Le Mag Jeux High-Tech

Test : Doom, vers un reboot réussit ?

Note globale : 74/100
Editeur
Bethesda Softworks
Developpeur
Id Software
Supports
Genres
Nombre de joueurs
Campagne Solo / Multijoueur
Date de sortie
Disponible

Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir notre test du Reboot/Remake tant attendu de Doom premier du nom sur PS4. Instigateur historique du FastFPS et des FPS modernes Doom a su se faire une place dans les titres légendaires qui font du jeux vidéo ce qu’il est aujourd’hui. Développé en 1993 par Id Software et les créateurs bien connus John Carmack et John Romero, c’est un des premiers jeux de tir à la première personne, concurrent direct du titre phare de 1992 développé cette fois-ci par 3DO Wolfenstein 3D. Une modernisation du titre homonyme  HD s’offre au joueur avec de nouvelles fonctionnalités et un outil d’édition de carte. Voyons si ce reboot est un digne successeur de cette franchise à succès.

Doom possède un scénario digne d’un Thriller…

Tout commence avec votre personnage attaché à une table d’opération. Où êtes-vous ? Que faites-vous là ? Comment vous êtes-vous fait capturer ? Qui sont les étranges créatures qui rôdent autour de vous ? Vous devrez le découvrir au cours d’une aventure palpitante qui… Attendez on parle bien de Doom là? On s’en cogne de l’histoire vous arrachez vos sangles, chopez le premier streum qui passe et lui éclatez la tronche sur la table. A peine relevé, vous trouvez votre pistolet (bon ok c’est le pewpew de base) mais ça permet de tester votre dextérité. Un PNJ essai de vous parler un peu plus du scénario mais comme votre héros est trop badass il éclate l’écran vous avancez et voyez une sorte d’armure au fond de la pièce. C’est à ce moment même que vous découvrez – Attention gros spoiler – que vous êtes en fait le Doomguy – Fin du spoil – c’est je pense la plus grosse intrigue dans ce scénario. S’en suit un tutoriel assez concis mêlant vague de monstres en tout genres permettant de découvrir les rudiments du combat à distance et rapproché avec le Takedown mais nous y reviendrons dans l’étude du gameplay. L’histoire continue, on apprend qu’une AI à clairement pété les plombs et a décidé d’ouvrir une porte des enfers sur Mars et que les ¾ de la population s’est retrouvé possédée par des esprits démoniaques. À vous de sauver la planète et l’humanité!

Un univers Martien omniprésent

Au niveau du level design on se sent un peu en déroute au départ. Des enchevêtrements de galeries assez chaotiques se découvrent à nos yeux. On ne comprend pas toujours où aller si ce n’est à l’aide d’une simple boussole qui n’indique pas la différence de niveau ou d’une carte dans les fins fonds des menus qui se déroulent au fur et à mesure de la progression. Passés ces détails, les ambiances sont oppressantes, tirant fortement sur les rouges pour augmenter le côté agressif et violent du jeu. Vous passerez de zones de cellules spatiales intérieures futuristes à des déserts terreux et rougeâtres et biscornus. Les graphismes son beaux, l’éclairage est brillant, mais on déplore quelques bémols vis à vis des limites du moteur graphique d’Id Software. On pourra noter dans ces limites, le manque d’interactivité avec les décors, ils ne sont pas destructibles ce qui pour un jeu moderne enlève pas mal d’immersion. Le système de streaming de texture pose aussi ses limites du fait du déplacement rapide du héros, nous avons souvent un effet de changement de niveau de détail lorsque qu’on s’approche vite de l’objet, mur ou autres éléments de décor… Le moteur est sinon tout de même bien optimisé, les ambiances sont belles, les effets de lumière et d’ombrage très immersifs et réalistes. Les créatures que vous croiserez sont assez diversifiées, allant du scientifique décérébré, au colosse équipé d’un bouclier en passant par le “chimpanzé” lanceur de boules de feu. Un bestiaire bien complet, mais qui ne peut clairement pas faire face à la “badassitude” du Marine que vous incarnez. Au niveau ambiance sonore, à part deux ou trois morceaux collant bien à l’atmosphère, le reste n’est qu’enchainement de la double pédale sur rythmes Métaleux, donc rien de bien marquant. S’ajoute à cela les cris stridents des streums en permanence, qui finissent vite par changer l’ambiance oppressante et horrifique en lassitude assez prononcée.

Y m’a filé une beigne, J’lui ai filé une torgnolle, Y m’a filé une châtaigne, J’lui ai filé mes groles…

C’est ce que pourraient raconter les streums que vous allez croiser au cours de votre aventure. A tout bon Doom, tout est prétexte à génocide de masse de nos petits amis possédés. Équipé du plus gros arsenal d’armes jamais porté sur une seule personne, vous allez tirer à tout va, de préférence à bout portant, pour voir les membres de vos victimes partir aux 4 vents dans un bain de sang tonitruant et se déversant partout sur un magnifique paysage martien. Et si jamais l’ennemi possède encore un soupçon de vie allez-vous demander ? Et bien il y’a la solution de ce fameux Takedown dont nous vous parlions plus tôt. Lorsque vous infligez assez de dégâts à l’adversaire, ce dernier se met à briller, vous indiquant que vous pouvez lancer le Takedown. Mettez aux oubliette les commandes compliquées d’un Fatality à la Mortal Kombat, il vous suffit d’appuyer sur une touche pour démembrer votre monstre à main nue et en profiter pour lui enfoncer son bras dans le … trou que vous avez créé après lui avoir arraché la tête. Là où le jeu présente cette fonctionnalité comme une prouesse exceptionnelle gratifiée du joli nom de Glory Kill, il n’en reste qu’un aspect omniprésent du gameplay vous permettant de régénérer votre énergie ou vos munitions. Cela perd un peu de son intérêt et on finit par abandonner son utilisation car elle ralentit l’action et ne vous servira qu’a vous en sortir si vous êtes encerclé d’ennemis.

Il faut savoir que durant l’animation de Takedown, votre personnage devient invulnérable, mais l’action du jeu continue, ce qui fait que cela peut vite se retourner en votre défaveur si les ennemis vous encerclent pour vous passer à tabac dès que vous sortirez de votre invulnérabilité. Chose importante à savoir, les loots sont calculés sur l’état de votre personnage, moins vous avez de vie, plus le monstre vous délivrera de capsules de santé, il en va de même pour les munitions. Ce procédé diminue un peu la difficulté du jeu et le rationnement des items. À part quelques ennemis un peu coriaces, tapant fort ou les boss, cela ne posera pas trop de problèmes. La plupart du temps, c’est vous qui allez-vous tuer en tombant d’une plateforme ou en faisant exploser un bidon à proximité. Par contre la crainte de mourir est largement apportée par les temps de chargement qui sont assez longs et vous ramèneront à un check point parfois assez éloigné.

Je suis badass, je veux des armes badass

Après cela nous retrouvons l’armurerie bien complète de Doom, allant du pistolet de base et du fusil à pompe au bien connu BFG9000, mais la tronçonneuse est aussi de la partie, amenée comme arme spéciale, elle vous fera entrer dans une phase de découpage de monstres grandiose pour peu que vous ayez pensé à la remplir d’essence. Un mode Berserker est aussi disponible, c’est un bonus à ramasser durant les missions qui, pendant un certain temps vous fait rentrer dans une rage folle, vous abandonnez les armes au profit du combat à main nue ou chaque attaque fera éclater les streums sur votre passage quel que soit leur taille. Le personnage se déplace vite pour un FPS mais fini l’effet de glissade des anciens Doom ici on est bel et bien à pied avec peu d’inertie le détachant de son côté Doom / FastFPS. Toujours du côté du gameplay nous trouvons des options intéressantes pour peu que l’on fasse la mise à jour de 5Go du jeu avec la possibilité de régler son FOV à 130 maximum au lieu des 90 par défaut. Il faudra aussi passer par là pour régler la sensibilité de la visée qui, par défaut, est beaucoup trop volubile et empêche de cibler précisément les ennemis même avec l’assistance à la visée.

Comment être encore plus badass?

Un système d’amélioration a aussi été ajouté à Doom, au fil de l’aventure vous avez la possibilité d’améliorer votre armure et vos armes. Les armes possèdent aussi un ou plusieurs tirs secondaires qu’il faudra débloquer grâce à des drones de combats disponibles lors des missions. Pour en revenir aux amélioration, elles seront disponibles en récoltant différents jetons que vous trouverez dans des zones cachées sur des cadavres de soldats ou en réalisant de beaux combats, mais aussi en réussissant des défis proposés dans les différentes missions du jeu. Ces défis se caractérisent par un nombre de monstre à tuer en un temps imparti, ou éliminer stratégiquement des ennemis car des contraintes de déplacement vous sont imposés. Dans ces améliorations, vous pourrez booster la puissance des tirs secondaires de vos armes, réduire les délais d’utilisation, améliorer votre résistance aux explosions, augmenter votre armure, votre santé ou votre dextérité. De quoi ajouter pas mal de possibilité et compenser certaines lacunes dans votre façon de jouer.

Et après cette aventure haletante je fais quoi ?

Qui dit Doom dit combat en multijoueurs, mais c’est ici que le bât blesse. Le mode multijoueur est rempli de bonnes initiatives mais un aspect vient entraver l’ensemble des parties. Dès que l’annonce du mode Revenant est faite, les joueurs se lancent à une course contre la montre pour être le premier à attraper le bonus qui au final scellera le sort du match assez rapidement. En effet là où le jeu se veut globalement nerveux et dynamique, cela sera interrompu par ce mode qui ne laissera place qu’à trouver une planque pour survivre face au joueur possédé qui devient très résistant et lance des invocations de démons à gogo sur l’ennemi. Un petit manque d’équilibrage de ce côté-là. Associé à cela, une série de maps sans réelles originalités et le fait que l’on doive repasser par le lobby entre chaque match font que ce mode en l’état ne restera certainement pas dans les annales.

Le multi est pas top ok, mais c’est quoi le SnapMap?

Le SnapMap est l’application de modding incluse dans le jeu. IdSoftware a toujours été friand de l’imagination des joueurs et fans de leurs jeux. Terminé les logiciels d’édition auxiliaires, le système de modding est directement inclus au jeu et permet de transmettre ses créations à tous les joueurs. Et ce logiciel n’est pas en reste ! Même sur PS4, il est très intuitif et rapide à utiliser. Commencez par choisir un mode de jeu et laissez place à votre imagination. Ne pensez tout de même pas créer des objets personnalisés mais une grosse bibliothèque d’assets est à votre disposition pour jouer les levels designers. N’hésitez pas à créer des évènements lorsque le joueur passe sur une zone, associez cette dernière à une explosion, ou un lâché de monstre rendra votre mission des plus palpitante. Une série de didacticiels est aussi à votre disposition pour comprendre les fondements du logiciel ou au contraire une section vous demandera de résoudre des situations buggées pour rendre l’exercice fonctionnel, le tout dans le but de balayer l’étendue de ses fonctionnalités. SnapMap est vraiment un outil réussi et de qualité qui fait en quelque sorte la force de ce nouveau Doom qui pèche un peu niveau originalité sur toute sa longueur. IdSoftware l’a bien compris avec cette application, en offrant du contenu supplémentaire créé par et pour les joueurs gratuitement.

Les plus

  • L'ambiance viscérale (à prendre au premier degré)
  • Le logiciel SnapMap, vraiment!!!
  • La grosse panoplie d'armes
  • Le système d'upgrades
  • Globalement beau et optimisé

Les moins

  • Un peu redondant
  • Le mode multijoueur raté à l'heure actuelle
  • La bande son répétitive, et les effets sonores énervants
  • Les limitations du moteur graphique
  • Le système de Takedown mal exploité
  • Les chargements un peu longs

Les notes

Graphismes
85/100
Bande-Son
60/100
Prise en main
75/100
Plaisir de jeu
70/100
Durée de vie
80/100

Conclusion

Si la campagne se laisse finir sans trop de douleur mis à part un contenu quelque peu répétitif, quelques chargements assez longuets et une bande son peu diversifiée, on retrouve bien le jeu hyper nerveux et agressif, gore d’antan, ayant fait son succès. Par contre si vous cherchez un nouveau jeu à exploiter en multi, passez votre chemin, il ne remplira clairement pas ce rôle. Mais si vous êtes désireux de proposer du contenu alternatif à la version de base voir même découvrir des campagnes en coopération crées par les joueurs, le logiciel SnapMap inclus est une franche réussite et mérite d’être exploité à fond! Digne successeur de la franchise, à vous d’en juger!

SnapMap !
74/100
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