Hades : la run de l’Enfer sur Switch (test)
- Editeur:Supergiant Games
- Developpeur:Supergiant Games
- Supports:Nintendo Switch, PC
- Genres:Rogue-like
- Nombre de joueurs:1 joueur
- Date de sortie:19 mars 2021
Hades est le dernier jeu développé et édité par Supergiant Games. Le studio derrière les excellents Bastion ou encore Transistor remet le couvert avec un titre aussi nerveux qu’addictif. Pas de mystère ici, Hades nous a séduit dès les premiers instants. Et pourtant le jeu ne nous fait pas de cadeau. Récit de notre aventure, loin d’être finie, au fin fond des Enfers mythologiques sur Switch.
Hades, ou plutôt Zagreus
Hades est un rogue-like dans lequel on incarne Zagreus. Le jeune homme est le fils du dieu qui donne son nom au jeu. Mais il en a ras la divinité d’être au sous-sol et qu’il souhaite rejoindre l’Olympe afin de découvrir sa famille et, en apparence, la réunir. Cependant, quitter les Enfers ne sera pas une mince affaire. Il va falloir traverser tous les cercles infernaux afin de rejoindre la surface, puis les hauteurs. Et donc se battre.
Pour ça Zagreus dispose de plusieurs atouts : ses armes et son immortalité. Les premières vont lui servir à se frayer un chemin parmi les différentes salles. La seconde, de revenir à son point de départ en cas de mort et de tout recommencer depuis le début. Alors bien sûr, à chaque run, vous serez un peu plus fort. Non seulement Zagreus et ses capacités, mais aussi vous, en tant que joueur. Car le jeu a besoin d’un temps d’apprentissage pour en comprendre les codes et les fonctionnements.
Bref, pour ce qui est de l’histoire et du style, vous avez les bases ici. On traverse des salles pour s’évader, sous le regard dépité et critique d’Hadès. Votre père ne croit pas une seule seconde à votre réussite. Et le fait que vous reveniez devant lui à chacune de vos morts n’est pas pour le faire changer d’avis. Heureusement, vous pouvez compter sur les divinités olympiennes pour vous donner un coup de main salvateur.
Nom de Zeus
Lors de ses tentatives d’évasion, Zagreus passe par une salle où il peut choisir l’arme qu’il utilise pour cette tentative. Vous n’en avez qu’une au début. Et pouvez en débloquer grâce à des clefs qui se ramassent dans les niveaux. Un squelette est là pour vous servir de punching-ball et tester le maniement de vos armes. C’est là aussi que vous pouvez choisir de vous équiper d’une relique divine afin de vous octroyer un bonus. Ces reliques s’obtiennent en offrant des cadeaux aux dieux et en discutant avec eux.
Une fois dans les niveaux, c’est assez simple : vous avancez de salle en salle et il faut les nettoyer de tous les ennemis présents. Pour ça vous avez un coup simple, un lancer et un pouvoir spécial que vous devez recharger avec une gemme. N’oublions pas l’esquive, primordiale, qui vous sauvera à bien des fois. La difficulté augmente de salle en salle, d’autant que certaines sont piégées. Vous arriverez finalement à un boss, une sorte de palier à battre, afin de changer d’environnement et passez à un nouveau décor, de nouveaux ennemis, etc.
Et si vous mourrez : c’est retour à la case départ et on recommence tout. Mais ce n’est pas du tout frustrant ! Le jeu réussit à parfaitement équilibrer son expérience pour que le joueur ne se sente pas malmener. Car plusieurs mécaniques viennent agrémenter l’expérience, lui conférant un aspect presque stratégique. En effet, lorsqu’une salle est nettoyée, pour passer à la suivante il faut briser un sceau. Et celui-ci correspond au bonus qui vous attend si vous videz la salle suivante. Et parmi les bonus, il y a les fameuses faveurs divines.
Les dieux à la rescousse
Les différents dieux de l’Olympe sont sensibles à votre tentative d’évasion. Ils vont donc vous proposer leur aide de façon ponctuelle, via les sceaux dont nous parlions juste au-dessus. Lorsqu’ils sont activés, vous avez le choix entre trois améliorations pour votre personnage/votre arme. En fonction de vos besoins ou votre façon de jouer, vous allez donc choisir de privilégier l’attaque, le lancer, l’esquive, la vitesse, la vitalité… Mais ce qu’il faut bien garder en tête, c’est que ces améliorations ne sont que temporaires ! Certaines durent le temps de quelques salles. Ou sinon elles disparaissent toutes lorsque vous mourrez.
Zagreus revient donc dans sa chambre avec le même niveau qu’au départ. Là, vous pouvez utiliser votre miroir pour acheter quelques améliorations qui, elles, sont permanentes. Il est aussi possible de rénover le hall d’Hadès et les pièces adjacentes pour débloquer quelques bonus. Et de parler aux différents personnages afin de leur offrir des cadeaux et ainsi récolter des reliques divines à utiliser lors de vos runs. Les cadeaux, la monnaie à utiliser dans le miroir, ou celle à utiliser avec Charon, les clés, etc. sont à trouver dans les donjons que vous visitez.
C’est là que l’apprentissage du joueur rentre en jeu. Car les sceaux qui symbolisent les bonus que vous allez récolter ne sont jamais expliqués. Il va donc falloir les apprivoiser et les reconnaître afin d’ouvrir la porte la plus intéressante en fonction de vos besoins. C’est un exercice de mémorisation qui demande un petit effort au joueur, mais indispensable pour préparer son Zagreus de la meilleure des façons.
Hades, un jeu très riche et généreux
Les salles de Hades ne sont pas générées aléatoirement, et on prend vite ses marques. Surtout quand on recommence pour la 27ème fois depuis le début. Mais la mort du personnage fait partie intégrante de l’histoire. Et les dieux vont réagir à vos morts à répétition en vous proposant des aides de plus en plus puissantes pour que vous puissiez progresser. Et entre les améliorations, les rénovations, les cadeaux, les reliques, les armes… Il y a un très grand nombre d’éléments à prendre en compte en début de chaque run.
Il est important, par exemple, d’essayer chaque arme pour voir celle avec laquelle on est à l’aise. Et en fonction des bonus que l’on débloque, on voudra parfois pouvoir changer d’arme entre deux environnements. Chose impossible au début, mais en débloquant les bonus adéquats au fil du temps, vous le pourrez. Il est même possible de débloquer une aide des dieux eux-mêmes qui viennent porter un coup dévastateur sur le champ de bataille. Ou encore, il est possible de sacrifier des points de vie pour accéder à une salle des ventes secrètes et ainsi acheter des améliorations plus puissantes.
Hades mêle de nombreux éléments de gestion, de rogue-like et de stratégie. C’est un jeu exigeant, mais pas punitif. Lorsque vous perdez, c’est votre faute. Vous n’aviez pas le niveau, le bon équipement, les bons objets… Il vous incombe alors de tout recommencer pour revenir, plus fort. Et on avoue un certain plaisir à repasser par les premières salles pour massacrer tout le monde en 2/3 coups là où avant on y passait plusieurs minutes.
La pépite des Enfers
Vous l’aurez compris, Hades nous a véritablement séduit. Visuellement parlant, le titre est magnifique. Les dieux et Zagreus bénéficient d’une DA comme Supergiant Games sait si bien le faire, à mi-chemin entre le manga et le comics, dans un style très visuel. Vous avez beau jouer en Enfer, le titre est coloré et les décors fourmillent de détails.
La bande-son est également excellente. D’ailleurs, dans la version Switch testée, un code permet de la télécharger au format digital. Même si elle s’apprécie pleinement en partie, on peut se souvenir de ses meilleures batailles en écoutant les musiques du jeu.
Cette édition Switch tourne plutôt bien. Nous avons pu constater très peu de ralentissement et de chute de framerate. Et cela même quand il y avait pas mal d’animations à l’écran. Que ce soit en mode docké ou en portable, la console de Nintendo tient extrêmement bien la route avec Hades. Et pouvoir emmener les Enfers partout avec soi, c’est un véritable plaisir !
- Un concept addictif
- Une rejouabilité quasi infinie
- Une direction artistique au top
- La bande-son est géniale
- Parfois un peu confus
- Il faut du temps pour apprivoiser le jeu et ses mécaniques
- Un peu fouillis en mode portable
On le savait depuis sa sortie en septembre 2020 : Hades est une pépite. Mais son arrivée sur Switch, qui plus est en version physique, est une bénédiction des dieux. Les mêmes que l’on rencontre dans ce rogue-like hypnotisant et surtout très addictif. Que vous soyez ou non familier du genre (ce n’était pas mon cas du tout), vous allez sombrer dans Hades dès les premières minutes. L’envie de se surpasser, de savoir qu’on peut faire mieux, grâce à nos compétences personnelles ou aux objets ramassés… L’envie de tester une nouvelle arme, ou quand on met en place une stratégie en choisissant les sceaux avec soin… Il y a autant de façon d’abord Hades qu’il y a de joueurs d’Hades. Ce qui fait de ce jeu une véritable perle du genre, comme on aimerait en voir plus souvent.