Test

Test de RPG Maker Fes, la création de RPG à portée de main


Fiche jeu

Le plus célèbre des logiciels de création de RPG débarque pour la première fois sur console portable. RPG Maker Fes est la toute dernière version d’une longue série de logiciels conçus pour créer des JRPG très facilement. Initialement sorti sur Windows en 1997 avec la version RPG Maker 1995, ASCII/Enterbrain propose aujourd’hui d’étendre les plateformes de création de RPG avec une version sur Nintendo 3DS. Ce logiciel mobile permet-t-il autant de liberté que les versions PC/Mac? Découvrons le dès à présent dans ce test.

Créez et Partagez vos RPG sur Nintendo 3DS avec RPG Maker Fes

RPG Maker sur PC est connu pour sa simplicité d’utilisation mais aussi pour son aspect hyper complet. En effet si des assets (librairies graphiques, sonores), scripts et fonctions sont disponibles de base, il est très facile d’améliorer ses bibliothèques de composants. D’un premier regard cette version 3DS ressemble pas mal aux versions standard. Nous retrouvons les rubriques base de données permettant de créer des personnages, des objets, des armes et sorts mais aussi les fonctions de création de maps et d’événements.

  

Ce RPG Maker Fes aurait de quoi satisfaire son audience de fans de RPG Japonais. Néanmoins nous nous retrouvons rapidement face au vrai visage de ce soft. Dans un premier temps les nouveaux créateurs en herbe se sentiront très vite perdus et abandonnés alors que les aficionados des versions PC et Mac ne retrouveront pas certaines options dans les différents menus. En effet aucun tutoriel, aucune aide. Il faudra alors rapidement se tourner vers le manuel en ligne ou suivre des tutoriels pas à pas sur internet pour progresser.

Seuls quelques bulles d’aide restent visibles dans les menus pour indiquer la fonction principale des différentes options. Il est à noter tout de même que le soft est intégralement traduit en français. Ensuite le logiciel souffre d’un réel manque d’ergonomie général même si on peut utiliser en même temps le tactile et les boutons de la 3DS, il faudra de nombreux allers-retours entre-coupés de fondus au noir pour passer d’un mode d’édition à un autre. Surtout lorsqu’il manque un élément dans la base de données que l’ont doit intégré sur une carte.

Les événements sont aussi très longs à mettre en place. Le manque de clavier physique oblige à utiliser un clavier virtuel tactile sur l’écran du bas. Pas très précis ou pas assez réactif ,il remplit tout de même sa fonction avec, en prime, une autocomplétion (un peu rudimentaire). Malgré cela nous sommes restés coincés sur un dialogue avec une alerte indiquant que nous utilisions un langage offensant dans notre texte. Bonne idée pour protéger un jeune public au vu de la possibilité de publier son jeu sur internet. Mais cette fonction est mal gérée. Nous voulions simplement que le PNJ dise au héros “Reviens me voir plus tard !”. Hélas le terme “tard” peut être attribué à une insulte en anglais pour “Retard” ou idiot, pour rester poli. Le filtrage de vulgarité semble ne pas être traduit pour le coup et les créateurs devront trouver des parades tout en restant dans la quantité de caractères maximum allouée dans une fenêtre de texte.

Pour en revenir à l’édition il est conseillé de tout poser sur papier avant de se lancer, afin de créer les principales entrées dans la base de données en terme de personnages, classes, objets, armes, etc… Sinon, attention aux allers-retours entre les menus. Une fois cela réalisé vous pouvez vous lancer dans la création des cartes sur lesquelles vous pouvez indiquer quel type de graphisme vous voulez utiliser, si la zone est une Carte, un extérieur de ville, un intérieur ou un donjon. Chaque sprite graphique peut alors être configuré pour savoir si le joueur peut le traverser ou non.

  

Si la plupart des fonctionnalités majeures des versions plus complètes sont présentes, certains éléments vraiment nécessaires ont été amputés sur la version portable. Comme il est possible de créer des vérifications conditionnelles de type Oui/Non il n’est par contre pas possible de tester la valeur d’une variable au sein d’exécution de script. La seule manière de tester une variable est de créer une nouvelle page d’événement et d’indiquer la condition de démarrage de la page dans les paramètres globaux de cette dernière. Cela nous oblige alors à dupliquer la quasi totalité du script pour juste créer une issue différente à un dialogue. Ce problème aurai pu être réglé si les pages pouvaient se lancer consécutivement à la fin de leurs exécutions. Ce problème n’est pas isolé et nuit gravement à la rentabilité du temps de création de son RPG. Il est important de noter que les nombres de variables, d’objets et d’armes sont aussi très limités.

Ces problèmes n’apparaissent pas dans les versions ordinateur qui sont de base plus rapides pour la partie création. Néanmoins l’alternance entre les phases de développement et de tests se font très facilement et rapidement. Avec des options spéciales en test pour se déplacer rapidement ou traverser les murs afin d’atteindre un objectif et tester son événement. Le soft permet tout de même de placer différents blocs logiques pour créer les actions de manière assez simple avec, en prime, des événements pré-configurés, comme un coffre au trésor, des transitions entre les zones. Comme sur PC il est possible de définir un point de démarrage de l’aventure pour aller plus vite lors des tests.

Pour compléter son logiciel l’éditeur propose de nombreux DLC à sa sortie. Si de base nous disposons du style fantasy, cela ne permettra pas de faire la différence entre les différents jeux publiés sur le soft. En effet il faudra débourser encore quelques euros pour disposer de nouveaux styles, nouveaux personnages, nouveaux décors… Il faudra aussi acheter plusieurs slots de publication en plus si vous désirez publier d’autres jeux. Graphiquement les rendus des jeux sont conforment aux versions PC/Mac et offrent une réelle nostalgie de jouer à un rpg 16bit d’antan. Les bibliothèques de sons et musiques permettront ainsi de bien personnaliser son jeu mais cela ne suffira pas à faire oublier les lacunes citées plus tôt.

Points positifs

  • Le soft porté sur plateforme portable
  • Les possibilités presque infinies, la seule limitation sera l'imagination...
  • La possibilité de partager ses créations avec le monde entier
  • La traduction en français
  • L'utilisation des boutons et du stylet en simultané
  • Le mode test rapide et fluide

Points négatifs

  • Un outil de création trop laborieux
  • ... et surtout le temps (hyper chronophage pour obtenir un bon résultat)
  • Des fonctions essentielles sont manquantes
  • Pas d'accompagnement pour les débutants
  • Les DLC payants à la sortie
  • Trop restrictif sur certains aspects

Note

Graphismes 75%
Bande-Son 60%
Prise en main 35%
Plaisir de jeu 68%
Durée de vie 100%
Conclusion

Si RPG Maker est riche de sa communauté sur PC et Mac, il pouvait être intéressant d’obtenir une version portable du soft. Néanmoins il semble que la portabilité sur 3DS ne dispose pas de toutes les fonctions disponibles sur les versions originales. Ces manquements obligent à de nombreux allers retours entre les menus, des pages d’événements à dupliquer, dans lesquels il faudra faire un travail rébarbatif pour modifier un bout précis présent dans chaque page.

Enfin les bibliothèques d’objets, d’armes et variables sont trop réduites pour faire un gros jeu. RPG Maker reste néanmoins une valeur sûre pour tous les créateurs en herbe désireux de créer un RPG sans se préoccuper de l’aspect programmation complexe. Ce soft rend hommage à tout l’âge d’or des RPG sortis sur nos consoles 16 bits mais nous vous conseillons néanmoins d’acquérir une version PC/Mac, beaucoup plus complète et simple d’utilisation pour démarrer, si l’aventure vous tente.

Note finale 68% La créativité

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