La poupée Croûton saute dans le bayou et le titre du jeu South of Midnight s'affiche en blanc Test

Test de South of Midnight sur Xbox Series : une aventure comme on les adore


Fiche jeu

  • Editeur:Xbox Game Studio
  • Developpeur:Compulsion Games
  • Supports:PC, Xbox Series
  • Genres:action/aventure
  • Nombre de joueurs:1 joueur
  • Date de sortie:8 avril 2025

South of Midnight est le nouveau jeu de Compulsion Game, un studio canadien à qui l’on doit Contraste et We Happy Few. Ils reviennent avec cette exclusivité Xbox Series et PC dans une ambiance qui sent bon la Louisiane, le bayou et les plateformers comme on les aime.

South of Midnight, à la recherche de maman

Dans South of Midnight, nous incarnons Hazel Flood, une jeune femme qui vit avec sa mère, Lacey. Elles cohabitent dans une sorte de mobil-home sur pilotis, dans la petite ville de Prospero. Le jeu commence une nuit de tempête. Votre mère vous demande d’emballer vos affaires pour aller vous mettre à l’abri mais, avant de partir, vous devez aller vérifier que les voisins n’ont besoin de rien.

Hazel court après sa maison emportée par les flots dans South of Midnight

L’ambiance est typique de l’idée qu’on se fait, un peu stéréotypée certes, d’un petit lotissement en Louisiane où tout le monde se connaît. Vous faites le tour demandé et, au retour, vous assistez impuissante à l’effondrement des pilotis. Le mobil-home, avec votre mère à l’intérieur, est emporté par les flots furieux. Vous vous mettez à sa poursuite, courant et sautant, pour tenter de retrouver votre mère, en vain.

Vous trouvez refuge chez votre grand-mère, Bunny, qui ne semble guère vous apprécier. Au petit matin, vous quittez le domicile, persuadée que votre mère est vivante. Et vous découvrez du matériel de Tisseuse, un art mystérieux qui permet à quiconque l’utilise de voir l’invisible et surtout de réparer la Grande Tapisserie de la réalité en chassant les créatures qui n’ont pas quitté ce monde et en levant le voile sur le destin des habitants de Prospero et ses alentours.

Un jeu d’aventure classique comme on en fait plus

South of Midnight est découpé en 14 chapitres que vous parcourez au gré de la narration de Barbotte, un poisson-chat géant que vous rencontrez aussi en jeu et qui vous explique votre nouveau rôle de Tisseur. Avec vos crochets et votre rouet, vous devez donc réparer la réalité. Pour ça, on explore différents niveaux pour combattre des monstres en arène fermée, jusqu’à pouvoir purifier la zone et passer à autre chose.

Une phase de plateforme classique ou Hazel est suspendue à une corniche dans South of Midnight

Ce n’est pas un jeu en monde ouvert, on y avance en ligne droite, à l’ancienne, avec parfois quelques petits détours pour trouver de quoi améliorer nos compétences, mais on y reviendra. Chaque chapitre est l’occasion de visiter un lieu particulier : le bayou, le parc d’attraction basé sur les champs de maïs, le bateau à roues à aubes, les champs de coton et de tabac… Bref, c’est dépaysant, et si les mécaniques de gameplay et de progression sont similaires, le changement permanent d’environnement fait qu’on ne s’ennuie jamais.

South of Midnight nous a furieusement fait penser au Prince of Persia de 2008. Hazel peut courir, sauter, mais acquiert rapidement le double saut, une sorte de grappin magique pour se projeter (pas se balancer), la capacité de courir sur les murs, planer quelques secondes ou encore faire apparaître des objets sur son chemin. Et franchement : c’est génial. On revient au base du jeu vidéo d’action/aventure, en ligne droite, sans prise de tête, avec quelques énigmes, des phases de plateforme sympas, des combats pas trop compliqués et pas trop envahissants. Ici, on a adoré.

Un jeu unique aux multiples inspirations

On a parlé de la Louisiane, théâtre du jeu, avec tout ce que ça implique de folklore local. Puis de Prince of Persia, pour l’aspect acrobatique du jeu. On peut aussi évoquer Banishers: Ghosts of New Eden de Don’t Nod, pour l’aspect fantômes et enquête. Car dans chaque chapitre, vous allez découvrir le destin d’un de vos voisins, ou un habitant du coin, via des souvenirs que seule une Tisseuse peut voir. Ces souvenirs se débloquent en faisant des combats, qui se déroule exclusivement en arène. Quand vous avez tout fini, vous avez un tableau complet du destin de ladite personne et comprenez mieux son comportement, ses agissements, sa vie. Alors certes, à l’instar de Banishers, vous ne devez pas trancher sur qui est coupable ou non. Mais on se plait à dérouler le fil de ces vies atypiques qui rythment l’aventure et la vie d’Hazel.

Un paysage avec un arbre en fleur. Il y a un corps en bois pris dans le tronc. South of Midnight

Il y a aussi une petite composante RPG, dans le sens où vous pouvez acheter des améliorations pour vos objets et vos aptitudes en combat. Pour ça, il faut ramasser des orbes blanches dans le jeu puis les dépenser dans l’arbre de compétence. Pour les trouver c’est très simple : il suffit d’appuyer sur le joystick de droite qui affiche le chemin à suivre, et aller à l’opposé. Les développeurs se sont amusés à les cacher un peu partout autour du chemin principal. Mais ne vous attendez pas à vous creuser la tête, ils ne sont généralement jamais bien loin.

Des combats peut-être mal dosés

Comme on l’a dit, il y a quelques combats dans le jeu, en plus des affrontements avec des boss. Ceux-ci suivent toujours le même schéma : vous entrez dans une zone avec une boule verte qui permet de regagner de la vie. La zone se ferme, des ennemis apparaissent et le combat s’engage. Vous les tapez avec vos crochets et devez ensuite esquiver avec B pour ne pas prendre de coup. Si votre esquive a le bon timing, vous pouvez même déclencher une petite explosion de fil qui paralyse votre adversaire quelques secondes, le temps de lui coller quelques coups. Quand sa jauge de vie est à zéro, vous pouvez le purifier pour le faire disparaître définitivement et occasionner une explosion similaire. Sinon il disparaît tout seul.

Hazel combat un monstre dans South of Midnight

Pour combattre, vous avez des pouvoirs, qui se débloquent et s’améliorent avec le temps. Il y a d’abord le fil, permettant d’immobiliser plus ou moins longtemps votre adversaire. Puis l’attraction et la répulsion, pour attirer un ennemi et le taper, ou au contraire l’éloigner pour souffler et lui occasionner par la même quelques dégâts. Enfin, il y a Croûton, votre poupée cousue par Lacey, la maman. Poupée vaudou puisqu’en la lançant sur un ennemi, elle prend possession de lui quelques instants et se range à vos côtés pour se battre.

Croûton est également utile dans l’aventure : vous pouvez l’invoquer à tout moment pour le faire passer dans des trous étroits. Il peut ainsi aller récupérer de quoi améliorer vos compétences ou ouvrir une porte, débloquer un mécanisme. Il est même possible de lancer Croûton quand vous l’invoquez, si jamais le terrier est sur une autre rive, par exemple. La poupée s’envole alors en hurlant de plaisir, ce qui ne manque pas de nous faire sourire à chaque fois. Il y a plusieurs types d’ennemi, chacun avec ses attaques et ses pattern. Les premiers combats ne sont pas faciles, ni les derniers parce qu’on en affronte de plus en plus. Mais une fois que vous avez pris le coup, ça passe un peu mieux. Sinon il ne faut pas hésiter à baisser la difficulté.

Une ambiance sonore et visuelle du tonnerre

Graphiquement, South of Midnight ressemble un peu à ce que propose les Walking Dead de Telltale. Ce n’est pas du cell shading, mais ça y ressemble, avec en plus une animation, lors des cinématiques, légèrement en stop-motion. Le rendu est impeccable (pour info le test a été réalisé sur Xbox Series S) et donne un cachet unique aux cinématiques qui ponctuent le jeu. South of Midnight bénéficie d’un doublage français, une intention louable s’il en est. Mais personnellement, nous avons opté dès le premier chapitre pour la VO, afin de profiter des accents typiques de la Louisiane des personnages, surtout des PNJ.

Le bestiaire de South of Midnight

En plus des voix, la musique est aussi excellente dans South of Midnight. Elle sait se faire discrète avec quelques notes pendant que vous jouez. Et parfois, lors de séquences spéciales, il y a une chanson avec des paroles qui est jouée, et ça passe très bien. Là aussi, vous avez des genres typiques de la Nouvelle-Orléans, qui accompagne parfaitement l’aventure d’Hazel. C’est parfois enjoué, parfois triste, mélancolique mais toujours très bien trouvé. Là-dessus, c’est un quasi-sans-faute.

On l’a dit, visuellement le jeu arrive à se renouveler. Un niveau = un nouvel environnement, sachant qu’il faut environ 1 h par chapitre, on n’a pas le temps de trouver ça répétitif. Alors oui, on retrouve les mêmes mécaniques dans des décors différents, mais en vrai ça passe bien. Peut-être que vers la fin, on commence à voir les ficelles, mais dans l’ensemble, le jeu est bien fichu. De notre côté, on avait du mal à le lâcher et on voulait toujours en découvrir plus. D’une part parce que l’univers nous plaisait, mais aussi parce que South of Midnight est un plaisir coupable de jeu vidéo à l’ancienne.

South of Midnight, ou un air d’Alice au Pays des Merveilles

Pour parler d’une dernière inspiration, on a trouvé que le jeu avait aussi un très bel écho avec l’héroïne de Lewis Caroll. Ne serait-ce qu’au début du jeu, après la tempête, ou Hazel saute dans un puit avant de trouver ses outils de tisseuses. C’est à ce moment là que sa réalité commence à se modifier, que les champignons prennent des proportions grotesques, que les arbres ont des racines géantes, qu’on croise des animaux qui parlent, qu’on se met à voler, courir sur les murs.

Barbotte le poisson-chat dans South of Midnight

Il y a un vrai côté conte cajun dans South of Midnight, qui apporte une fraîcheur au titre qu’on a adoré. La Louisiane, le bayou, le vaudou : tout cet univers est un terreau fertile pour faire pousser des centaines d’histoires. Et celle de South of Midnight est vraiment chouette. Le jeu n’est pas parfait, loin de là : c’est un AA un peu cassé, mais personnellement, ce sont mes jeux préférés. Parce que généralement ils sont faits avec amour, n’ont pas l’ambition d’un AAA ou un AAAA et se permettent de tenter des choses nouvelles.

Il y a des murs invisibles, certaines (bonnes) idées ne sont peut-être pas assez exploitées, on aurait aimé plus de PNJ, plus d’interactions avec le monde… Mais ce n’est pas grave. En l’état, on a passé un excellent moment avec South of Midnight, qui est certainement le meilleur titre auquel on ait touché en 2025, jusqu’à maintenant. Son côté old-school lui apporte une certaine fraîcheur, ce qui peut sembler paradoxal. Mais c’est pile ce dont nous avions besoin/envie à l’heure ou la mode est aux open-world gigantesques où il n’y a souvent pas grand-chose à faire.

Points positifs

  • L'ambiance globale du jeu
  • La musique
  • Le doublage (en VO)
  • Le côté old-school de la plateforme
  • L'animation en stop-motion

Points négatifs

  • Le doublage (en VF)
  • Un bestiaire d'ennemis limité
  • Les combats ne se renouvellent pas

Note

Graphismes 82%
Bande-son 93%
Prise en main 74%
Plaisir de jeu 94%
Durée de vie 88%
Conclusion

South of Midnight est un bon jeu cassé. Il n’est pas parfait, il craque de partout, on voit les coutures, on se prend des murs invisibles, les zones de jeu ne sont pas gigantesques. Mais, tel un monstre de Frankenstein, une fois que tout est assemblé, ça fonctionne. Si tant est que vous ayez une nostalgie pour les titres un peu à l’ancienne, comme le Prince of Persia de 2008 ou même les Sables du Temps et ses suites, que vous aimiez l’ambiance Louisiane, bayou, banjo et accent à couper au couteau : vous allez aimer. C’est fun, c’est chouette, bien doublé (en VO, malheureusement la VF ne retranscrit pas l’accent local), l’animation est chouette, les musiques bien choisies… Bref, on passe 12/14 h à se faire plaisir avec South of Midnight, et ça faisait longtemps que ça ne nous était pas arrivé !

Note finale 86% Rajeunissant

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