Test de Starfield sur Xbox Series S : Skyrim la tête dans les étoiles
- Editeur:Bethesda Softworks
- Developpeur:Bethesda Game Studios
- Supports:PC, Xbox Series
- Genres:Action, RPG
- Nombre de joueurs:1 joueur
- Date de sortie:6 septembre 2023
Il est là, nous avons enfin pu y jouer : Starfield, le dernier titre développé par les studios Bethesda, exclusivité Xbox/PC. Annoncé lors de l’E3 2018, il lui aura fallu quelques années de développement pour finalement pointer le bout de son nez le 6 septembre 2023. Cristallisant les attentes de nombreux fans depuis qu’il s’est dévoilé. Voici notre retour.
Starfield, une odyssée avec un air de déjà-vu
L’aventure Starfield commence lorsque votre personnage, un mineur quelconque, tombe sur un mystérieux artefact pendant son travail. Curieux, il le touche et est victime d’une vision qu’il est le seul à voir. Reprenant conscience quelques instants après, vos collègues et supérieurs vous demandent si vous vous souvenez qui vous êtes.
L’occasion pour le jeu de vous sortir sa fiche de création de personnage, plutôt complète. Vous pouvez choisir d’avoir un physique masculin/féminin, avec une voix d’homme ou de femme. Il est même possible de choisir le pronom par lequel vous voulez être appelé. Lorsque c’est fait, c’est parti, l’aventure commence, avec un arrière-goût prononcé de Mass Effect qui commence peu ou prou de la même façon.
Vous voici soudainement propulsé au grade d’Élu, ce qui vous vaut qu’on vous confie direct un vaisseau spatial avec pour mission d’aller rapporter votre incident. Très vite, les membres du groupe Constellation vont vous demander de rassembler les fragments similaires à celui que vous avez touché, afin de déchiffrer votre vision et le message global qu’elle véhicule. C’est parti, vous êtes lâché dans l’univers de Starfield.
À la découverte d’un bac à sable intergalactique
Si vous êtes un habitué des jeux Bethesda, vous ne serez pas dépaysé. Pour les autres, ça peut surprendre. Dès le quasi-début du jeu, vous êtes libre de faire absolument tout ce que vous voulez. Très vite vous débarquez sur une première planète avec une ville géante où vous pouvez suivre la quête principale… Ou décider de retourner dans votre vaisseau pour explorer tout ce que le jeu a à offrir.
Vous pouvez passer de planète en planète, de système en système, de galaxie en galaxie… Scanner les planètes pour voir de quoi elles sont faites, vous poser dessus n’importe où pour explorer un peu et découvrir tous les évènements aléatoires que le jeu a à offrir. Et il y en a DES TONNES.
C’est bien simple : Starfield passe son temps à vous mettre des bâtons narratifs dans les roues. Vous marchez dans la rue et captez une conversation entre deux PNJ : vous prenez l’info et ça vous ajoute une quête annexe dans votre journal. Vous vous posez au hasard sur une planète inconnue : tiens, ne serait-ce pas un laboratoire abandonné au loin ? Oh, un autre vaisseau s’est posé quelques mètres plus loin, allons voir ! Et c’est ça tout le temps ! À tel point que la trame principale passe au second plan et ce n’est pas plus mal, car ce n’est pas le point fort du jeu.
Starfield, une aventure non linéaire dans un univers vaste
S’il n’y avait que ça à faire dans Starfield… Mais non ! Le jeu vous laisse vraiment la possibilité de vivre votre vie comme vous le sentez. Vous pouvez prendre votre vaisseau et faire du commerce pour engranger des crédits. Vous engager auprès des pirates pour aller raid des vaisseaux. Devenir un flic de l’espace. Vous marier. Acheter une maison. Devenir un héros. Recommencer. Les possibilités sont folles.
Pareil pour votre vaisseau : très vite, celui de départ sera trop étroit et vous pourrez en acheter d’autres. Ou, mieux, construire le vôtre. Là, votre imagination et votre ingéniosité entrent en piste : vous pouvez l’agencer comme vous voulez, le faire ressembler à des vaisseaux de science-fiction connus (à condition d’avoir les composants et les crédits) et en profiter lors des séquences de décollage et d’atterrissage. Ou si vous jouez en vue à la troisième personne.
Car si le jeu est nativement un FPS, vous pouvez passer à tout moment passer en TPS, avec une caméra épaule ou éloignée. Vous avez intérêt à trouver rapidement ce qui vous convient car si le jeu vous accroche, vous allez y passer du temps, beaucoup de temps. Surtout au début, ne serait-ce que pour gérer votre inventaire. Là, c’est le début des problèmes.
Parlons de ce qui fâche dans Starfield
Starfield n’est pas exempt de défauts, loin de là. Libre à chacun de se faire son avis bien sûr, mais de notre côté, nous avons trouvé les premières heures laborieuses. Le temps de prendre ses marques, comprendre comment fonctionne l’univers de Starfield, et surtout : gérer son inventaire. Car tout ce que vous ramassez dans le jeu pèse dans votre sac et si vous dépassez votre poids limite, vous vous essoufflez plus vite et vous ne pouvez pas vous téléporter.
Pour vous en débarrasser, plusieurs solutions : aller dans une boutique pour vendre le surplus. Compliqué si vous êtes en pleine fusillade. Aller dans votre vaisseau pour tout mettre dans la soute (elle aussi a une capacité limitée). Donner le surplus à votre compagnon, si vous en avez un. Ou tout balancer par terre et ne garder que l’essentiel pour soi. Assez frustrant, il faut l’avouer.
Ce n’est pas tout bien sûr, il y a plein de détails qui nous sortent un peu de l’expérience. Par exemple, le fait de ne pas pouvoir “vraiment” voyager dans l’espace. Tout se passe avec des micro temps de chargement et des écrans noirs pour vous téléporter à votre destination. Autre petit souci : les gunfights et même les dogfights qui sont un peu mous, l’IA alternant entre le bon (ils vous contournent et se mettent à couvert) au mauvais (vous coupez l’alarme, ils oublient votre existence).
La satisfaction de cocher une to-do list
Malgré les défauts du jeu, et il en a plein qu’il serait trop long de lister, au bout d’un moment : on s’y fait. Comme une sorte de syndrôme de Stockholm vidéoludique, on se prend d’affection pour le jeu et on installe son propre rythme. On lance le jeu pour faire une petite quête pour un personnage (généralement une quête FedEx) ou alors, on se lance dans une quête de faction qui nous embarque sur 5/6h.
Et franchement, il y a des moments rafraîchissants, comme tout ce pan d’histoire où vous travaillez pour une multinationale. La plupart des quêtes ne se basent pas sur les affrontements, mais plutôt sur l’art de la persuasion, la manipulation et l’infiltration. D’ailleurs lors des dialogues, vous pouvez choisir d’être intègre, désinvolte, prendre parti pour l’un ou l’autre des camps, etc. Votre compagnon du moment pourra d’ailleurs donner son avis et vous pourrez même développer leur histoire à chacun, lancer leurs propres missions pour découvrir leurs origines et approfondir encore plus le lore du jeu.
Toutes ces quêtes et ces tâches s’emmagasinent dans votre journal sous la forme d’une to-do list. Vous choisissez ce que vous voulez faire, vous le faites, et hop, la case est cochée, la tâche disparaît, et on passe à la suite. Et ça fonctionne : la satisfaction de cleaner cette liste de tâche fait effet. Et c’est ça qui nous retient dans le jeu, car on se dit “tiens, je vais aller faire ça. Ou ça parce que je suis juste à côté”.
Starfield peut être décevant par rapport aux attentes énormes qu’il a suscité, mais finalement, il n’est ni plus ni moins que ce que Bethesda avait annoncé : un Skyrim dans l’espace. On y retrouve des mécaniques vieillissantes. Des scènes de dialogues statiques un peu mollassonnes. Mais le tout est enrobé dans un monde qui paraît vivant, organique, en perpétuel mouvement qui ne laisse pas indifférent, que ce soit en bien ou en mal.
Article publié le 22/09/2023 à 5h37
- D'énormes possibilités pour chaque joueur
- Un univers énorme et cohérent
- Des quêtes dans tous les sens
- Une durée de vie dantesque (si vous voulez tout faire)
- Une VF convaincante
- Une trame principale un peu en dessous
- Intimidant au début
- On s'y perd facilement
- Quelques bugs techniques sur Xbox Series S
Difficile de noter convenablement Starfield. Pendant les 5 premières heures du jeu, il aurait à peine eu la moyenne. Mais à force d’y jouer et de comprendre les mécanismes et d’entrevoir les possibilités du jeu, la note est remontée en flèche. Starfield est ambitieux, regorge de détails et est un régal pour tous les fans de science-fiction qui veulent s’embarquer dans une aventure tentaculaire. Vous allez passer votre temps à faire autre chose que la quête principale, et c’est tant mieux : c’est là que vous passerez tous vos meilleurs moments. D’ailleurs, si vous souhaitez voir absolument tout avant de faire la fin du jeu, vous en aurez pour votre argent car le titre a une durée de vie supérieure à 200h. Toutefois, le jeu souffre du syndrome des jeux Bethesda, avec des animations parfois vieillottes, des phases de dialogue qui manquent de pep’s, des phases d’action pas toujours palpitantes… Bref, Starfield est un jeu clivant qui ne plaira pas à tout le monde, mais ce n’est pas grave : il en faut pour tous les joueurs.