Test FIFA 20 PS4 : match nul pour le jeu d'EA Sports Test

Test de FIFA 20 : match nul pour le jeu d’EA Sports ?


Fiche jeu

Si Pro Evolution Soccer (PES) a bien occupé l’espace médiatique depuis ce printemps, EA Sports et FIFA se sont fait un peu plus discrets. Est-ce une façon d’être sûrs de soi ou une façon dissimulée d’éviter de trop dévoiler un jeu qui pourrait manquer de nouveautés ? Désormais appelé efootball PES 2020, le jeu de Konami semble arriver à corriger ses erreurs. Reste à savoir si FIFA a de quoi proposer un peu de nouveautés avec ce FIFA 20. Mais est-ce réellement le cas ? La réponse avec notre test !

FIFA 20 ou FIFA 18 feat Fifa Street ?

Rentrons directement dans le vif du sujet et frappons là où cela fait mal : ce FIFA 20 manque cruellement de nouveautés ! Vous n’avez pas envie de lire tout le test ? Alors on va simplifier les choses : ce nouvel opus donne simplement l’impression d’être une simple MAJ de FIFA 19… tout comme il l’était de FIFA 18 et ce dernier de FIFA 17 ! En somme, la série peine à évoluer depuis 2016 et c’est très regrettable.

Pourtant, cette année, la fin du mode Aventure (avec Alex Hunter) laissait une place à combler et aurait pu permettre aux développeurs de proposer quelque chose capable de changer la donne. Le choix s’est porté sur un mode dénommé Volta. Ce dernier est un ersatz de FIFA Street. Rien de bien original. On sait qu’EA Sports souhaite relancer la licence et, plutôt que de sortir un nouvel opus, lui offre une place de choix et un nouveau nom dans son FIFA 20. Sauf qu’ici, ce mode Volta a la lourde tâche de devoir passer après le mode Aventure et l’histoire d’Alex Hunter. Et c’est là où ça fait mal. L’histoire est sans intérêt, banale et peine vraiment à décoller. Le scénario sert surtout à prétexter un enchaînement de matchs et de coupes, en salle ou en extérieur, à la sauce FIFA Street. Sympathique dans un premier temps, ce mode devient redondant et lassant sur la durée. De plus, l’ambiance urbaine contraste tellement avec le reste du jeu que le goût en devient amer. Un peu comme si on mangeait du Fast-Food en même temps qu’un délicieux repas de famille préparé avec soin par sa grand-mère. Le mélange des deux est une erreur. En somme, EA Sports n’a pas su combler le vide laisser par son mode Aventure. Une nouvelle histoire avec de nouveaux personnages, ou un mode spécial foot féminin, aurait été bien plus original et attrayant.

Cela fait quand même sacrément tâche…

Heureusement, FIFA a encore ses licences pour proposer un contenu en Or massif. Bon, le menhir du foot vidéludique commence à s’égratigner. Le fait de perdre la licence « Juventus de Turin » et d’afficher « Piemonte Calcio » à la place est rude. Le championnat russe manque aussi, même si certains clubs sont présents via la Ligue des Champions ou l’Europa League… mais sans le Zénith St Petersbourg, visiblement exclusif à PES ! Un seul petit championnat fait son arrivée : le championnat roumain. Rien de bien exaltant face aux pertes qu’enregistre ce FIFA 20 face à eFootball PES 2020. Néanmoins, avec 30 championnats, 700 clubs et plus de 17.000 joueurs, on peut dire qu’EA Sports reste le maître au niveau du contenu. De plus, il propose les plus grandes compétitions footballistiques européennes… volées à PES l’an passé : la Ligue des Champions et l’Europa League.

Alors que 2019 est une année de Coupe du Monde pour le Football féminin, le jeu d’EA Sports ne fait pas d’avancée sur le foot féminin : on retrouve les mêmes 14 équipes nationales féminines. Toujours pas de championnats nationaux pour les filles. La MLS et le Championnat de France seraient un minimum… Le jeu ne propose qu’une pauvre compétition mondiale ou des matchs directs entre sélections féminines. Triste. Même au niveau des trophées/succès du jeu, une seule récompense virtuelle évoque le football féminin. C’est moins que les autres années. Clairement, EA Sports n’a pas envie de faire des progrès sur ce domaine, et c’est très regrettable !

Volt à plat.

Est-ce le mode Volta qui a poussé les développeurs à revoir le gameplay ou est-ce la volonté de se démarquer très nettement de PES avec un gameplay « spectacle » qui nous offre ce FIFA 20 ? Seuls les développeurs ont la réponse. Mais en tout cas, le jeu est encore plus tourné vers l’attaque que par le passé ! Tout est fait pour que ça aille vite et que vous ne puissiez pas jouer la conservation du ballon. Pourtant, la défense adversaire arrivera souvent à vous museler. Mais, ce n’est pas trop grave, les occasions étant très nombreuses, les scores fleuves seront souvent de la partie. Le mode de difficulté le plus haut semble également plus accessible dès lors que l’on maîtrise bien son attaque. Surprenant. FIFA 20 surprend (en bien ou en mal, c’est selon) avec cette volonté de tout miser sur l’attaque. Les équipes semblent régulièrement coupées en deux. Les milieux viennent se greffer à l’attaque ou à la défense suivant la phase de jeu, mais leur vrai travail d’arbitre du jeu disparaît presque totalement. Dans le même temps, la défense se montre plus efficace… car la meilleure défense c’est l’attaque. Néanmoins, en 20 ans de FIFA, c’est la première fois que nous parvenons à réaliser une moitié de saison sans encaisser de but… avec , pourtant, une défense à 70 de moyenne, moins élitiste que dans d’autres versions du jeu. Disons que le pressing observé par vos défenseurs va se révéler un peu plus efficace que par le passé. De plus, vos défenseurs arriveront à se montrer un peu plus réactifs… surtout quand votre gardien de but passera à côté de son sujet. C’est déjà ça.

Dans le gameplay, la principale nouveauté réside dans le système proposé pour tirer les coups francs et les pénaltys. Une bonne idée sur le papier… mais une réalisation peu aboutie. Vraiment pas intuitif, ce nouveau système est bien trop sensible et manque de clarté. Il vous faudra beaucoup d’entraînement avant de le maîtriser un minimum… C’est une véritable déception !

Cette volonté de mettre en avant le foot spectacle et l’attaque se retrouve logiquement dans FIFA Volta. En créant votre avatar et en le lançant dans le « J-10 », vous aurez de nombreux adversaires à dribler et à feinter. Dans ce mode, comme dans un FIFA Street, tout va très vite et les gardiens peuvent devenir des attaquants aussi vite qu’une Formule 1. Si vous ne maîtrisez pas tous les gestes techniques « hyper classe » d’un FIFA Street, ce Volta risque de vite tourner en rond. Et c’est bien son principal problème. Pour être roi du ballon rond, il faut savoir se diversifier… ce qu’oublie totalement le mode Volta. L’aspect « FUT » avec le recrutement de joueurs n’apporte pas grand-chose et on peut aller assez loin dans la « carrière » sans changer son 5 de base. L’ensemble tombe à plat et risque vite d’être oublié par les joueurs.

Les gros morceaux de FIFA 20 restent, naturellement, le mode carrière (joueur ou manager), le mode FUT et le mode en ligne. Cela se ressent clairement avec quelques peaufinages de la part des développeurs sur ces modes de jeu. S’il n’y a pas de révolution, et que les menus demeurent toujours assez peu intuitifs par rapport à avant, l’ensemble est toujours très costaud. En mode « Manager », la gestion du moral de l’équipe et des joueurs est encore plus importante qu’avant. D’ailleurs, les interviews d’avant et d’après match peuvent peser lourd sur vos relations avec le Club et vos joueurs. On aurait peut-être aimé avoir des profils de réponses un peu plus tranchés et plus diversifiés. Ici, il n’y a que trois choix possibles. En FUT, on prend les mêmes et on recommence. La poule aux œufs d’or d’EA Sports n’évolue guère, mais c’est sûrement pour éviter de froisser sa communauté… très exigeante. Cependant, le mode reste toujours aussi addictif et de qualité. Une vraie réussite, comme chaque année.

FIFA 20 : visuellement le champion.

Si PES continue d’épater avec la modélisation photoréaliste de ses visages, FIFA reste le leader sur le reste. Le moteur Frostbite engine continue de tenir la dragée haute à la concurrence. Les différentes animations des joueurs sont de plus en plus précises et développées, surtout le ballon entre les pieds. Bref, rien à redire à ce niveau-là. EA Sports demeure toujours le maître à ce niveau. Encore plus quand on se penche sur l’ambiance des stades. Celle-ci évolue d’un championnat à l’autre, d’un match à l’autre, et suivant le score. Un véritable atout qui transforme chaque match de FIFA 20 en un « vrai match de foot à la TV ». Un pur bonheur qui montre l’étendue du talent des développeurs à retranscrire cette ambiance si unique.

Techniquement parlant, on dénotera encore et toujours les nombreux bugs de collision. Les compilations en vidéo risquent de fleurir sur le net dans les semaines et mois à venir. Joueurs bloqués dans les filets après un but, accident entre deux coéquipiers, bugs en tout genre sur les replays, caméra qui s’envole un peu n’importe où… Il y en a pour tous les goûts. Mais, heureusement, cela ne gâche en aucun cas le plaisir de jeu et la fluidité, véritable plus de FIFA 20 ! De même, les chargements semblent plus rapides que par le passé, encore un bon point, surtout face à l’impatience des joueurs de disputer match sur match.

Comme depuis 2017, on retrouve Hervé Mathoux et Pierre Mendès aux commentaires. Le duo infernal et de retour… et semble inchangé depuis deux ans. Encore une fois, ce FIFA 20 sent le réchauffé. Toujours les mêmes commentaires, les mêmes incohérences, et le manque de dynamisme. Par rapport à d’autres versions (anglaises par exemple), le duo français peine à mettre l’ambiance. Ils n’arrivent pas à faire vivre le jeu. C’est triste. Peut-être qu’un Yoann Riou pourrait mettre sa folie à l’avenir… pour un futur FIFA 21 par exemple. Mais il est vraiment regrettable de voir que le jeu ne progresse absolument pas à ce niveau-là.

Enfin, du côté de la bande-son, les musiques de FIFA 20 ne marqueront pas les esprits. Bien trop urbaine (pour coller au mode Volta), la soundtrack du jeu a du mal à convaincre. On est loin de certaines années (ou versions Coupe du Monde) où la bande son du jeu d’EA Sports était un véritable nid à talents internationaux. De plus, il y en avait souvent pour tous les goûts (ou disons, qu’elle était plus diversifiée et collait plus à une ambiance jeu vidéo dans un salon). Heureusement, FIFA 20 se rattrape avec sa formidable ambiance sonore. Chaque match est une musique évolutive et dynamique qui se joue de l’action sur le terrain. Un pur bonheur.

Points positifs

  • Contenu gargantuesque
  • Modes FUT et Carrière toujours aussi efficaces
  • L’ambiance dans les stades
  • Durée de vie extra
  • Idéal si on aime l’attaque…

Points négatifs

  • Le mode Volta, presque ennuyant
  • L’absence de la Juve fait tâche pour un tel jeu
  • Le football féminin vraiment mis de côté
  • La bande-son urbaine
  • … énervant si on aime construire le jeu
  • Le nouveau système de pénaltys/coups francs
  • Manque cruellement de nouveautés

Note

Graphismes 87%
Bande Son 80%
Prise en main 75%
Plaisir de jeu 72%
Technique 75%
Nouveautés 30%
Conclusion

En conclusion, ce FIFA 20 est une déception dans le sens où il ne propose pas grand-chose de neuf. La série semble être au point mort depuis FIFA 17. La disparition du mode aventure au profit du mode Volta est douloureuse. Ce nouveau mode, inspiré de FIFA Street, se révèle presque inintéressant tellement il peine à décoller et à proposer une véritable aventure. Du côté des licences, les pertes annuelles égratignent un peu l’édifice FIFA qui manque clairement de nouveautés. Ces mots résument parfaitement l’édition 2019 du plus célèbre jeu vidéo de football : manque de nouveautés ! L’absence d’un vrai mode dédié au foot féminin est une aberration en cette année 2019 ! Un « oubli » qui vient gonfler la liste des points négatifs du jeu. Soit EA Sports s’est trop reposé sur ses lauriers, soit les développeurs veulent vraiment nous donner envie de voir l’annualisation de la licence disparaître… Ajoutez à tout cela le « tout pour l’attaque » du gameplay, et voilà de quoi mettre le feu aux débats sur ce FIFA 20. Le jeu reste bon et demeure la référence du genre, d’une manière générale, mais la licence a sérieusement besoin de prendre un nouveau virage pour se renouveler et ne pas trop décevoir ses fans. Cet opus est nécessaire si vous n’avez pas fait le FIFA 18 et/ou le FIFA 19, ou uniquement si vous être un addict de la licence ou un immense fan du football de rue et de FIFA Street.

Note finale 70% Decevant

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