Test

Alex Kidd in Miracle World DX sur PS5 : est-ce dans les vieux pots ? (Test)


Fiche jeu

Les gamers de la première heure se souviennent du personnage d’Alex Kidd. Apparu en 1987 sur Master System, puis directement inclus à la console à partir de 1990, ce héros simiesque aux grandes oreilles est le concurrent direct de Mario. Là où le plombier est plutôt casual et grand public, Alex Kidd se différencie par une certaine exigence, des sauts millimétrés et des niveaux retors. Cela ne l’empêche pas de rencontrer un certain succès et de vivre dans la mémoire des joueurs. Jusqu’à aujourd’hui où une version moderne baptisée DX est disponible sur nos machines. Nous y avons joué, voici notre avis.

Alex Kidd, le retour du prince

Dans le royaume de Radaxian vit un jeune garçon, Alex Kidd. Maître des arts martiaux et prince de la cité, il a malheureusement été enlevé lors de sa jeunesse. Sa ville est maintenant sous le joug de Janken le Grand, un seigneur maléfique qu’il va falloir déloger rapidement. Commence alors un long périple à travers le royaume et de nombreux niveaux (17) afin de reprendre le château et découvrir la vérité sur le passé d’Alex.

Force est de constater que le titre se pare d’un véritable scénario, chose rare pour un plateformer de l’époque. Néanmoins, l’histoire peut être facilement zappée si vous ne voulez vous concentrer que sur le titre. Mais ce serait dommage car cela permet de creuser les origines d’Alex Kidd et comprendre le succès critique et commercial du titre à sa sortie.

Alex Kidd in Miracle World DX est né de la passion d’un groupe de fans espagnols de la série. Ils ont commencé à travailler dans leur coin sur cette version moderne jusqu’à être remarqués par SEGA. Ils ont alors fait équipe avec Merge Game pour avoir les moyens de leurs ambitions et proposer ce jeu au grand public sur toutes les plateformes possibles. Et ce dès le 25 juin 2021.

Saute, frappe, meurs

Comme nous l’avons dit plus haut, Alex Kidd in Miracle World DX est un plateformer. Il se joue en 2D et vous avancez de gauche à droite sur l’écran. Sachant que l’écran se bloque avec votre progression et qu’il est impossible de revenir sur vos pas pour ramasser des bonus oubliés. Votre parcours est bloqué par des ennemis et des rochers que vous pouvez exploser à coups de poings ravageurs. Mais il y a aussi, bien entendu, les fameux trous dans le sol. Bref, on retrouve la recette classique du plateformer sympathique des années 80, début 90.

Lors de votre périple, vous allez ramasser des pièces. Cumulées, elles permettent d’acheter des bonus dans des boutiques présentes au début de chaque niveau. Il va donc falloir faire attention à sa bourse si on veut pouvoir se payer un petit coup de pouce salvateur pour traverser certains passages. Car le personnage meurt dès qu’il se fait toucher une seule fois. Et ne dispose que de trois vies, de base. Il est possible d’en trouver dans les niveaux ou d’en acheter en boutique. Mais elles sont rares dans l’ensemble. Si vous mourrez, vous reprenez à un checkpoint pas loin de votre dernier échec. Si vos trois vies sont écoulées, vous êtes bons pour recommencer le niveau depuis le début.

Il est toutefois possible d’activer un mode “vies infinies” afin de ne pas trop se casser la tête. Et si nous sommes tentés de l’activer devant la difficulté de certains passages, il faut savoir que celui-ci bloque l’obtention de certains trophées/succès. Les chasseurs de trophées préféreront se casser les dents sur les niveaux compliqués afin d’obtenir les 100% de complétion. Mais bon courage à eux !

Pierre, feuille, ciseaux !

Les lecteurs qui ont quelques notions de japonais auront reconnu dans le nom du grand méchant le jeu du Pierre-Feuille-Ciseau (Janken ou Jankenpon). Pourquoi en parler ici ? Tout simplement parce qu’il s’agit des combats de boss. À plusieurs reprises dans le jeu vous allez croiser des boss. Ce seront d’ailleurs les seules créatures à l’allure humanoïde que vous verrez. Et pour le battre, pas besoin d’aller à la castagne. Un bon petit chifoumi des familles et c’est dans la poche.

Le principe est simple. Vous devez choisir pierre, feuille ou ciseau avant la fin de la petite musique qui symbolise le temps imparti. À la suite de ça vous dévoilez votre choix, le boss le sien, et on distribue les points. Il faut gagner deux manches pour remporter le combat. L’égalité ne compte pas. Et si vous perdez, vous recommencez le match. Ces phases sont aussi marrantes que frustrantes. D’une part parce qu’on a rarement vu ça dans un jeu vidéo. Et d’autre part parce que l’aléatoire est assez rageant. Devoir recommencer tout un niveau parce qu’on n’a pas eu de chance est très frustrant.

C’est beau mais c’est chaud

Parlons maintenant du cœur de cette version DX. Il s’agit bien entendu de la refonte graphique du jeu. Et là on en a pour notre argent. Le jeu est magnifique, les arrière-plans sont sublimes, Alex Kidd est trop mignon… Même les monstres que l’on frappe sont super beaux ! Et la qualité ne s’arrête pas aux visuels, les musiques aussi ont été remasterisées. Elles accompagnent parfaitement nos péripéties. Même si, au bout de plusieurs morts au même endroit, elles perdent un peu de leur charme, bizarrement…

On apprécie aussi beaucoup le fait de pouvoir passer, d’une simple pression, au jeu d’antan. Il a eu droit à un petit upgrade lui aussi, pour ne pas faire pleurer des larmes de sang sur nos écrans 4K d’aujourd’hui. Mais en appuyant sur R2 (sur PS5), on retrouve les graphismes et les sons de 1987. Une vraie madeleine de Proust pour qui a connu cette époque. Et une bonne occasion de faire découvrir aux plus jeunes à quoi ressemblait les jeux il y a 30 ans.

Alex Kidd in Miracle World DX vous offre deux petits bonus si vous parvenez à le finir. Le premier est le mode Boss Rush. Comme son nom l’indique, vous allez pouvoir vous refaire tous les boss du jeu. C’est un ajout sympathique qui permet de faire quelques batailles de Jankenpon avec les personnages les plus cools du titre. Et l’autre bonus : il s’agit tout simplement du jeu de base. Pas la version retouchée à laquelle on a accès en jeu. Mais le Alex Kidd original de 1987, dans son jus, sans retouches. Cela permet de s’adonner à une passion masochiste datée d’un autre siècle.

Un jeu pour qui ?

Alex Kidd in Miracle World DX est difficile à recommander pour les jeunes joueurs. Sa difficulté parfois ubuesque fera rager les petits. Alors qu’ils auront été attirés vers l’écran grâce aux couleurs pastel de cette version. Les vieux briscards du joystick pourront certainement y trouver leur compte. Un jeu des débuts, version 2021, il y a de quoi se faire plaisir. Mais le contenu bonus un peu chiche offre peu de rejouabilité (si ce n’est le challenge) et rend donc l’investissement incertain. Restent les joueurs qui n’ont pas connu le jeu à l’époque mais dont le nom d’Alex Kidd résonne dans les mémoires comme un doux bonbon d’antan. C’est l’occasion idéal de le découvrir. Mais nous vous aurons prévenu : il ne s’agit pas d’une promenade de santé.

Points positifs

  • Les graphismes sont magnifiques
  • Une vraie madeleine de Proust
  • La musique est excellente

Points négatifs

  • Le jeu est difficile
  • La hitbox d'Alex est affreuse
  • Peu de bonus

Note

Graphismes 80%
Bande-son 81%
Prise en main 61%
Plaisir de jeu 48%
Durée de vie 53%
Conclusion

Alex Kidd in Miracle World DX joue un exercice périlleux. En effet, ressortir un titre des cartons 30 ans après son succès est idéal pour faire vibrer la fibre nostalgique des joueurs. Mais garder des mécaniques et des défauts de gameplay là où le jeu vidéo a eu le temps d’évoluer, ça pique. Les sauts sont imprécis, il y a de l’inertie, certains ennemis apparaissent à l’écran au dernier moment sans qu’on puisse les éviter… Nous n’avons pas parlé des niveaux sous-marins où Alex Kidd est attiré vers la surface et où il faut appuyer à répétition sur le bouton de saut pour plonger. Cela va à contre-courant de nos acquis de joueurs et rend ces passages assez ardus. Toutefois le titre ne manque pas de charme et bénéficie d’une refonte visuelle et sonore de très haute facture. Reste que cela ne suffit pas à nous faire passer un bon moment, tant on a l’impression de se faire sanctionner par le titre au pixel près.

Note finale 65% Périlleux

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