MotoGP 19 Valentino Rossi Test

[Test] MotoGP 19 hausse sérieusement son niveau


Fiche jeu

MotoGP 19 est sorti au début du mois de juin. Un titre retravaillé, plus axé simulation, mais qui souffre encore de quelques manques.

MotoGP 19, le jeu officiel du championnat du monde de moto de vitesse est sorti début juin. Développé par Milestone, ce titre s’impose et se dédie plus que jamais à la simulation. Tout y est en effet plus compliqué, de la prise en main à la réussite de nos chronos.

De quoi ravir les fans de simulation, car pour réussir à boucler un tour, il faut prendre des pincettes. Un freinage trop tardif et votre virage est, au mieux complètement manqué, au pire se termine au sol. Tout est une question de dosage, y compris dans les accélérations. Appuyez trop fort sur la gâchette et vous vous prendrez une sévère ruade avec, à nouveau, le risque de finir par terre, en high-side (éjecté violemment de la moto). Les virages se passent également prudemment. On ne force pas trop sur le joystick ou c’est la chute assurée.

Impossible donc de conduire sans finesse et sans prendre garde à ses actions. De ce fait, la prise en main s’avère automatiquement plus compliquée, notamment pour les néophytes. Mais Milestone a pensé à tout et ces derniers ne sont oubliés. Plusieurs aides au pilotage sont présentes afin d’aider à apprendre et progresser à son rythme. Citons entre autres la trajectoire dynamique, montrant les lignes à suivre et points de freinage. Mais aussi les différents niveaux de physique de la moto (pro, assisté et normal). Les freins automatiques sont également présents, mais améliorés eux aussi. N’espérez en effet pas boucler un tour sans y toucher. Ils vous aident, mais ne conduisent pas à votre place.

Valentino Rossi dans MotoGP19

Valentino Rossi dans MotoGP19

Des carrières totalement personnalisables

Pensant également aux différents types de joueurs, les équipes du jeu ont créé deux modes « Carrière” distincts. L’un se nomme « Pro », l’autre, “Normal”. Deux choix qui se différencient de par leur difficulté. Le mode « Normal » permet en effet de faire carrière dans le monde de la vitesse avec la difficulté que vous souhaitez. Les IA peuvent donc être réglées sur « Facile », toutes les aides au pilotage activées, et les courses durer 5 tours. Le mode Pro est beaucoup plus intransigeant. En vous y engageant, vous savez que vous roulerez en physique « Pro », c’est à dire sans freins auto, trajectoire idéale ou rembobinage. Vos courses feront 50 à 100% de la distance réelle d’un GP, avec l’usure des pneus. Enfin, vos adversaires présenteront un niveau de difficulté d’au moins 70% (120% étant le maximum).

Passé ce choix, vous vous retrouverez donc au milieu du paddock MotoGP, Moto2, Moto3 ou encore Red Bull Rookies Cup. Le jeu vous laisse choisir dans quelle catégorie démarrez votre carrière. Un bon point pour ceux qui ne souhaitent pas passer plusieurs saisons dans les classes inférieures.

Tous les détails pré-roulage sont désormais terminés. Bouclez votre casque et allez rouler pour vous entraîner, mais aussi améliorer votre machine. Au long de la saison, les séances d’essai et des test permettent en effet de faire gagner en performance à votre moto. Choisissez donc des packs, testez less en remplissant les objectifs de temp et développez votre machine. Pour les connaisseurs, le système un peu similaire à celui que l’on retrouve dans les jeux de Formule 1. Ceci, combiné à de fins réglages, peut vous permettre de remonter dans la hiérarchie… et pourquoi pas, gagner les courses.

Si vous y réussissez, vous consoliderez votre position dans votre équipe, mais recevrez également des propositions d’autres teams. De ce fait, différentes fenêtres de transfert sont présentes au long de la saison. Un peu comme le mercato en foot, vous pouvez y renégocier un contrat avec votre équipe ou changer d’air et partir sur une autre machine.

Le circuit de Thaïlande sur MotoGP 19

Le circuit de Thaïlande sur MotoGP 19

A.N.N.A, un système ambitieux mais discret

En parlant du mode « Carrière », intéressons-nous d’ailleurs à A.N.N.A. Système d’intelligence artificielle révolutionnaire, basé sur des réseaux neuronaux, A.N.N.A est censé donner un comportement plus ‘’humain’’ à vos adversaires. Pour ce faire, les réseaux analysent votre pilotage et s’y adaptent pour mieux réagir.

Le concept est séduisant sur le papier, mais en pratique, A.N.N.A se fait discrète… Malgré un enchaînement de Grand Prix en mode ‘’Carrière’’, le comportement des IA semble rester le même. Ces derniers sont néanmoins intéressants, tentants des attaques parfois suicides, qui conduisent à quelques collisions.

Les collisions, justement, sont quant à elles un problème de MotoGP. Si le pilotage demande beaucoup de précision, la moto et le pilote restent scotchés à la piste en cas de contact. La physique des touchettes est totalement improbable, tant l’on a l’impression que rien ne se passe lorsque l’on heurte des adversaires à plus de 300 km/h.

Les modes de jeu classiques gardent leur rang

Malgré tout, ce jeu a de quoi produire de longues heures de jeu, d’autant que la Carrière est loin d’être le seul mode disponible dans MotoGP. Les modes classiques Grand Prix et le contre la montre sont présents. Seul petit, bémol dans ce dernier, la moindre micro-coupe est éliminatoire. De quoi rendre réellement fou, si l’on recherche la limite, mais au moins il n’y a pas de triche.

Ces d’ailleurs dans ce mode de jeu que l’on retrouve les MotoE. Le championnat du monde de vitesse accueille en effet la technologie électrique et, à l’instar de la Formule E, un championnat électrique de moto. Des machines à appréhender différemment de leurs consoeurs à explosion. Le bruit de l’air, très bien reproduit, représente d’abord la principale source de son. Cela modifie de nombreux repères. De plus, le pilotage avec le moteur électrique au frein moteur puissant est aussi spécifique. Un seul ennui, ces motos ne sont disponibles que sur 4 circuits, celui ou elles effectuent leur championnat. Un non-sens quand l’on sait que l’on peut jouer les motos historiques sur tous les circuits…

La MotoE de Randy de Puniet

La MotoE de Randy de Puniet

Des motos et défis historiques pour vous plonger dans l’histoire

Car si les fans des circuits ouverts et fermés (électriques) sont ravis du MotoE, ceux des motos historiques ne sont pas oubliés. Les machines ‘’anciennes’’ font en effet leur retour. Disponibles en mode Grand Prix, contre la montre ou championnat, plusieurs séries de défis sont également à effectuer.

Ces derniers vous replacent dans un contexte historique en vous demandant de réaliser un temps chrono ou de revivre une course historique de l’histoire du championnat. Balayant de la fin des années 90 jusqu’à 2013, l’on y retrouve 500 cm3 comme MotoGP anciennes et modernes, 2-temps et 4-temps.

Un online qui ne convainc pas

Avec la place de plus en plus importante de l’eSport dans le monde du jeu vidéo, la partie online doit être plus que jamais développée. D’autant que MotoGP 19 possède son propre championnat eSport, dont le champion a même officiellement rejoint Yamaha. De ce fait, le jeu a tout de même décidé de développer sa partir en ligne. Trois modes sont désormais présents dans cette dernière : course publique, course privée et directeur de course. Ce dernier permet de changer les détails des courses en ligne, et d’assigner des pénalités aux mauvais pilotes, comme lors d’une véritable course MotoGP.

A nouveau, cela semble donc prometteur. Mais en pratique, tout est plus compliqué. Impossible de lancer une partie, ou même de simplement prendre la piste, seul. Il faut attendre que quelqu’un  rejoigne votre salon pour pouvoir espérer s’amuser un peu. De quoi refroidir les ardeurs des amateurs de online. De ce fait, très peu de salon sont ouverts, les choix sont extrêmement limités et permettent difficilement de s’amuser. Quelque chose de dommageable alors que le online est plus prépondérant que jamais.

MotoGP 19 online mode

Le mode online de MotoGP 19

Des graphismes sont bluffants malgré quelques détails laissant à désirer

D’accord, ces derniers sont magnifiques au niveau des motos, du pilote mais aussi des effets de vitesse. Les première lignes droites dans MotoGP 19 sont surprenantes. De même sous la pluie, ou les couleurs, les reflets, le tout est bluffant. Etre au guidon est un vrai plaisir de ce côté-ci.

MotoGP 19 Aleix Espargaro

Aleix Espargaro (Aprilia)

Mais en y regardant de plus près, plusieurs petits soucis détails accrochent l’oeil. Les moto ne se salissent d’abord pas. Après un tour comme après cent, votre peinture ou votre combinaison ne bronchent pas face aux caprices du temps, de la poussière ou encore des morceaux de pneus qui viennent salir la piste. Seule une chute peut marquer votre machine et votre avatar.

D’autres éléments graphiques tranchent également avec le pilote, notamment sur la ligne de départ. La ou notre avatar est parfaitement dessiné, les grid-girls ou autres mécaniciens n’ont absolument pas le même degré de précision. Certains endroits sont plus carrés que d’autres, et les grid-girls se ressemblent toutes énormément. A croire presque qu’elles ont été copiées l’une à l’autre, en changeant juste quelques détails (couleur des cheveux, habits,…). Les spectateurs et la foule semblent également avoir régressé, ces derniers possédant moins d’animations. L’on ne retrouve par exemple pas de fumigène, comme on pouvait le voir dans le 2018.

La grid-girl de Jack Miller

La grid-girl de Jack Miller (MotoGP)

La même grid-girl avec Alex Rins (MotoGP)

Puis quelques courses plus tard avec Lorenzo Dalla Porta

Puis quelques courses plus tard avec Lorenzo Dalla Porta en Moto3

Points positifs

  • Réalisme de pilotage
  • Contenu (MotoGP, Moto2, Moto3, motos historiques, MotoE)
  • Une simulation modulable pour tous, mais qui reste une simulation
  • Mode carrière plus développé que jamais (carrière pro / normale, différents tests)
  • Son et visuel (effet de vitesse, tous les graphismes touchant aux pilotes et machines, réalisme de la pluie, bruit des moteurs et du vent)

Points négatifs

  • Impossible de faire un tour en contre la montre sans voir son chrono annulé
  • La tonitruante A.N.N.A et ses IA "révolutionnaires" se font discrètes
  • Hors pilotes et machines, les graphismes sont un peu faibles (environnements)
  • Le mode online n'est clairement pas au niveau

Note

Graphismes 75%
Niveau de l' I.A 75%
Bande-son 89%
Prise en main 90%
Plaisir de jeu 91%
Jeu en ligne 59%
Durée de vie 90%
Conclusion

En conclusion, MotoGP 19 mérite les encouragements. Un cru 2019 riche contenu et offrant une expérience immersive, de grande qualité. Mention spéciale au mode carrière, aux défis historiques et au réalisme de pilotage, nettement accru.

Mais pour remédier à quelques manques, le studio de développement devra encore pousser pour rendre l’opus 2020 meilleur. On compte sur les équipes de Milestone pour améliorer notamment la notion de challenge/difficulté, tout en travaillant les décors et quelques petits détails techniques; ainsi que le jeu en ligne.

Néanmoins, les fans de moto et même, de course en générale, peuvent se jeter sur MotoGP 19, sans doute le meilleur opus jamais conçu…

Note finale 81% Immersif !