[Test] Sniper Elite 4, plus de liberté pour la St Valentin
- Editeur:505 Games
- Developpeur:Rebellion
- Supports:PC, Playstation 4, Xbox One
- Genres:action/aventure, infiltration, TPS
- Nombre de joueurs:1 à 8
- Date de sortie:14 février 2017
Sniper Elite n’est pas une série aussi populaire qu’un Call of Duty, qu’un Medal of Honor mais pourtant elle revient régulièrement sur le devant de la scène depuis 2012. Une série qui nous propose comme contexte la seconde Guerre Mondiale – même quand un opus est consacré aux zombies – et qui nous propose d’incarner un sniper. Original et toujours vendeur. Sniper Elite 4 sort ce mardi 14 février 2017, jour de la St Valentin. Mais ce nouvel opus arrivera-t-il à gommer les imperfections d’un Sniper Elite III en dessous de ses aînés ? Direction l’Italie pour le savoir !
Sniper Elite 4, nouvelles opérations en Italie.
Comme pour Sniper Elite III, les événements du jeu se déroule avant Sniper Elite V2 (et avant Sniper Elite donc). On reprend l’histoire juste après les événements en Afrique. Désormais, direction l’Italie où Karl Fairburne (le héros de la série) se doit, une fois de plus, de contrer les plans de l’Allemagne Nazie. Cette fois-ci, les forces de l’Axe préparent une nouvelle arme qui pourrait faire basculer le cours de la guerre. Et, surtout, empêcher l’Opération Avalanche de se dérouler correctement. Cette opération était le premier débarquement de grande ampleur sur le territoire européen. Un débarquement en Italie afin d’ouvrir un front à l’Ouest comme le voulait (l’ordonnait) Staline à ses alliés de l’époque. Pour se faire, Karl devra rencontrer des contacts sur le terrain : Mafia italienne, agent secret des services anglais de renseignements, et surtout les « partisans », les résistants italiens.
C’est durant 8 missions que Karl avancera de ville en ville, d’objectifs en objectifs pour mener à bien sa mission. Son but principal étant de trouver le Professeur Kessler et de l’empêcher de fabriquer et d’utiliser son arme de destruction massive contre les alliés. Atteindre cet objectif vous prendra entre 7h et 12h, suivant votre niveau, le niveau de difficulté et votre volonté de réaliser les missions et défis annexes. Un second passage est possible pour finir le jeu à 100%. Enfin, il existe des petites missions annexes où il faut survivre face à des vagues d’ennemis qui se succèdent. De quoi offrir une belle durée de vie. Sans compter le multijoueurs, qui a fait ses preuves dans la série. En coopération ou non, ce sera l’occasion de s’affronter sur de grandes maps et avec un arsenal unique. Sniper Elite est bel et bien LA référence pour tout joueur aimant les snipers et voulant un gameplay centré là dessus.
On regrettera que le scénario soit basique et très proche des deux derniers volets. Encore une fois, on court après une « arme de destruction massive » qui pourrait changer le cours de la guerre. Si dans Sniper Elite 2, les V2 offraient un aspect historique supplémentaire, ce n’est pas le cas ici. Le théâtre de guerre italien n’a pas été exploité en jeux vidéo (d’action) depuis Medal of Honor Airbourne (2007) ! Malheureusement, l’intérêt historique et le détail sur le contexte historique du jeu est inexploité. C’est vraiment regrettable. A place on aura, encore, en DLC, une mission où il faudra tuer Adolf Hitler (enfin un sosie, on connaît la chanson depuis le temps et que Rebellion nous ressort le même objectif en DLC…). Il reste à espérer que pour un éventuel 5e opus, les anglais nous proposent quelque chose de plus poussé historiquement. Pourquoi pas la bataille de Stalingrad avec un nouveau personnage ? Ou l’opération Market Garden ! Bref, il y a de quoi faire avec la seconde Guerre Mondiale ! Même le débarquement Allié du 6 Juin 1944 (Opération Overlord) pourrait offrir un regard nouveau avec l’incarnation d’un sniper. Quoi qu’il en soit, la série pêche encore par son scénario facile et son manque de contenu historique. Côté armement, Sniper Elite 4 offre un beau casting avec les armes les plus utilisées par les forces de l’Axe (Italie et Allemagne Nazie) en Europe, mais aussi une bonne partie des fusils sniper de l’époque dont le Mosin Nagant russe. Malheureusement, exit les armes lourdes type MG42 ou de Nebelwerfer. Dommage. Si l’arsenal est le plus important de la série, il reste un peu limité.
Sniper Elite 4 propose donc une quête principale et un tas d’objectifs et de défis annexes. Les objectifs secondaires seront donnés par des PNJ avant chaque mission. Il faudra les activer au préalable, en allant parler au PNJ en question. Ces objectifs sont facultatifs et peuvent être ratés au cour de la mission (comme repérer un véhicule précis contenant des œuvres d’art). En plus de ces objectifs, de nombreux défis peuplent les missions. Il s’agit surtout d’objets à collecter. Ainsi, vous devrez trouver des lettres (de sniper, de correspondance, des infos sur votre mission principale) soit cachées sur la map de chaque mission, soit planquer sur des ennemis. Il faudra tuer et fouiller ces derniers pour tout trouver. Enfin, exit les lingots d’or et les bouteilles de vin. Les objets à trouver et à détruire sont des aigles de pierre. Si, au début, on se dit que la tache est facile, on comprend vite que les développeurs sont des pervers sadiques qui jouent avec les ombres, l’architecture et les couleurs pour les camoufler ! Bien vu !
Sniper Elite 4, plus ouvert mais plus immersif.
Le gros défaut de Sniper Elite III était son extrême répétitivité et la perte d’une immersion très forte présente dans Sniper Elite V2. S’il y a toujours un aspect répétitif dans cette série depuis, la faute au genre et au style de gameplay, il faut dire que le III avait fait fort. Pourtant, il avait instauré les maps en monde « semi-ouvert ». Mais Sniper Elite 4 voit les choses en grand ! Terminé les points de contrôle du III qui cassait la liberté offerte par les niveaux ! La map la plus petite du jeu est 3 fois plus grande que la plus importante de Sniper Elite III ! Avec la géographie, et les villages, ça se ne se voit pas forcément mais au moins ce n’est pas vide et désertique (logique étant donné qu’on était dans le désert) comme dans le dernier opus. Les niveaux sont donc mieux conçus et bien peux pensés que dans l’opus 2014 de Sniper Elite. Un très bon point. D’autant plus qu’avec les nombreux objectifs à faire, cette ouverture propose une certaine liberté de mouvement et fait donc, quelque peu, oublier l’aspect répétitif du jeu et de ses objectifs. A noter, simplement, l’impossibilité d’aller dans certaines parties de la map. La liberté est inscrite dans un périmètres bien précis.
Néanmoins, le nombre de niveaux différents souffre de cette liberté. 28 missions dans le premier opus en 2005 (ok, c’était une autre époque), 11 dans le deuxième en 2012 et maintenant 8. Cependant la qualité est là, cela compense donc cette baisse du nombre de niveaux.
Côté gameplay, Sniper Elite n’a pas trop changé depuis 2012. On a quitté l’infiltration pure du premier (où il fallait, comme dans Hitman, changer de tenue pour être camouflé à 100%) pour un mélange action (TPS) et infiltration, ou plutôt discrétion. Oui, il faut savoir se faire discret. C’est à dire qu’il faut camoufler ses tirs avec des bruits d’environnements (canon, aviation ou générateur) ou utiliser des munitions silencieuses (qui sont très rares). De plus, on peut se cacher derrière des obstacles comme dans un Uncharted, Kill.Switch ou Gears of War. Une composante habituelle des TPS actuels. Enfin, il est possible de s’allonger dans des herbes hautes pour disparaître. Si on nous repère, il faut s’enfuir ou combattre. Il est totalement possible de faire le jeu en mode « Kill’em Up » et de tirer sur tout ce qui bouge. Par contre, attention à votre vie. Si en mode facile mourir est délicat, plus on monte en difficulté plus la mort est aisée. Une façon de pousser les joueurs à être de vrais snipers. Un point positif même si ce quatrième opus n’apporte rien de vraiment nouveau à la série de ce côté là. Dommage.
L’art du sniper est accessible dans Sniper Elite 4, c’est une des clefs du succès de la série. A l’inverse des jeux de courses actuels où la mode est à la simulation et non au plaisir et à l’accessibilité… En facile/intermédiaire on possède des aides (réticules de visée, pas de vent…), mais quand on passe en difficile ou en mode « sniper elite », là ça devient plus compliqué. Mais pas injouable. C’est un point appréciable. Il suffit d’apprendre et de faire attention, et l’on peut y arriver. Sniper Elite 4 n’est pas une simulation pure et dure. La discrétion est même moins poussée que par le passé. Plus de bris de verre qui peuvent révéler votre position, marcher n’alerte plus autant les ennemis… etc. Cependant, il est important de s’accroupir ou de ramper pour ne pas se faire voir. Des soldats d’infanterie mais aussi des snipers ! Ils sont quelques uns répartis dans les niveaux et peuvent vous voir de manière aisée et vous tuer en une ou deux balles. Attention à eux donc. Enfin, il est possible de marquer les ennemis et les objets. Ce système permet également d’obtenir pas mal d’informations sur ces derniers. Comme la distance, histoire de régler votre lunette et d’avoir un tir adapté à la distance à laquelle se trouver votre ennemi.
L’autre élément clef du succès de la série réside dans les « Kill Cam ». Pas vraiment de changements pour ces dernières . Le principe est toujours le même. Une caméra au ralenti qui montre le point d’impact dans le corps humain de manière plutôt réaliste. Elle est reliée au système de notation du jeu. Vos notes (en points d’expérience) dépendront de l’arme utilisée, du type d’ennemi tué, des organes touchés, du nombre de frags, de la distance, d’un son camouflé ou non, etc etc… Cette expérience serre à monter de niveau et débloquer quelques éléments/armes.
Les développeurs proposent un système de maîtrise et d’upgrades des armes. Malheureusement, ce dernier est lié à l’utilisation et non à l’expérience et à l’argent récolté. On ne peut donc utiliser de l’argent pour débloquer des améliorations (silencieux, chargeur plus grand etc…). Regrettable. Les skins, eux, peuvent être achetés cependant. Mais n’influencent pas la manière dont vous jouez.Autre regret, il est impossible d’utiliser les véhicules pour se déplacer. Il faudra tout faire à pieds ! Attention, Karl s’essouffle plus vite que beaucoup de ses confrères vidéoludiques et ne sait pas nager !
Techniquement, le jeu est plutôt bon. Pas de gros bugs, chargements assez courts, pas de plantage, framerate fluide… Sniper Elite 4 offre une technique de qualité. Sauf peut-être du côté de l’IA. On nous annonçait une IA plus tactique et moins prévisible, mais ce n’est pas le cas. Prendre à revers un ennemi reste une chose aisée. Aussi, l’IA a une certaine tendance à se cacher derrière des objets explosifs ou des véhicules (tout aussi explosifs). Par contre, elle est désormais plus efficaces dans ses tirs et plus précise. Aussi, les officiels peuvent lancer des alertes et les opérateurs radio appeler des renforts. De quoi ne pas faciliter la tâche de Karl pendant ses missions. Autre petit point « loufoque » mais dommageable en 2017, l’IA arrive à se planter contre des objets du décor (souvent des rochers). Elle veut avancer mais le rocher la bloque… et dans ce cas, elle ne cherchera pas trop à contourner le problème. A l’inverse du joueur qui peut aussi être bloqué par des rochers (et souvent ne pas monter dessus) et qui contournera cet obstacle. Enfin, l’IA a tendance à se jeter dans les pièges. Plusieurs camarades se font exploser sur une mine ? Pas de soucis, comptez sur les autres soldats pour venir vérifier par eux même l’état de leurs frères d’arme. L’occasion pour vous de replacer une mine et de faire le ménage… A l’inverse, avec l’ouverture des maps, l’IA est plus apte à nous contourner et nous prendre à revers !
On est donc loin d’une IA à la F.E.A.R, comme on est loin de graphismes à la Uncharted 4. Cependant, ne vous y méprenez pas, Sniper Elite 4 est plutôt joli. L’architecture italienne, les effets de lumières, une modélisation de bonne facture des visages et des objets… Bref, le jeu est d’assez bonne qualité graphiquement parlant. On regrettera, comme souvent, un grand nombre de réutilisations d’objets d’un niveau à l’autre (et de PNJ chez les ennemis) mais c’est monnaie courante dans le développement d’un jeu vidéo. Ce 4e opus est visuellement proche d’une troisième, mais offre une meilleure finition, de plus beaux effets de lumières et un peu plus de détails. La distance d’affichage est également bien plus importante que dans le troisième volet.
Enfin, terminons par l’aspect sonore du jeu. Sniper Elite 4 ne se renouvelle pas trop, on reconnaît le thème principal. Les musiques du jeu se font discrètes mais cependant elles collent parfaitement à l’action. Vous vous faites détecter par des ennemis ? Vous engagez le combat ? Une musique se mettra en route et s’arrêtera une fois la situation redevenu calme. Les bruitages, quant à eux, sont de bonne qualité. Ils rendent l’univers de Sniper Elite 4 plus réaliste mais aussi plus lisible. Les habitués, ou les nouveaux venus au bout de quelques missions, arriveront à savoir ce qui se passe rien qu’à l’oreille. Un sniper dans le coin ? Un convoi en approche ? Un char en vue ? Faites confiance à vos oreilles ! C’est un bon point pour le jeu.
- Une vraie liberté d'action
- Immersif et plaisant
- La Kill Cam
- Bonne durée de vie
- Le contexte historique...
- Répétitif
- La série n'évolue pas vraiment depuis 2012 (peut être un point positif pour certains)
- L'I.A pas toujours au top
- Encore et toujours le même DLC « tuer Hitler ».
- … malheureusement inexploité
Au final, Sniper Elite 4 est une bonne surprise. Après une légère déception avec l’opus Afrika, ce Sniper Elite Italia offre une immersion plus poussée et surtout une vraie liberté d’action. C’est la grosse nouveauté de cet épisode. Un excellent point même s’il gagnerait à être plus poussé. Pour ce qui est du reste, Sniper Elite 4 reste très proche des anciens opus mais n’a plus cet aspect « 2.5 » qu’avait le 3. Les développeurs ne veulent pas froisser les fans arrivés en 2012 avec Sniper Elite V2. En résulte une série qui n’évolue pas tant que ça. Mais parfois, la routine a du bon. On retrouve tout de suite ses marques et le plaisir est là. Gros bémol sur le DLC « bonus » qui reprend, encore, le fait de devoir tuer Hitler. Pas d’originalité… déjà que les DLC au lancement ce n’est pas très original et ça pousse à attendre une version « GOTY »/ « Complète ». Enfin, pouce vers le bas pour l’aspect historique tout aussi peu exploité. C’est assez triste… Cependant, Sniper Elite reste la référence en la matière et continue de faire toujours mieux dans le comnbo TPS, Infiltration et Sniper !