grappin, quelques énigmes qui vont vous demander de réfléchir à deux et des combats de boss.

La structure du titre est assez simple : vous faites un niveau de SF, puis un de Fantasy, puis un de SF, etc. À la fin de chaque niveau, il y a un boss suivi d’un retour dans une zone “neutre” où vous voyez ce qu’il se passe à l’extérieur, avec Rader qui pète un plomb, avant de retourner dans une nouvelle faille et explorer un nouveau biome. Dans chaque niveau, vous pouvez aussi trouver des brèches pour faire un petit niveau bonus, souvent synonyme de gameplay unique, qui sont sûrement les moments les plus sympas du jeu.

Split Fiction s’inspire de quasiment toute la pop culture

Dans les thématiques abordées, Split Fiction est assez contradictoire. Car il raconte l’histoire d’un éditeur peu scrupuleux qui se sert de sa machine pour piller les univers imaginaires de ses auteurs pour ensuite les publier et se faire un max d’argent sans avoir à faire grand-chose. On y lit bien sûr une critique du raz de marée de l’IA qui envahit une grande part de nos vies et menace de nombreux secteurs. Mais d’un autre côté, Split Fiction ne cache pas toutes ses inspirations et multiplie les clins d’œil et les hommages à un nombre incalculable d’œuvres de la pop culture.

Mio et Zoé sont devant un géant dans Split Fiction

Déjà, rien qu’en mêlant SF et Fantasy, vous savez d’avance que vous aurez de grosses inspirations Star Wars d’un côté, Seigneur des Anneaux de l’autre. Ça ne loupe pas, bien sûr, mais vous retrouvez aussi du Blade Runner, Gunnm, Harry Potter, Gravity, pour ne citer qu’eux. Il y a même des références claires à Assassin’s Creed avec un saut de la foi accompagné d’un cri de poulet, un niveau qui s’intitule tout bonnement Les Sables du Temps (bisou Prince of Persia). Fares se fait même plaisir en référençant ses propres jeux avec un niveau dans un monde de géants (Brothers: A Tale of Two Sons) et un clin d’œil dans le niveau de la prison où l’on voit Léo et Vincent, les héros de A Way Out, enfermés dans des containers qu’il est possible de larguer.

Alors le fan de pop culture sera ravi d’évoluer dans cette énorme parc d’attraction qui semble donner un coup de coude dans le bras à chaque recoin. Et c’est un vrai plaisir de s’amuser à relever chaque référence du jeu, comme cette réplique de Rader qui dit “si elles crament, elles crament”, tel Ivan Drago, interprété par Dolph Lundgren dans Rocky IV et son fameux “si il meurt, il meurt”. Ce qu’il y a de bien c’est que l’éventail d’hommages plus ou moins appuyés est suffisamment large pour que tout le monde relève un détail qu’il connaît. Mais quid de l’identité du jeu ?

Un jeu qui a du mal à provoquer l’empathie

Incontestablement, Split Fiction souffre de la comparaison avec It Takes Two. C’est en quelque sorte “le jeu d’après”, attendu par les fans qui espèrent voir la formule fonctionner encore. Et il semblerait que ça ait marché, le jeu ayant reçu de super avis dans la presse, avec une note de 91 sur Metacritic. Le fait que ce test arrive après nous permet de prendre un peu de recul et de se questionner sur ça. Non pas que le jeu ne mérite pas son succès, bien au contraire, mais nous l’avons trouvé quelques crans en-dessous d’It Takes Two.

Petite séquence de ski nautique dans Split Fiction

Déjà, la relation entre les deux héroïnes. Le fait qu’elles ne se connaissent pas et doivent donc, le temps d’un jeu, bâtir une relation, l’éprouver, se confier leurs secrets et leurs peurs les plus profondes : ça n’a pas pris de notre côté. Nous avons eu du mal à nous attacher aux personnages, à leur histoire et à avoir de l’empathie avec ce qu’elles vivent. On sent bien que les niveaux traversés sont en résonance avec leur récit personnel, mais ça ne nous a pas marqué plus que ça.

Là où dans It Takes Two, l’alchimie a pris plus vite. Parce que les personnages forment un couple, donc un binôme avec des bases, une complicité, même s’ils étaient en train de se séparer. Ce qui offrait des dialogues et des scènes croustillantes. De plus, dans It Takes Two, on rencontrait souvent d’autres personnages à qui parler, ne serait-ce que l’insupportable Dr Hakim et ses conseils sur l’amour. Là, Mio et Zoé sont seules tout le temps et n’échangent avec personne d’autre, ce qui limite les interactions et rend le jeu un peu moins vivant. C’est dommage, car pour un titre comme Split Fiction qui nous parle d’œuvres littéraires, on ne croise quasiment pas un chat.

Des phases de gameplay parfois discutables

Pour revenir aux mécaniques du jeu en lui-même, il y a là aussi quelques petites choses à redire. Le jeu enchaîne les idées de gameplay, parfois ça passe, parfois ça casse. Le problème, c’est que quand il y a une idée, celle-ci est déclinée en deux ou trois fois. Vous avez un planeur et un parcours à suivre en passant dans des anneaux magiques ? Aller, on va le faire non pas une, non pas deux, mais trois fois, tant pis si vous n’y arrivez pas ou que vous pestez. Et c’est pareil pour chaque nouvelle idée soulevée par le jeu. Alors elles ne sont pas toutes désagréables, et si vous accrochez, ça va passer crème. Mais quand c’est un passage qui vous fait rager, c’est frustrant de savoir que vous êtes loin d’avoir fini.

Environnement fantasy dans Split Fiction

Alors le jeu a eu la bonne idée de mettre en place plusieurs choses. La première, ce sont les checkpoints fréquents. Généralement, vous n’aurez pas à vous retaper toute une séquence et vous reprendrez quasiment là où vous êtes mort. L’autre, c’est le fait que tant qu’un joueur est vivant, l’autre peut respawn à l’infini en tapotant le bouton Triangle sur PS5. Aussi, si l’autre joueur continue d’avancer alors que vous êtes mort, vous pouvez réapparaître à ses côtés et ainsi zapper le passage qui vous posait un problème.

Un dernier mot aussi sur les boss : ce sont de vrais sacs à PV, parfois avec plusieurs formes. Il faut analyser leur pattern et attendre qu’ils exposent leur vulnérabilité pour pouvoir taper. Généralement, l’une des héroïnes se charge de l’exposition, l’autre du côté passage à tabac. Toujours avec ce petit twist de gameplay propre au niveau que vous venez de parcourir et qui vous a donné des habilités particulières. Là aussi, heureusement que les checkpoints sont généreux.

Split Fiction reste quand même un bon jeu

Malgré tout ce que nous en avons dit, Split Fiction reste un bon jeu. Juste, pour nous, il ne tient pas la comparaison avec It Takes Two. Déjà, rien que le fait d’avoir limiter son terrain de jeu à la SF et la Fantasy (même si ce sont des univers très riches) fait qu’il se bride sur certains aspects du jeu. On sait, de base, qu’on va se cantonner à l’espace, aux vaisseaux spatiaux, lasers, sorciers, dragons, magie, etc. Après, c’est fait suffisamment bien pour s’amuser, mais le fait d’alterner entre les deux mêmes univers donne un aspect redite très (trop) prononcé.

Zoé saut et Mio s'apprête à la rattraper dans Split Fiction

En plus, le jeu est intégralement doublé en français, ce qui est sympa car ça permet de se concentrer sur l’action, visuellement parlant, tout en suivant l’histoire d’une oreille. En plus, la VF est de bonne facture même si les puristes iront mettre le jeu en VO pour avoir le jeu des actrices à partir desquelles les personnages ont été modélisées. Le jeu est fluide, parfois illisible quand il y a trop d’informations à l’écran, les musiques accompagnent bien l’aventure. Et certains panoramas sont véritablement à couper le souffle, notamment dans le monde Fantasy.

Par contre, on a eu l’impression que le personnage de Mio avait un traitement de personnage principal, là où Zoé était parfois cantonné au rôle de support. Peut-être n’était-ce qu’une impression et qu’une run dans la peau de Zoé nous fera dire le contraire. Mais il nous semblait que les pouvoirs, armes et aptitudes de Zoé étaient à chaque fois moins intéressant que Mio. Bref, au-delà de ça, Split Fiction reste un jeu vraiment sympathique à parcourir à deux. N’espérez pas embarquer un enfant dans l’aventure, car certains passages demandent trop de doigté. Mais c’est une aventure qui vaut la peine d’être parcourue deux fois.

Split Fiction est disponible sur PC, Xbox Series et PlayStation 5.

Points positifs

  • Les idées de gameplay s'enchaînent à un rythme effréné
  • Les failles bonus dans les niveaux
  • De vraies bonnes idées originales pour la coopération
  • La VF est de bonne qualité

Points négatifs

  • Des pics de difficulté (rien d'insurmontable)
  • Une action parfois illisible
  • La répétition de certains phases peu intéressantes
  • Un manque d'inspiration pour certains décors

Note

Graphismes 76%
Bande-son 75%
Prise en main 74%
Plaisir de jeu 84%
Durée de vie 84%
Conclusion

Split Fiction était attendu de pied ferme, et c’est peut-être pour ça qu’il nous a, à titre personnel, un poil déçu. Il n’est pas mauvais, loin de là, mais il ne parvient pas à renouveler le “wahou effect” d’It Takes Two. Difficile de renouveler ses idées et de proposer quelque chose d’original quand le chemin a déjà été bien pavé avant. Split Fiction parvient malgré tout à proposer quelques bonnes idées, notamment si vous prenez la peine de chercher les failles bonus dans le jeu.

Vous ne pouvez pas les manquer, Zoé et Mio ne manquent pas de dire qu’il y en a une dans les parages et un énorme orbe clignote au loin. Le jeu est vraiment sympathique pour se promener à deux et découvrir des environnements SF et Fantasy de toute beauté, mais manquant d’originalité. Probablement que nos attentes étaient trop grandes pour ce titre ? Peut-être qu’It Takes Two a mis la barre trop haut ? Dans tous les cas, les jeux en coop comme celui-ci sont trop rares pour le laisser passer, d’autant qu’il propose une expérience somme toute agréable.

Note finale 79% Sympathique

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